Ce mois-ci c'est Scottpilgrim qui répond aux questions du Si... si... si... !

 

1. Si je pouvais ajouter à ma collection une œuvre présentée  actuellement dans les galeries de 

2DG ?

Puisqu'il ne faut en choisir qu'une... je choisirai ce magnifique portrait, extrait de When in Rome de Tim Sale et Jeph Loeb :

 

 

Cette planche est dans la collection de Billbaroud

 

 

When in Rome est un sublime spin-off issu du diptyque Long Halloween/Dark Victory.

 

D'une simple réplique entre Batman et Catwoman,

B: You disappeared for six months, why?

C: Italy

le duo Tim Sale et Jeph Loeb extrait une histoire révélant la véritable identité de Catwoman.

 

L'occasion d'approfondir la personnalité d'une héroïne trop souvent cantonnée au rôle de séductrice. Le lecteur la découvre attendrissante, sensuelle et bourrée d'humour.

When in Rome est séquencée en journée, reprenant le système de découpage calendaire de Long Halloween. La planche introduit le premier jour "Monday". L'artiste rend un bel hommage à René Gruau, célèbre illustrateur franco-italien. Comme toujours chez Tim Sale, le clair-obscur est parfaitement maitrisé. Le trait de l'artiste jaillit de manière quasi miraculeuse d'une obscurité totale.  

 

 

2. Si je ne devais conserver qu'une seule œuvre dans ma collection ?

Why Man Creates – 1968 – Saul Bass et Mayo Simon :

 

 

 

 

 

 

Une oeuvre atypique d'1m80, présentée sous la forme d'un court-métrage, ayant pour ambition de représenter l'histoire de l'humanité depuis son origine. Elle met en avant le besoin fondamental qu'a l'être humain de créer, de découvrir, d'explorer et même de se tromper.

Sur le plateau du tournage, un jeune assistant caméran fait ses premières armes aux cinéma, un certain George Lucas...

L'oeuvre remporte en 1968 l'oscar du court-métrage documentaire et intègre en 2002 la Library of Congress, pour conservation.

En 2003, le célèbre réalisateur Brian Singer rendra hommage au court-métrage en intégrant des extraits et des images subliminales dans X-Men 2: X-Men united. 

 

3. Si je pouvais acheter une œuvre que j'ai laissé filer par le passé ?

Un oeuvre pour laquelle j'étais sous-enchérisseur. Il faut parfois savoir s'accrocher...

 

 

 

 

 

Il s'agit du dessin original du logo des Humanoïdes Associés par Moebius.

On y retrouve le nom des quatres fondateurs Moebius, Druillet, Dionnet et Farkas qui allaient lancer en 1975 le premier numéro de Métal Hurlant. 

Un tournant dans l'histoire de la Bande-Dessinée Franco-Belge. Son influence s'étendra de l'autre côté de l'Atlantique sous le nom d'Heavy Metal. 

 

 4. Si j’étais un personnage de Bande Dessinée ?

Little Nemo, le petit garçon rêveur imaginé en 1905 par Winsor McCay.

A l’instar d’Alice au Pays des Merveilles, apparue 40 ans plus tôt sous la plume de Lewis caroll, Litlle Nemo évolue dans un univers dans lequel se mélange les rêves et angoisses propres à l’enfance.

Entre temps, la psychanalyse a fait son apparition et influencera de nombreux mouvements artistiques dont le symbolisme. Quant aux pieds du lit de Nemo, formant volutes, ils sont un héritage du mouvement Art Nouveau qui s’achève.       

Les planches originales de Litlle Nemo sont d’autant plus appréciables qu'elles offrent une histoire complète en une seule page. Une contrainte imposée par la publication dans le journal hebdomadaire New York Herald.   

 

5. Si j'avais la possibilité de passer une journée avec un artiste disparu ?

Calvo. Une référence pour Albert Uderzo. Je me poserais dans un coin, comme les souris qu’il sait si bien dessiner. Je le regarderais réaliser la Bête est Morte en 1944, dans la clandestinité, en attendant de pouvoir le publier à la libération.

58 ans plus tard, Art Spiegelman, l’auteur de Maus, profitera de son passage à Angoulême pour admirer les oeuvres du Normand devant lesquels il s'exclamera “Holy Shit !”. Je ne saurais le contredire. 

 

 

 

 

6. Si je ne devais posséder qu'un seul album dédicacé dans ma collection ?

La bête est morte, de Calvo (encore lui). La version avec la truffe d’origine. Avant que Walt Disney ne menace de porter plainte pour plagiat, raison pour laquelle il dût revoir son dessin.

Le même Walt Disney qui lui proposera par la suite de rejoindre son studio aux Etats-Unis. Ce que Calvo déclinera.

 

 

7. Si je pouvais lire la suite d’une bd ?

Batman : White Knight de Sean Murphy. La série est actuellement en cours et seuls les deux premiers numéros sont sortis.

Dans cette série, Batman se retrouve être le dangereux psychopathe, tandis que le Joker tente de protéger la ville de Gotham du danger que représente l’homme chauve-souris.

J’avais un a priori assez réservé sur le scénario, mais l’histoire est finalement très bien amenée.

A l’origine de Punk Rock Jesus, Samouraïs et Tokyo Ghost, Sean Murphy est incontestablement un des artistes les plus talentueux de sa génération.

 

Cette double planche est dans la collection de MattMurdock

 

8. Si j'avais la possibilité de choisir le prochain sujet du Carnet de 2DG ?

Superman, Wonder Woman et Batman: la représentation du mythe dans une amérique en mutation permanente.

Mythologies de Roland Barthes est pour moi un ouvrage clef. Tout comme le diptyque The Art of Illusion / The Sense of Order d’Ernst Gombrich. 

 

Voici enfin la réponse de Scottpilgrim à une question imaginée par Difool lors du précédent Si... si... si... :

 

Si vous pouviez choisir d'adapter un film en BD, quel serait-il ?

Sucker Punch de Zack Snyder, 2011

L'histoire d'un adolescente enfermée dans un hôpital psychiatrique par son beaux-père, suite à la mort accidentelle de sa sœur. Prise au piège, la jeune femme s'enferme dans son esprit, dernier espace de liberté, afin de surmonter les épreuves qui lui permettront de retrouver sa liberté.

Par delà l'aspect esthétisant du film et les effets cinématographiques, Sucker Punch aborde de manière très juste le rôle de l'imaginaire dans le processus de surpassement de soi face aux épreuves.

Un film dont le rythme conviendrait parfaitement à une adaptation en Bande-Dessinée. 

 

 

Nous remercions Scottpilgrim pour sa participation.

Rendez-vous le mois prochain !