Dans la collection de SupHermann 
Baby Tarzan par Akira Karamatsu, Edgar Rice Burroughs - Illustration originale
60 

Baby Tarzan

Illustration originale
circa 1955
Techniques mixtes
Encre de chine et gouache
15.5 x 20.5 cm (6.1 x 8.07 in.)
Ajoutée le 18/10/2025
Partager

Description

Baby Tarzan - Hogaraka Tāzan (がらかターザン)
Couverture akahon
1955

Commentaire

Akahon : prémices populaires du manga moderne

Le terme akahon (赤本), littéralement livre rouge, désigne à l’origine les ouvrages pour enfants à couverture écarlate diffusés dès l’époque d’Edo.

Réactivé à l’ère Meiji, à la veille de la Première Guerre mondiale, il s’applique alors aux récits illustrés et bandes dessinées destinés à la jeunesse. À partir des années 1930, le mot désigne plus spécifiquement une catégorie de mangas populaires, reconnaissables à leur format et à leur esthétique.

Ces fascicules bon marché, agrafés et dotés d’une couverture cartonnée, se distinguent par leurs illustrations aux teintes rouge orangé, imprimées sur des tracés noirs ou violets.

Leur style, souvent racoleur, privilégie l’humour burlesque et les situations absurdes.

Distribués à très bas prix dans les librairies de location (kashihon), les confiseries, les étals de rue ou lors de festivals, ils incarnent une culture de l’instantané et de l’accessible.

La législation sur le droit d’auteur y est largement ignorée : couvertures réutilisées sans autorisation, personnages copiés depuis des mangas à succès ou des médias étrangers, caméos non officiels de célébrités… L’akahon s’inscrit dans une économie parallèle de l’image, où l’emprunt et la réinvention priment sur l’originalité juridique.

Au-delà de leur apparente légèreté, les akahon jouent un rôle fondamental dans l’histoire du manga. Ils forment un chaînon entre les traditions narratives japonaises, rouleaux emaki, théâtre de rue kamishibai, et l’émergence d’un langage graphique propre au manga contemporain. Leur narration directe, leur ancrage dans la culture populaire et leur esthétique accessible préfigurent les grandes révolutions artistiques des années 1950.

C’est dans ce contexte qu’Osamu Tezuka (1928-1989), tout jeune auteur dans un Japon meurtri par la guerre, publie La Nouvelle Île au trésor en 1947. Il réalise cette adaptation très libre du roman de Stevenson en collaboration avec Shichima Sakai.

Ce récit d’aventure, diffusé sous forme d’akahon, rencontre un succès fulgurant et inattendu avec plus de 400 000 exemplaires vendus, un chiffre tout à fait exceptionnel pour ce type de publication.

Ce jalon marque l’entrée du manga dans une nouvelle ère, où narration cinématographique et imaginaire foisonnant redéfinissent les contours d’une bande dessinée japonaise destinée à une jeunesse en mal d’évasion et de légèreté

Thématiques


3 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter