Yragael

Yragael ou la fin des temps. Double planche pages 25 et 26. Publiée en 1974 chez Dargaud.

Cette double planche (planche, splash, illustration, tableau, aucun terme ne semble pleinement convenir pour qualifier cette œuvre hors norme) fourmille de détails, et j'en découvre de nouveaux à chaque fois que je la contemple. Ma fascination pour les bandes dessinées psychédéliques et cosmiques (toujours ce sentiment que les mots ne suffisent pour décrire le travail du maître) de Druillet vient de loin. Son œuvre m'a procuré le premier choc esthétique de mon existence. J'étais adolescent. Une époque où je ne savais pas, où je ne pouvais pas concevoir, qu'il était possible d'acheter, posséder, collectionner une planche de BD. Être collectionneur, c'est à la fois une manière d'être fidèle à soi-même, de perpétuer le temps de l'innocence, et de perdre cette innocence.