2002 - Buddy Longway : Regarde au-dessus des nuages - Nous reprîmes la route de la réserve... -

Planche réalisée le 06 mars 2002
Planche 46 extraite du Tome 17 " Regarde au-dessus des nuages " de la série Buddy Longway
A noter qu'entre le tome 16 " Le dernier rendez-vous " paru aux éditions du Lombard en 1987 et le tome 17 " Regarde au-dessus des nuages " paru chez Le Lombard en 2002, il se sera écoulées quinze années.
Buddy Longway nous reviendra pour seulement quatre albums entre 2002 et 2006. Plaisir de courte durée puisque Derib nous racontera en quatre tomes la mort de Jérémie, de Slim, de Chinook et de Buddy. " Les vingt albums étaient programmés. Vingt c’est un beau chiffre. Une série sur vingt albums, je trouve que ça se tient bien. Et donc je me suis dit que sur les quatre derniers, il fallait que ce soit très fort pour que l’ensemble de la série, quand on la lit d’un seul coup, prenne une dimension dramatique importante et fasse réfléchir les gens. " racontera Derib à Jean-Sébastien Chabannes en décembre 2013.

Signée et datée 6 III 20002 par Derib en bas de planche

Résumé de l'album (jusqu'à cette planche) :

Buddy Longway, en page 4 et en cartouche de la première case : Cet hiver de nos retrouvailles restera un des plus intenses de notre vie...il passa comme un rêve...seule ombre au tableau, nous n'étions hélas pas encore tous réunis...

Chinook, même case : ...Buddy, j'aimerais que nous partions à la recherche de Jérémie...

Jérémie, justement, cela fait des mois que son père l'a laissé blessé à Bear Town. Sa jambe à du guérir et il est désormais grand temps de le retrouver.

Il faudra cependant encore attendre un peu pour que les parents puisse serrer leur fils dans leurs bras. Daim-rapide le frère ainé de Chinook et chef de la tribu pense qu'il doit conduire les siens à l'abri de l'homme blanc le plus rapidement possible. Longway accompagnera évidemment le cortège et partira ensuite à la recherche de son fils qui doit de toute façon à cette heure être sur la piste de la tribu.

Une fois la tribu installée sur les terres de la réserve, c'est cette fois l'armée qui va solliciter l'aide de notre héros blond. L'armée à besoin de chevaux et Longway est l'homme tout indiqué pour leur capture. Il accepte. Et quelques jours plus tard, accompagné de Chinook, Kathleen et Nuage-gris il quitte la réserve et remonte vers le nord où vivent, selon ses renseignements, les mustangs sauvages.

Si les mustangs sont bien là, ils ne sont pas seuls. Un vieil indien solitaire, " Regarde au-dessus des nuages ", veille sur le troupeau depuis des lunes et des lunes et des lunes. Le vieil indien ne sait que trop bien qu'un jour ou l'autre quelqu'un viendra les capturer. A choisir, autant qu'il s'agisse de Longway car il a " le regard clair de ceux qui ne mentent pas ". Mais auparavant, il faudra que notre blond trappeur reconnaisse ne pas tout savoir des chevaux et qu'il apprenne à les observer et à gagner leur confiance. Alors seulement, s'ils le souhaitent, les chevaux suivront Longway et prendront avec lui la route du sud.

" Regarde au-dessus des nuages avait raison : je ne connaissais rien des chevaux, avant de rencontrer ceux-ci... "


La planche :


Des chevaux et encore des chevaux. Comment bouder mon plaisir !

Il ne s'appelle pas Johnson mais Longway et son géniteur ne s'appelle pas Pollack mais De Ribaupierre.
Derib alors qu'il travaillait déjà depuis plusieurs mois sur Chinook découvre le film de Sydney Pollack. On ne peut donc pas parler d'inspiration mais plutôt d'un courant de pensée. Le western pro-indiens, écolo et humaniste était dans l'air du temps.
Cette " école " de pensée existait déjà dans les années 50 qui sont des années riches pour le " western d'Indiens " et il convient de rappeler le tendre et mélancolique western d'Howard Hawks La Captive aux yeux clairs réalisé en 1952. On peut aussi citer (dans le désordre le plus complet) Across the Wide Missouri de William Wellmann (merci Pierre07 ;)), Bronco Apache de Robert Aldrich, La Dernière Chasse de Richard Brooks, La rivière de nos amours (et son refus constant du manichéisme) d'André De Toth, et bien sûr, le précurseur (à ma connaissance) La Flèche brisée de Delmer Daves dès 1950. Tous ces films ont en commun de présenter l'Indien sous un jour différent, bien loin du croque-mitaine qui enlève les enfants dans leur sommeil et viole les femmes avant de les scalper.
Dans les années 70, Derib comme Pollack ou Arthur Penn avec Little Big Man, s'inscrivent dans cette mouvance initiée vingt années plus tôt et qui perdure encore aujourd'hui. Je ne peux m'empêcher de citer également La Porte du paradis de Michael Cimino (chef-d’œuvre qui aura coulé les studios United Artists), Danse avec les loups (qui m'arrache à chaque visionnage bien plus qu'une larme) ou bien encore Hostiles de Scott Cooper (avec le comme toujours excellent Wes Studi).

Pendant que je me perds en circonvolutions, j'en oublie que ce site est dédié au 9ème art plutôt qu'au 7ème. Mais la frontière est si ténue.

Simplement heureux de partager cette planche et mon attachement au western.