A la question de son décor idéal de western, Christophe Blain répond au journaliste de Konbini.fr tout en redessinant machinalement cette couverture de l'album version noir et blanc :
«
C'est un des endroits où je me sens le mieux dans le monde, c’est quand je vais dans l’Utah ou l’Arizona parce que c’est là qu’il y a les paysages qui me fascinent le plus. Il faut en percevoir l’immensité. Des formations rocheuses incroyables des canyons qui sont très mystérieux. C’est-à-dire que se balader dans un canyon seul, quand il n’y a pas de touristes, des fois ça arrive, c’est une expérience mystique. Je me balade dans un canyon, alors comme je ne peux pas le faire tous les jours je le fais à travers mes dessins. Dessiner des rochers qui sont comme des gros soufflés qui ont éclaté mais qui sont en roches. Et l’atmosphère dans ces lieux-là est très étrange. On a l’impression qu’il y a des fantômes partout, des esprits qui t’observent. Je suis dans mon paradis perdu de l’enfance quand je suis là-bas, je suis chez moi quoi je suis dans le pays de mes rêves tout simplement »
https://m.facebook.com/konbinifr/videos/567643197351296/Blain qui est tout simplement dans le pays de ses rêves; et c'est un peu ce que je ressens quand j'ai eu l'opportunité d'acheter cette couverture !
Autant celle de la version couleur ne me touchait pas, autant celle-ci me donne une sensation de plaisir. Le plaisir d'accrocher une première couverture d'album de Christophe Blain que j'ai découvert à la sortie du second tome d'Isaac le Pirate.
C'est un des rares auteurs modernes avec Tardi pour qui je ne loupe pas un de ses albums quand il sort !
Blain explique également dans son interview aux Cahiers de la BD n°10 de janvier que «
Je me suis rendu sur place en partie pour me permettre de reconstruire l'atmosphère du lieu : toucher la roche et observer les éléments jusqu'à être capable de retrouver son esprit dans la bande dessinée. Un paysage aussi immense, aussi dingue, aussi bizarre, on ne peut pas le rendre dans sa vérité : les photographies restent impuissantes face à lui. Il faut le mettre en scène. L'esprit des lieux est tellement iconique que même l'icône ne le supporte pas. En ce qui me concerne, je peux construire un décor qui n'existe pas à partir de ce que j'ai vu et rendre ça crédible. Je sais ce que cela fait que d'être dedans, et cela change tout.»