Dans la collection de EricB 
André Juillard, Jacques Martin, 1985 - Arno - Tome 2: L'oeil de Kéops - Planche originale
1051 

1985 - Arno - Tome 2: L'oeil de Kéops

Planche originale
1985
Encre de Chine
32.6 x 43.7 cm (12.83 x 17.2 in.)
Ajoutée le 11/02/2020
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Vernissage exposition Juillard février 2020
Exposition Juillard février 2020
Planche publiée
Exposition février 2020
Exposition février 2020
Expo vente Maghen de février 2020

Description

Planche n°37 du tome 2 (L'oeil de Kéops) de la série Arno par André Juillard au dessin et Jacques Martin au scénario, initialement publiée dans le magazine Vécu en 1985 puis la même année en album chez Glénat.

Inscriptions / Signatures

Signé Juillard

Commentaire

Au début des années 80, André Juillard et Jacques Martin se sont rencontrés via Jean-Pierre Dionnet, probablement dans les locaux parisiens de Métal Hurlant dont ce dernier a été le créateur et à l'époque le rédacteur en chef. En effet, Dionnet savait que Martin avait plusieurs scénarios en réserve. Il lui montra donc les travaux de divers dessinateurs susceptibles de lui convenir, dont André Juillard. Jacques Martin se montra tout de suite intéressé par les dessins de Juillard d'où la rencontre organisée par Jean-Pierre Dionnet. Bien que n'étant pas libres à ce moment-là, bien qu'il fut nécessaire d'attendre assez longtemps et qu'il fallut vaincre pas mal de difficultés, les deux artistes avaient la volonté de créer une histoire ensemble, une série retraçant l'épopée napoléonienne, un projet qui est devenu Arno.

Dans un article intitulé "André Juillard, l'héritier", paru dans le n°56 (février-mars 1984) de la revue Les Cahiers de la Bande Dessinée, Jacques Martin indique n'avoir longtemps pas su quoi répondre à la question de la succession des dessinateurs faisant partie de l'Ecole de Bruxelles (style ensuite appelé la ligne claire, mais historiquement associé au journal Tintin, dont la plupart des dessinateurs s’inspiraient à des degrés divers d’Hergé, du point de vue graphique et narratif). Il continue en disant que dorénavant il sait répondre à cette question: c'est André Juillard. Dans ce même article Martin compare André Juillard au grand Paul Cuvelier, disant qu'ils n'appartiennent tous les deux à aucun clan, aucune chapelle, si ce n'est celle de la grande tradition classique, hors du temps et hors de la mode (qui se démode).

Pour André Juillard, la collaboration avec Jacques Martin, très flatteuse et même un peu intimidante au début (les récits d'Alix tels que La Griffe noire et Les Légions perdues ont marqué son enfance), s'est très bien passée. Jacques Martin découvrait ses planches après qu'elles aient été livrées à l'éditeur et ne se formalisait pas des petites coupures de texte qu'André Juillard se permettait parfois lorsque Martin se montrait un peu trop bavard.

C'est à travers une lettre qu'il enverra à Jacques Martin une fois achevé le tome 3 de la série Arno (Le Puits nubien), qu'André Juillard lui expliqua sa décision de ne pas poursuivre l'épopée napoléonienne qu'ils avaient démarré ensemble (7 tomes étaient prévus) car poursuivre le dessin de la série Arno ne lui aurait pas permis de terminer Les 7 vies de l'Epervier avant dix ou quinze ans, ce qui était beaucoup trop loin. Jacques Martin en professionnel respectueux du grand artiste qu’il percevait en Juillard, comprit cela très bien.

Dans un article également paru dans le n°56 de la revue Les Cahiers de la Bande Dessinée de février-mars 1984, Thierry Groensteen indiquait "... avec Arno, Juillard surpasse, sur le plan artistique, ce que la bande dessinée historique "classique" a produit de meilleur. A la lisibilité et à la précision d'un Jacques Martin (incontestable chef de file du genre à l’époque), il allie une invention dans le geste et dans l'expression qui fait défaut au père d'Alix".

Questionné sur la ressemblance du personnage d’Arno avec ses propres traits, André Juillard déclarait que ce n'était pas un hasard. En effet, spontanément il dessine plutôt des personnages à nez busqué, un peu à la Bohémond de Saint-Gilles. Donc pour sortir de ce schéma, il s’inspira de sa propre tête pour Arno, sans pour autant rechercher une ressemblance absolue.

Dans ce tome 2, L'Oeil de Kéops, le musicien Arno Firenze, dans les pas du Général Bonaparte, fait partie de l'expédition d'Egypte ("Soldats, songez que du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent") qui démarre en 1798. La planche présentée ici (n° 37), bien équilibrée, dans une ambiance d'abord nocturne, puis de lever du jour, qui fait la part belle aux rives du grand Nil, montre une jolie scène empreinte de tendresse entre Arno et Djeila, alors que des malfaisants, mamelouks, Pique Rouge ou sbires du Major Nelson s'attachent à leurs pas, pour mieux tenter d'éliminer Arno.

André Juillard est Grand Prix de la ville d'Angoulême 1996.

Publications

  • L'œil de Kéops
  • Glénat
  • 09/1985
  • Page 39
  • Tomes 1 à 3
  • Glénat
  • 05/1999
  • Page intérieure

Thématiques


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A propos de André Juillard

André Juillard est un scénariste et dessinateur de bande dessinée français, également illustrateur. Auteur-phare de la bande dessinée historique francophone des années 1980 avec des séries telles que Les Sept vies de l'Epervier ou Plume Aux Vents. Juillard se diversifie ensuite en travaillant sur le monde contemporain avec des albums comme Le Cahier Bleu ou Après la pluie puis en reprenant, en 2000, Blake et Mortimer.