Dans la collection de EricB 
1975 - Les Naufragés du temps - Paul Gillon - Tome 2 - Planche originale
376 

1975 - Les Naufragés du temps - Paul Gillon - Tome 2

Planche originale
1975
Encre de Chine
80 x 90 cm (31.5 x 35.43 in.)
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Extrait planche

Description

Planche n°24 (numérotée 75) du tome 2 de la série Les Naufragés du Temps par Jean-Claude Forest au scénario et Paul Gillon au dessin. Parution initiale en 1975 en album chez Hachette en bichromie puis en 1981 en quadrichromie chez Les Humanoïdes Associés.

Commentaire

La naissance de la série:
Dès la fin des années 50 / début des années 60, l’idée de dessiner une série SF trottait dans la tête de Paul Gillon. Mais c’était l’époque où il livrait quotidiennement un strip de 13 rue de l’espoir au journal France Soir. Compte tenu du succès rencontré par ce feuilleton BD au long cours, tous les projets qui pouvaient potentiellement ralentir son rythme de parution étaient systématiquement refusés par le journal. C’est alors que Jean-Claude Forest (avec qui il avait travaillé pour les éditions Vaillant) est nommé co-rédacteur en chef d’un nouvel hebdomadaire, Chouchou, avec le scénariste de cinéma Rémo Forlani.

Jean-Claude Forest téléphone immédiatement à son ami Paul Gillon pour lui proposer d’y illustrer un scénario de SF écrit par un spécialiste du genre: l’écrivain suisse Pierre Versins (auteur de l'Encyclopédie de l'Utopie, des Voyages extraordinaires et de la Science-fiction, parue en 1972). Bien que surchargé de travail, Paul Gillon est tenté par l’aventure et lance l'idée d'un couple "prédestiné", mais éternellement séparé. L'idée séduit Jean-Claude Forest au point qu'il se propose comme scénariste et met très vite sur papier le découpage d’un projet qui donnera Les Naufragés du temps. Le nom de la série fait référence à la première partie de L'île mystérieuse de Jules Vernes (que Jean-Claude Forest adaptera en BD en 1971 avec un succès mitigé): Les Naufragés de l’air.

Le conflit Jean-Claude Forest / Paul Gillon:
Dès le début du projet, Paul Gillon est co-auteur du scénario et auteur du dessin. Ceci implique 70% des droits pour lui, ce que Jean-Claude Forest accepte. Une collaboration se met en place mais assez vite les deux hommes dotés chacun d'une forte personnalité, entrent en conflit. Là ou Jean-Claude Forest voudrait tirer l'histoire vers la fantaisie, Paul Gillon souhaite l'entraîner vers la tragédie (Jean-Claude Forest écrira dans sa préface du tome 9 chez Glénat que Paul Gillon "pratiquait à l'excès la solennité, la grand-messe"). Forest trouve que Gillon remet trop en cause ses idées, le somme de le laisser seul écrire le scénario (et donc de revoir la répartition des droits), ce que Gillon refuse. Ceci conduit Forest à abandonner la série. Le contrat prévoyant que chacun des co-auteurs pouvait continuer seul si l’autre désirait se retirer de l’aventure, Paul Gillon sera seul aux manettes pour les six tommes suivants. Jean-Claude Forest n'hésite cependant pas à demander par lettre à son ancien partenaire, d'abandonner plusieurs personnages qu'il estime avoir créé seul, notamment Quinine (que Gillon "supprime" page 25 du tome 5) et le Tapir (que Gillon "élimine" par la multiplication).

Les différentes publications:
Les premières planches de la série Les Naufragés du temps ont donc été publiées dans l'éphémère mais avant-gardiste hebdomadaire Chouchou (dirigé par Daniel Filipacchi, d’après le nom de la mascotte yéyé de Salut les Copains) en 1964/1965. Elle eut lieu sur 9 grandes demi-pages mises en valeur par le format "géant" de ce magazine (40x55 cm), celui des quotidiens de l'époque. Chouchou disparut au bout de quatorze numéros, en raison d'une insuffisante rentabilité. Ne trouvant pas d'éditeur pour la reprendre, les auteurs mettent la série en sommeil pour dix ans, avant une reprise dans France-Soir en noir et blanc suivie d’une publication en albums chez Hachette (1974) puis à partir du tome 5 chez Les Humanoïdes Associés (1989), d’abord en bichromie, et enfin en couleurs. Les dix albums paraîtront chez Les Humanoïdes Associés. Remis en couleur de façon plus moderne et remaquettés en grand format, additionnées de préfaces rédigées par différents auteurs (Roland Topor, Jean-Claude Forest lui-même,…) ces dix albums sont réédités chez Glénat aujourd’hui.

L’album:
L'album d'où est issue la planche est le tome 2, dont la trame est basée sur la délivrance de Valérie, la compagne de mille ans de Chris, et sur la rivalité entre Mara et Valérie. Il s'agit de l'un des albums scénarisés par Jean-Claude Forest (puisqu'il scénarisera jusqu'au tome 4 inclus) ce qui est important, car les deux créateurs de la série y sont aux manettes.

La planche :
Tout d’abord il y a le format… Et là, on est déjà dans le superlatif: 80x90cm…
Ensuite, même si l’on est sur une planche de science-fiction, on y retrouve le dessin classique, sobre, élégant et hors du temps de Paul Gillon.
La première chose que l'on remarque spécifiquement après le format et le classicisme du dessin, c'est cette première grande case avec la tombe de Slitis XXIII, le dernier chronarque (et pas monarque) d'Altarante, décrit dans le tome 1 comme "un rat énorme, tout en bois de Sirilande comme un Drakkar Soumanol" et la cellule ovoïde qui contient Valérie.
Ensuite c'est l'ambiance fantastique qui embarque le lecteur, avec en particulier la case 3 et le dernier strip.

Paul Gillon est Grand prix de la ville d'Angoulême 1982.

Publications

  • La mort sinueuse
  • Les Humanoïdes Associés
  • 11/1981
  • Page 75
  • La mort sinueuse
  • Hachette
  • 01/1975
  • Page 75
  • La mort sinueuse
  • Glénat
  • 08/2008
  • Page 75

Voir aussi :   Les Naufragés du temps

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A propos de Paul Gillon

Paul Gillon est un illustrateur et scénariste français de bande dessinée. Il s'est très tôt spécialisé dans le genre dit réaliste avec une prédilection pour les récits d'aventures historiques ou de science fiction. Il dessine pour de nombreux journaux tels que France-Soir, Vaillant, Le Journal de Mickey, Pif Gadget ou encore Métal hurlant. Paul Gillon est le lauréat du Grand Prix de la Ville d'Angoulême en 1982.