Dans la collection de Moat
Astérix - La Grande Traversée
Encre de Chine
38 x 47.5 cm (14.96 x 18.7 in.)
Ajoutée le 25/12/2025
Lien copié dans le presse-papier !












Description
Astérix
Dessin: Uderzo Albert
Scénario: Goscinny René
Tome 22 "La Grande Traversée" 1975
Planche 32A/32B
38.0/47.5 0 cm
Dessin: Uderzo Albert
Scénario: Goscinny René
Tome 22 "La Grande Traversée" 1975
Planche 32A/32B
38.0/47.5 0 cm
Inscriptions / Signatures
Dédicacée et signée par Mr. Albert Uderzo à l'intention de Mr. Frédéric Mébarki
Commentaire
Potion magique de la bande dessinée mondiale, avec un tirage de 5 millions d’exemplaires à la nouveauté, les héros gaulois créés par Albert Uderzo et René Goscinny dans le journal Pilote en 1959 ont vendu plus d’albums que Tintin. Près de 400 millions d’exemplaires des aventures d’Astérix ont été écoulés à ce jour pour environ 250 millions d’albums du petit reporter d’Hergé
La Grande Traversée est le vingt-deuxième album de la bande dessinée Astérix, scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo (avec l'aide de son frère Marcel). Il a été pré-publié en 1975 dans le quotidien Sud Ouest, Astérix ne paraissant plus alors dans Pilote (Astérix en Corse, étant la dernière aventure d'Astérix à paraître dans les colonnes de l'hebdomadaire). L'album sortira en avril 1975 chez Dargaud éditeur avec un premier tirage à 1 350 000 unités. Une adaptation en film animé sous le titre Astérix et les Indiens sortira en 1995 (dont les Danois de cette planche seront totalement absents!).
Encore une anecdote, quand Astérix et Obélix découvrent le Nouveau Monde, ils ne font pas les choses à moitié. C’est ainsi que cet album, qui les voit fouler les terres de l'oncle Sam, a bénéficié d’une traduction en américain, en plus de la traduction classique en anglais.
Ce tome 22 a quelque chose de différent, comme à part dans la série si on le compare aux vingt-et-un tomes précédents. Un peu comme si René Goscinny, en panne d'inspiration, avait décidé de recycler d'anciennes histoires pour en faire une nouvelle. Il faut bien avouer que La Grande Traversée, c'est à moitié du Oumpah-Pah le peau rouge et un peu de Astérix et les Normands. L'album semble presque divisé en deux histoires; celle avec les Indiens puis celle avec les Danois. Je l'ai toujours considéré comme moins réussi question scénario. Albert Uderzo raconte que "dans les années 1974-75, le petit monde scientifique réuni en docte assemblée essayait d'expliquer dans les colonnes des journaux et à la télévision que ce n'était pas Christophe Colomb qui avait découvert l'Amérique mais les Vikings. Ce qui est vrai d'ailleurs. Très en prise avec l'actualité, René Goscinny et moi nous sommes dit: “Nous allons mettre tout le monde d'accord! Ce ne sont ni Christophe Colomb ni les Vikings, mais bien Astérix et Obélix qui ont découvert par hasard cette Terra incognita”"
Il a cependant (comme tous les Astérix écrits par ce duo d'auteurs) son lot de scènes et de dialogues cultes. Ils nous ont tellement habitué au superbe que l'on en devient forcément plus critique. En même temps, que dire de cette première planche de l'album absolument incroyable et révolutionnaire pour l'époque. (ici https://archipel.uqam.ca/10036/1/222020571.pdf une étude à son sujet de Thomas Schlesser chercheur associé au Centre Histoire et Théorie de l’Art, EHESS).
Ce qui ne change pas cependant, c'est la qualité du dessin d'Albert Uderzo. Astérix et Obélix ayant l'aspect bien caractéristique de son trait du milieu des années 70'. Le trait de Albert, vraiment? Ce n'est pas l'avis de son frère Marcel dans le courrier du matin qui disait y avoir participé.
Cette planche regorge de ces petits détails qui font le sel de la série; Les Vikings (qui sont des Danois) parlant avec des « ø » et des « å », lettres spécifiques à leur langue (ce détail visuel permet de mettre en lumière la difficulté de communiquer avec les Gaulois, processus utilisé déjà maintes fois par Goscinny). Leur chef Kerøsen posant le pied sur le sol américain, déclarant: «Un petit pås pøur møi, un grånd bønd pøur l'humånité !», clin d'œil bien evidemment à la phrase de Neil Armstrong posant le pied sur la Lune: «That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind» (en français: «C'est un petit pas pour [l'] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité»). Mais encore les têtes de cet équipage improbable avec leur dogue danois harlequin du nom de Zøødvinsen (Zoo de Vincennes) qui se prend une belle gamelle lorsque son drakkar accoste violemment avec l'onomatopée "crøøåk!".
En ces années 70, on est sur ce que je qualifierais de "ligne claire" pour Astérix. Uderzo, en parlant de l'évolution de son trait, soulignait qu'il s'était également adapté au fur et à mesure à la rapide évolution des techniques de mise en couleur des planches/albums qui permettaient de moins "remplir" les cases, les "effets" de couleur étant meilleurs que par le passé. Cela devait aussi mieux lui convenir car n'oublions pas qu'à cette époque déjà les fortes douleurs à sa main (à noter qu'il est né avec douze doigts) le gênaient déjà énormément. Ce qui est remarquable ici, c'est l'efficacité de la mise en scène très cinématographique, cette faculté à reproduire le mouvement et le son. Les trois cases de l'arrivée du bateau sont un modèle du genre d'une fluidité incroyable.
Goscinny dira:"L'essentiel de la révolution dont je peux être l'auteur dans ce métier, avec Albert Uderzo, c'est le succès de notre Astérix. Parce qu'à partir de ce moment-là, les adultes ont enfin avoué lire de la bande dessinée. C'est entré dans les moeurs. Les gens ont commencé à en parler d'une façon qui n'était plus péjorative. Cela a bénéficié à toute la profession et a donné un essor à ce moyen d'expression."
Bref, un petit bonheur en une planche de ce mythe qu'est devenu avec les année Astérix. Elle est dédicacée à l'intention de Mr. Frédéric Mébarki (à droite sur la photo).
Pendant la période post-Goscinny d'Astérix, il est le principal assistant d'Albert Uderzo avec son frère coloriste Thierry Mébarki, Michel Janvier (lettreur) et Régis Grébent (coordinateur) au sein du studio des éditions Albert René. Il est également le dessinateur des produits dérivés du petit gaulois jusqu'à sa démission. Il avait d'ailleurs été pressenti pour succéder à Albert Uderzo pour dessiner le 35ème album d'Astérix. C'est finalement Didier Conrad qui sera retenu aux côtés du scénariste Jean-Yves Ferri (à gauche sur la photo). Cette décision amènera Mr. Mébarki, déçu par l'atitude d'Albert Uderzo à son égard, à vendre aux enchère cette planche.
Cette planche (mais surtout sa sixième case) sera reprise un grand nombre de fois dans différents fscicules, revues, et autres livres. Par exemple en couverture du fascicule de la figurine de Kerøsen inclus dans le trentième envoi de "La boîte des irréductibles" (collection Hachette) livrés avec l'album "Astérix et le Chaudron" ou dans Asterix et la Mer aux éditions Ouest-France (c.f images additionnelles).
La Grande Traversée est le vingt-deuxième album de la bande dessinée Astérix, scénarisé par René Goscinny et dessiné par Albert Uderzo (avec l'aide de son frère Marcel). Il a été pré-publié en 1975 dans le quotidien Sud Ouest, Astérix ne paraissant plus alors dans Pilote (Astérix en Corse, étant la dernière aventure d'Astérix à paraître dans les colonnes de l'hebdomadaire). L'album sortira en avril 1975 chez Dargaud éditeur avec un premier tirage à 1 350 000 unités. Une adaptation en film animé sous le titre Astérix et les Indiens sortira en 1995 (dont les Danois de cette planche seront totalement absents!).
Encore une anecdote, quand Astérix et Obélix découvrent le Nouveau Monde, ils ne font pas les choses à moitié. C’est ainsi que cet album, qui les voit fouler les terres de l'oncle Sam, a bénéficié d’une traduction en américain, en plus de la traduction classique en anglais.
Ce tome 22 a quelque chose de différent, comme à part dans la série si on le compare aux vingt-et-un tomes précédents. Un peu comme si René Goscinny, en panne d'inspiration, avait décidé de recycler d'anciennes histoires pour en faire une nouvelle. Il faut bien avouer que La Grande Traversée, c'est à moitié du Oumpah-Pah le peau rouge et un peu de Astérix et les Normands. L'album semble presque divisé en deux histoires; celle avec les Indiens puis celle avec les Danois. Je l'ai toujours considéré comme moins réussi question scénario. Albert Uderzo raconte que "dans les années 1974-75, le petit monde scientifique réuni en docte assemblée essayait d'expliquer dans les colonnes des journaux et à la télévision que ce n'était pas Christophe Colomb qui avait découvert l'Amérique mais les Vikings. Ce qui est vrai d'ailleurs. Très en prise avec l'actualité, René Goscinny et moi nous sommes dit: “Nous allons mettre tout le monde d'accord! Ce ne sont ni Christophe Colomb ni les Vikings, mais bien Astérix et Obélix qui ont découvert par hasard cette Terra incognita”"
Il a cependant (comme tous les Astérix écrits par ce duo d'auteurs) son lot de scènes et de dialogues cultes. Ils nous ont tellement habitué au superbe que l'on en devient forcément plus critique. En même temps, que dire de cette première planche de l'album absolument incroyable et révolutionnaire pour l'époque. (ici https://archipel.uqam.ca/10036/1/222020571.pdf une étude à son sujet de Thomas Schlesser chercheur associé au Centre Histoire et Théorie de l’Art, EHESS).

Ce qui ne change pas cependant, c'est la qualité du dessin d'Albert Uderzo. Astérix et Obélix ayant l'aspect bien caractéristique de son trait du milieu des années 70'. Le trait de Albert, vraiment? Ce n'est pas l'avis de son frère Marcel dans le courrier du matin qui disait y avoir participé.

Cette planche regorge de ces petits détails qui font le sel de la série; Les Vikings (qui sont des Danois) parlant avec des « ø » et des « å », lettres spécifiques à leur langue (ce détail visuel permet de mettre en lumière la difficulté de communiquer avec les Gaulois, processus utilisé déjà maintes fois par Goscinny). Leur chef Kerøsen posant le pied sur le sol américain, déclarant: «Un petit pås pøur møi, un grånd bønd pøur l'humånité !», clin d'œil bien evidemment à la phrase de Neil Armstrong posant le pied sur la Lune: «That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind» (en français: «C'est un petit pas pour [l'] homme, [mais] un bond de géant pour l'humanité»). Mais encore les têtes de cet équipage improbable avec leur dogue danois harlequin du nom de Zøødvinsen (Zoo de Vincennes) qui se prend une belle gamelle lorsque son drakkar accoste violemment avec l'onomatopée "crøøåk!".
En ces années 70, on est sur ce que je qualifierais de "ligne claire" pour Astérix. Uderzo, en parlant de l'évolution de son trait, soulignait qu'il s'était également adapté au fur et à mesure à la rapide évolution des techniques de mise en couleur des planches/albums qui permettaient de moins "remplir" les cases, les "effets" de couleur étant meilleurs que par le passé. Cela devait aussi mieux lui convenir car n'oublions pas qu'à cette époque déjà les fortes douleurs à sa main (à noter qu'il est né avec douze doigts) le gênaient déjà énormément. Ce qui est remarquable ici, c'est l'efficacité de la mise en scène très cinématographique, cette faculté à reproduire le mouvement et le son. Les trois cases de l'arrivée du bateau sont un modèle du genre d'une fluidité incroyable.
Goscinny dira:"L'essentiel de la révolution dont je peux être l'auteur dans ce métier, avec Albert Uderzo, c'est le succès de notre Astérix. Parce qu'à partir de ce moment-là, les adultes ont enfin avoué lire de la bande dessinée. C'est entré dans les moeurs. Les gens ont commencé à en parler d'une façon qui n'était plus péjorative. Cela a bénéficié à toute la profession et a donné un essor à ce moyen d'expression."
Bref, un petit bonheur en une planche de ce mythe qu'est devenu avec les année Astérix. Elle est dédicacée à l'intention de Mr. Frédéric Mébarki (à droite sur la photo).

Pendant la période post-Goscinny d'Astérix, il est le principal assistant d'Albert Uderzo avec son frère coloriste Thierry Mébarki, Michel Janvier (lettreur) et Régis Grébent (coordinateur) au sein du studio des éditions Albert René. Il est également le dessinateur des produits dérivés du petit gaulois jusqu'à sa démission. Il avait d'ailleurs été pressenti pour succéder à Albert Uderzo pour dessiner le 35ème album d'Astérix. C'est finalement Didier Conrad qui sera retenu aux côtés du scénariste Jean-Yves Ferri (à gauche sur la photo). Cette décision amènera Mr. Mébarki, déçu par l'atitude d'Albert Uderzo à son égard, à vendre aux enchère cette planche.
Cette planche (mais surtout sa sixième case) sera reprise un grand nombre de fois dans différents fscicules, revues, et autres livres. Par exemple en couverture du fascicule de la figurine de Kerøsen inclus dans le trentième envoi de "La boîte des irréductibles" (collection Hachette) livrés avec l'album "Astérix et le Chaudron" ou dans Asterix et la Mer aux éditions Ouest-France (c.f images additionnelles).
10 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter
A propos de Albert Uderzo
Albert Uderzo est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français d'origine italienne. Il est le créateur, avec le scénariste René Goscinny, de la série Astérix. Capable de dessiner dans des styles très différents (du réalisme de Tanguy et Laverdure au semi réalisme d'Astérix), son grand sens du gag visuel complétait parfaitement les talents d'humoriste de René Goscinny.