Gallery's name : LOISEL, Régis
Created by : EricB
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Avec La Quête de l’oiseau du temps (1983-1987, scénario de Le Tendre, série poursuivie depuis avec d'autres dessinateurs), Peter Pan (1990-2004, scénario et dessin) est la série principale de Régis Loisel.
Peter Pan est un personnage créé par l'auteur écossais Sir James Matthew Barrie. Il est apparu pour la première fois en 1902 dans le roman "The White Little Bird", puis fin 1904 dans la pièce "Peter Pan or, The Boy Who Wouldn't Grow Up" et enfin en 1911 dans le roman "Peter et Wendy", plus connu sous le titre de "Peter Pan".
Le personnage et l’œuvre sont si forts qu’ils font maintenant partie de l’inconscient collectif au même titre que d'autres figures littéraires telles que Faust, Don Juan ou Frankenstein. Ainsi de nombreuses adaptations existent (littérature, cinéma, théâtre, …), dans la mesure ou le personnage est suffisamment malléable et son créateur a laissé suffisamment d’espace, pour permettre des interprétations.
La plus célèbre des adaptations date de 1953, c’est bien entendu le dessin animé de Disney. Ce dernier en fournit une version destinée aux jeunes enfants et donc très largement édulcorée. Là est pourtant l'origine de la passion de Loisel pour ce personnage. C'est même grâce à l'émission de Pierre Tchernia : "L'ami public N°1" dans laquelle il l'a découvert sous forme d'extraits, avant de le voir au cinéma à l'âge de 13 ans et d'être tellement subjugué qu'il ne pu se lever de son siège à la fin de la projection, et qu'il assista à deux séances successives.
Barrie s’adressait aux enfants qu’il essayait de faire rêver. Il présentait Peter Pan comme un enfant roi tyrannique qui gouverne son monde et le modèle au gré de ses caprices.
Régis Loisel, lui, s’adresse aux adultes. Il propose un Peter Pan sombre, sans cœur, lugubre, accusateur (les adultes, les femmes), dont la relation à la mort et à la mère sont des éléments clés de la personalité. Il fait le choix de placer l’histoire à la fin du XIXe siècle - donc avant l’écriture du premier roman par Barrie en 1902 - dans le Londres Victorien, dangereux et miséreux si bien représenté par Gustave Doré. Il plonge son lecteur dans les bas-fonds du quartier de Whitechapel ou œuvrait à la même période le tristement célèbre Jack l’Éventreur. L’enfance du jeune Peter élevé par une mère alcoolique n’est égayée que par les contes du vieux Monsieur Kundal, dans lesquels il se réfugie pour échapper à la misère de son existence et à la brutalité du monde des adultes. Tout bascule lorsqu’il croise la route de Clochette, petite fée potelée arborant des bas aux couleurs de guêpe (représentation de l’idéal féminin ?), qui l’emmène dans son Pays imaginaire.
Ce qui frappe dans l’œuvre de Loisel, c'est l'atmosphère qu'il crée en mélangeant rêve et réalité crue, tant par les textes que par les dessins avec son trait vif et dynamique. On retrouve dans ses dialogues l'esprit des romans de Charles Dickens (Oliver Twist). Et les thèmes abordés sont d'une grand richesse. Ils évoquent tour à tour l'insouciance des enfants et la fin des illusions communément appelées les illusions perdues.
Loin du milieu bourgeois dépeint par Disney, chez Loisel les enfants sont livrés à eux-mêmes et recherchent l'enfance insouciante que la vie leur a dérobée. L’auteur livre un regard lucide sur la nature humaine, avec un Peter vaniteux et égoïste, une Clochette jalouse et susceptible et un Crochet violent et avide. Le conte pour enfants de Barrie devient chez Loisel, une sorte d’ode en clair-obscur au monde éphémère qu’est l’enfance.
Peter Pan est un personnage créé par l'auteur écossais Sir James Matthew Barrie. Il est apparu pour la première fois en 1902 dans le roman "The White Little Bird", puis fin 1904 dans la pièce "Peter Pan or, The Boy Who Wouldn't Grow Up" et enfin en 1911 dans le roman "Peter et Wendy", plus connu sous le titre de "Peter Pan".
Le personnage et l’œuvre sont si forts qu’ils font maintenant partie de l’inconscient collectif au même titre que d'autres figures littéraires telles que Faust, Don Juan ou Frankenstein. Ainsi de nombreuses adaptations existent (littérature, cinéma, théâtre, …), dans la mesure ou le personnage est suffisamment malléable et son créateur a laissé suffisamment d’espace, pour permettre des interprétations.
La plus célèbre des adaptations date de 1953, c’est bien entendu le dessin animé de Disney. Ce dernier en fournit une version destinée aux jeunes enfants et donc très largement édulcorée. Là est pourtant l'origine de la passion de Loisel pour ce personnage. C'est même grâce à l'émission de Pierre Tchernia : "L'ami public N°1" dans laquelle il l'a découvert sous forme d'extraits, avant de le voir au cinéma à l'âge de 13 ans et d'être tellement subjugué qu'il ne pu se lever de son siège à la fin de la projection, et qu'il assista à deux séances successives.
Barrie s’adressait aux enfants qu’il essayait de faire rêver. Il présentait Peter Pan comme un enfant roi tyrannique qui gouverne son monde et le modèle au gré de ses caprices.
Régis Loisel, lui, s’adresse aux adultes. Il propose un Peter Pan sombre, sans cœur, lugubre, accusateur (les adultes, les femmes), dont la relation à la mort et à la mère sont des éléments clés de la personalité. Il fait le choix de placer l’histoire à la fin du XIXe siècle - donc avant l’écriture du premier roman par Barrie en 1902 - dans le Londres Victorien, dangereux et miséreux si bien représenté par Gustave Doré. Il plonge son lecteur dans les bas-fonds du quartier de Whitechapel ou œuvrait à la même période le tristement célèbre Jack l’Éventreur. L’enfance du jeune Peter élevé par une mère alcoolique n’est égayée que par les contes du vieux Monsieur Kundal, dans lesquels il se réfugie pour échapper à la misère de son existence et à la brutalité du monde des adultes. Tout bascule lorsqu’il croise la route de Clochette, petite fée potelée arborant des bas aux couleurs de guêpe (représentation de l’idéal féminin ?), qui l’emmène dans son Pays imaginaire.
Ce qui frappe dans l’œuvre de Loisel, c'est l'atmosphère qu'il crée en mélangeant rêve et réalité crue, tant par les textes que par les dessins avec son trait vif et dynamique. On retrouve dans ses dialogues l'esprit des romans de Charles Dickens (Oliver Twist). Et les thèmes abordés sont d'une grand richesse. Ils évoquent tour à tour l'insouciance des enfants et la fin des illusions communément appelées les illusions perdues.
Loin du milieu bourgeois dépeint par Disney, chez Loisel les enfants sont livrés à eux-mêmes et recherchent l'enfance insouciante que la vie leur a dérobée. L’auteur livre un regard lucide sur la nature humaine, avec un Peter vaniteux et égoïste, une Clochette jalouse et susceptible et un Crochet violent et avide. Le conte pour enfants de Barrie devient chez Loisel, une sorte d’ode en clair-obscur au monde éphémère qu’est l’enfance.
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