Dans la collection de Carbonnieux 
Enki Bilal, 1987 - La Femme Piège, déshabillée pour Playboy * - Illustration originale
5080 

1987 - La Femme Piège, déshabillée pour Playboy *

Illustration originale
1987
Gouache
Travail réalisé à la Gouache et non à l'acrylique
Feuille 32,5 x 25,7 cm pour une image de 21,2 x 17,5 cm
Ajoutée le 30/04/2019
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Expo Artcurial
Idem
Idem
Sa publication dans Playboy
Gros plan pris à l"expo chez Artcurial
Pour le portfolio à 1.000 ex. de C. Desbois 7 past heures 7 : 7 sérigraphies pour sept heures d'une tranche de vie de Bilal
Le sommaire du Playboy de février 1988
Le Playboy de février 1988
Portfolio Desbois
Ensemble de 18 postales éditées à l’occasion de l’exposition enkibilalandeuxmilleun du 20 janvier au 14 avril 2001
Le dessin pour Playboy imaginé par Jacques Tardi en 1987 !
Sérigraphie du libraire bruxellois "Sans Titre"
Magazine érotique italien en 1990 (merci Alex pour cette source méconnue)
Expo
Exposition

Description

1988 : Dessin publié dans Play-Boy n°30 de février pour sa rubrique "Strip BD - Les dessinateurs déshabillent leurs héroïnes"

1990 : dans le magazine italien MAX
1990 (?) sérigraphie du libraire "Sans Titre" tirée à 250 ex n/s et offerte sur la carte de fidélité
1991 : dans le portfolio 7 past 7 heures édité par Christian Desbois
1999 : pour la première fois dans un album, à savoir la 2ème édition de "L'état des stocks"
2001 : jeu de 18 cartes postales édité pour l'exposition Enkibilalandeuxmilleun à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
2006 : dans la 3ème édition augmentée de son Etat des Stocks
2019 : catalogue Artcurial du 27 avril
2022 : dans Sublime chaos de Christophe 0no-dit-Biot


La partie dessin est réalisée au format 1/1 de la publication dans Playboy

Inscriptions / Signatures

signé BILAL

Commentaire

« Il se trouve qu'une Femme Piège, ça se peint » , dixit Bilal (BoDoï n°11 de septembre 1998).

« Elle a un aspect pathétique avec toute cette souffrance dont on ignore les raisons. C'est un personnage que j'aime profondément dixit Bilal à J-M Thévenet en 1987 !

1987/88. Je lis alors plutôt (A Suivre), Vécu et Circus que Playboy. Faut dire qu'à cette époque, on trouvait beaucoup mieux chez Arcane, chaussée de Wavre à Bruxelles...
Je suis alors fasciné par cette nouvelle vague d'auteurs "modernes" qui sont en train de changer les codes de la BD depuis le début des années 80.
Les Tardi, Manara, Schuiten, Comès, Boucq, Rochette, … Et Bilal en fait partie (de chasse).

Sauf que le Bilal qui me claque alors à la figure n'est pas celui de son trait à l'encre alors clairement sous influence des hachures de Giraud ! Non. C'est définitivement le Bilal couleur. Celui de Partie de chasse et de sa Femme Piège, album sorti en avril 1986.

La Femme Piège, alias Jill Bioskop, c'était cet album vendu avec son faux journal Libération glissé dans l'e.o. !
Une Histoire et une famille de personnages qui confirment l'entrée de Bilal dans le panthéon des auteurs modernes cités plus haut.
Les illustrations de cette première époque de la Femme Piège ne sont pas légions. Les spécialistes vous diront qu'elles sont au nombre de trois, à savoir : la couverture de l'édition originale, la sérigraphie éditée par C. Desbois et celle-ci commandée fin 1987 par le magazine français Playboy.

Playboy proposera en 1987/88 une rubrique mensuelle "Strip BD, les dessinateurs déshabillent leurs héroïnes" à laquelle participèrent une bonne douzaine de dessinateurs BD dont Yslaire (Julie), Dany (Colombe), Tardi (Adèle), Bourgeon (Mariotte), Mézières (Laureline), Rossi, Arno, Vatine, ...etc... et Bilal !

Aussi naturellement que Tardi choisira son Adèle, Bilal optera pour déshabiller Jill Bioskop avec sa pilosité bleutée et sa petite camisole.
Bilal est alors au sommet de ce qu'il réalisera à la gouache.

En 1987, à l'occasion de son livre écrit aux Editions Seghers (collection Le club des stars), J-M Thévenet interviewe Bilal alors qu'il vient de sortir La Femme piège. A cette occasion, Enki lui avouera : « J'avais un besoin physique de faire une histoire avec une femme. Je souhaitais un personnage féminin à moi. […] Elle a un aspect pathétique avec toute cette souffrance dont on ignore les raisons. C'est un personnage que j'aime profondément. J'ai "fabriqué" Jill Bioskop comme j'aurais fabriqué un mec, elle est féminine, mais bon ! Je n'ai pas voulu, sincèrement, m'embarrasser de ce genre de préoccupations. Ce n'est pas un choix, ce n'est pas déterminé au départ. Jill Bioskop ne réagit pas en fonction de sa féminité mais de sa force, ce n'est donc pas totalement un personnage féminin. Et puis je n'ai pas attendu trente-cinq ans pour savoir que l'homme et la femme cohabitent en moi

En 1998, lors d'une interview donnée à BoDoï n°11 et de l'évocation de cette époque de la séparation avec Christin, Bilal avoue que « Je vivais alors un certain nombre de changements, notamment dans ma vie personnelle, qui m'ont littéralement aspiré vers ce qui allait devenir La Femme Piège, album exécuté en solo et par nécessité, quasiment en état d'urgence. Au sortir de cette véritable aventure qui fut une expérience épuisante, j'étais transformé. Je suis devenu peut-être égoïste à cette époque, mais je voulais creuser mon propre filon, mes obsessions, angoisses, peurs, plaisirs et fantasmes. Ces thèmes étaient largement absents de nos premiers bouquins? […] La Femme Piège a cristallisé sur elle à la fois le regard des hommes et celui des femmes, ce qui pour moi est une victoire et un plaisir. Reste que mes personnages sont le reflet de moi-même, de mes contradictions, de mon mal-être.»

2011, lors de son interview fleuve avec Christophe Ono, Bilal précise une fois encore que "J'ai créé Jill dans ma période de solitude, où je devais me poser davantage de questions sur les femmes. Je refaisais ma vie et j'avais besoin de créer un personnage féminin fort, à la limite du prototype. (Flammarion, 2011, p.115)

J'ajouterai enfin encore ce qu'il en dit en 2016 à Beaux-Arts à propos de ses "secrets du succès" dont celui de "créer un personnage féminin emblématique" : « J'ai conçu Jill Bioskop à un moment compliqué et chaotique de ma vie sentimentale, au point de vouloir entrer de manière atypique dans la peau, la tête d'une femme, elle-même devenant alors atypique, puisque je deviens sa voix intérieure. Une façon pour moi d'être le personnage, comme je l'ai été avec Nikopol. » (Beaux Arts HS , Les secrets des chefs-d'oeuvre de la BD de science-fiction)

https://www.dailymotion.com/video/xfeayp


https://www.youtube.com/watch?v=9ZUJTWuqa3Q

Publications

  • 7 past heures 7
  • 1000 Editions
  • 01/1991
  • Page intérieure
  • Nouvel état des stocks
  • Casterman
  • 04/2006
  • Page intérieure
  • Sublime Chaos
  • Casterman
  • 10/2022
  • Page 113

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A propos de Enki Bilal

Enes Bilal, dit Enki Bilal est un réalisateur, illustrateur, dessinateur et scénariste de bande dessinée né en 1951 à Belgrade et installé en France. Son œuvre se situe en partie dans la science-fiction et aborde notamment les thèmes du temps et de la mémoire. En 1987, il obtient le grand prix du festival d'Angoulême.