Dans la collection de Laerte
André Juillard, 7 vies Epervier - duel T7 - Planche originale
818 

7 vies Epervier - duel T7

Planche originale
2000
Encre de Chine
Ajoutée le 23/06/2024
Partager

Description

7 vies de l’Epervier - tome 7 - La marque du Condor
Encre de Chine

Commentaire

Le premier cycle des 7 vies de l’Epervier tient une place d’honneur dans mon panthéon de lecteur BD tant cette série aura exceptionnellement combiné grande et petite histoire, chorale de personnages et densité psychologique, épique et tragique.
Patrick Cothias et André Juilliard sont chacun à leur sommet pour narrer les origines de Masquerouge au travers d’un premier cycle de 7 albums qui forment les joyaux d’un univers qui en compte pas moins de 55…
Et le tome 7, La marque du condor, apporte en 1991 une conclusion aussi tragique que brillante pour resserrer les fils et lui apporter une résolution de haut vol.
L’histoire est connue: la cour de Louis XIII en 1625 n'entend plus parler que des exploits de Masquerouge, justicier audacieux et fin bretteur. Pour mettre fin à ses agissements, on fait venir le Chevalier Condor, épéiste âgé borgne et manchot exilé aux Amériques.A l’image de l’histoire en marche ce seront les Amériques du Condor qui l’emportent sur l’Europe de l’Epervier, la voilure l’emportant sur la finesse.
Comme dans une tragédie grecque, le destin est en marche et s’abat inexorablement autour de la dynastie des Troïl, maudite par le marché fatal conclu entre Gabriel et la vieille sorcière, pour aboutir à un final aussi terrible dans sa conséquence que son incommunicabilité.

Le critique Patrick Gaumer encense cette série « traitée avec élégance et réalisme, tant sur le plan du scénario que du graphisme s'impose comme l'une des plus belles réussites du genre. Elle constitue une rupture dans l'histoire de la BD historique franco-belge car, contrairement à la bande dessinée historique classique où, comme chez Jacques Martin pour qui la période choisie pour faire évoluer les personnages n'est qu'un prétexte à aventures banales et parfaitement intemporelles. Tandis que les 7 vies présentent des personnages « qui s'affirment au fur et à mesure du récit en véritables satellites de l'Histoire, qu'ils soient réels ou fictifs »

Et pour en revenir plus spécifiquement à cette planche, je peux dire pour la première fois depuis que j’ai entamée cette collection qu’il s’agit bien pour moi d’un Graal : planche ultra premium d’une série qui ne l’est pas moins.
Amorcée en Auvergne, c’est à Paris avec le Louvre de Louis XIII en arrière plan que se retrouvent en duel les deux bretteurs. Ce duel sur les quais m’apparait comme une merveille de découpage. Pas moins de 10 cases permettent de multiplier les points de vue de manière très cinématographique, alternant plans de coupes, de zooms, de plongée et contre-plongée. Peut-être 10 parce que c’est symboliquement le nombre de l’unité (1+0) qui relie père et fille derrière la coupure apparente…
S’il est parfois reproché à Juillard un trait un peu statique, cette planche apporte un démenti brillant tant les les personnages virevoltent dans un duel à mort qui préfigure ,en plus enlevé, celui de la conclusion Le dialogue est ciselé, les expressions intenses et le final bondissant. Gabriel a trouvé pour la première fois un adversaire à sa taille et il ne le pardonnera pas. Tandis qu’Arianne cherche plutôt à mieux le comprendre et juste l’éconduire. Cette fois, c’est l’Epervier qui aura le dernier mot sur le condor, comme le préfigure son vol au-dessus des personnages dans la case… 7
La tragédie est en place, père et fille pris dans les rets du maléfique Léonard Langue Agile, et le chevalier déchu va bientôt sonner le glas de ce cycle d’exception. Pour une expérience de lecteur marquante à jamais.

À tout seigneur tout honneur, laissons le dernier mot au créateur puisque André Juillard a commenté cette planche spécifiquement dans le catalogue Maghen :
« Cette planche est la reprise (en beaucoup mieux à mon goût) d'une autre dessinée dans Masquerouge, jamais publiée en album. Et pour cause. Avec Patrick Cothias nous avions prévu dès l'élaboration des 7 Vies de l'Épervier d'inscrire ce moment-clé de la saga à la fin du dernier album. On peut dire que la série des 7 Vies de l'Épervier est née de cette planche. »

Bravo l’artiste.

Publication

  • La marque du Condor
  • Glénat
  • 10/1991
  • Page intérieure

22 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter

A propos de André Juillard

André Juillard est un scénariste et dessinateur de bande dessinée français, également illustrateur. Auteur-phare de la bande dessinée historique francophone des années 1980 avec des séries telles que Les Sept vies de l'Epervier ou Plume Aux Vents. Juillard se diversifie ensuite en travaillant sur le monde contemporain avec des albums comme Le Cahier Bleu ou Après la pluie puis en reprenant, en 2000, Blake et Mortimer.

Autres planches originales et illustrations liées à André Juillard :