Dans la collection de ThierryStark 
Philippe Druillet, Yragaël ou la Fin des Temps - Double page de garde - - Illustration originale
5879 

Yragaël ou la Fin des Temps - Double page de garde -

Illustration originale
1974
Techniques mixtes
Encre de chine et Gouache
100 x 70 cm (39.37 x 27.56 in.)
Partager
Détail 1
Détail 2
Détail 3
Détail 4

Commentaire

Une vraie découverte que cette double planche tirée d'un vieux cadre poussiéreux oublié dans la cave d'une galerie bien connue..! Choc visuel.. Je n'ai pas hésité une seconde! Heureux je suis..!

"Après Caza et Moebius, je ne veux pas oublier l’autre mutant de la Bande Dessinée de Science Fiction made in France, Druillet ! Tout comme ses pairs, Druillet créé une œuvre riche, intense, belle et monstrueuse (Lone Sloane, La Nuit, Salommbô, Vuzz, les décors des « Rois Maudits »…)

Il est assez difficile de décrire par des mots ce que l’on ressent en lisant ce Yragael. Plus encore que son ami Moebius, Druillet explose littéralement le cadre et la structure de ses planches… Peut on encore parler de bande dessinée ?
Se situant dans un espace narratif entre la BD classique (séquences, ellipses, phylactères, découpages, plans…) et l’illustration de texte (qui représente un moment précis de l’histoire ou la synthèse d’une action), chaque planches semblent indépendantes les unes des autres. Au premier abord, on ne distingue pas de liens séquentiels entres elles. Les différences de styles, de couleurs, de techniques renforcent cette impression de succession de tableaux.
Les cases sont rarement délimités par un trait noir classique, plutôt par les éléments du dessin (les bras, les jambes des personnage) ou le plus souvent par des enluminures. Certaines planches sont réparties sur les deux pages, ce qui nous oblige à incliner l’ouvrage pour le lire.
Son style hors norme, jamais vu dans la bande dessinée, m’évoque plus un peintre comme Klimt, dans sa manière d’intégrer des ornements en aplats (2D) dans ses compositions en relief (3D), que n’importe quel dessinateur de BD de SF. Druillet compose chaque dessin comme une toile. Sa palette oscille entre différentes gammes de bleus, de verts et de rouges orangés. Et aussi du noir et blanc. Mais plus encore que ses couleurs, se sont les contrastes de matières entre minéral et organique qui nous saute à la vue.^...
BD visuelle par excellence ! Bien que le texte soit un des éléments (avec les dessins et les enluminures) qui entrent en compte dans la composition de ses planches, l’histoire ne semble être ici qu’un très beau prétexte à Druillet pour se laisser aller à ses délires graphiques. A la vue de sa calligraphie, il a littéralement digéré le texte de Demuth.
Pour reprendre les termes de McCloud (dans « L’art invisible »), l’iconographie non-verbale se confond avec l’iconographie verbale. Le contenu devient contenant (et réciproquement) ce qui a pour effet de créer des planches jamais vues jusqu’alors dans le monde de la Bande Dessinée.

Plus que pour d’autres, il nous faut déchiffrer le vocabulaire de Druillet, comprendre son langage pour pouvoir lire ces dessins…
"
(Texte tiré de l'analyse de Chroniques BD de 2008)

Publication

  • Yragaël ou la fin des temps
  • Dargaud
  • 04/1974
  • Double page

Voir aussi :   Yragaël

37 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter

A propos de Philippe Druillet

Philippe Druillet, né à Toulouse, est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français. Outre ses activités d'auteur BD et d'illustrateur, il s'est aussi intéressé à l’opéra rock, la peinture, la sculpture, l'architecture et l’infographie.