Le Virginia Quarterly Review (VQR) est un trimestriel américain qui a été crée en 1925 à la demande du Président de l’Université de Virginie de l’époque
https://www.vqronline.org/
Ce tirage national élitiste aborde les thématiques de la littérature au sens large et débat sur la poésie, les fictions et essais, la photographie et la bande dessinée.
Cette revue indique d’ailleurs : « From William Faulkner to Toni Morrison to Alice Munro, VQR has published more than 10 Nobel Laureates. Since 2000, it has been awarded more National Magazine Awards than any literary quarterly in the nation »
Des auteurs phares comme Spiegelman, Burns et Ware ont par exemples contribués au fil des années.
L’œuvre présentée est sa vision de l’histoire de la littérature, de ses influences, à travers le prisme des grands auteurs et de leurs regards sur leurs prédécesseurs et contemporains.
Waldo Jaquith du VQR a indiqué pour cette commande : « We gave him the whole shebang — front, back, spine — and told him to go crazy. (And, lo, he did. And it was good.) We've got a 2000×1442 GIF of it for our fellow Ware fanboys »
L’auteur a eu la gentillesse d’ajouter les remarques suivantes sur cette oeuvre (26 mars 2022) : « The issue was actually a "special fiction issue" from 2006, “Writers on Writers,” for which I tried to create a history of literature via all the (true) things that various writers said about each other over the centuries. It continues in the “McSweeney’s" mode I started in 2004 and I almost didn’t put it up for sale, thinking I’d hold onto it. »
La couverture du VQR est d’ailleurs longuement commentée page 56 dans « The Comics of Chris Ware: Drawing Is a Way of Thinking » édition David M. Ball, Martha B. Kuhlman, 26 mars 2010
https://books.google.fr/books?id=0vqzDwAAQBAJ&pg=PA56&lpg=PA56&dq=Writers+on+Writers,+A+Special+Fiction+Issue+of+VQR&source=bl&ots=nphztTDDCp&sig=ACfU3U2OFo9qtko0u4D6ruMTfeedKMwFLg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjw7vicueT2AhVQzBoKHT2TDiYQ6AF6BAgVEAI#v=onepage&q=Writers%20on%20Writers%2C%20A%20Special%20Fiction%20Issue%20of%20VQR&f=falseElle est aussi mentionnée dans la biographie « Chris Ware: Conversations », édition Jean Braithwaite, 2016 comme un des évènements marquant pour l’artiste en 2006.
Enfin, elle est commentée dans « Chris Ware, an introduction » par Martha Kuhlman ou elle indique Ware : « created a witty cover for the Virginia Quarterly Review’s ,Writers on Writers- special issue (Fall 2006) which included a fanciful and encyclopedic tour of the history of Literary influences including such gems as « Johnson on Sterne », « Austen on Johnson » and « Coleridge on Opium » - Ware also includes two Nabokov quotes as epigrams to his introduction to McSweeney’s Quarterly Concern 13; (San Francisco McSweeney’s 20004) »
Chris Ware puise ses inspirations dans les grands classiques et a été profondément influencé par des artistes comme Töpffer, Winsor McKay (Little Nemo in Slumberland), George Herriman (Krazy Kat) et Frank King (Gasoline Alley).
Les grandes histoires de Ware sont pour le moment Quimby the Mouse, Jimmy Corrigan, Rusty Brown et Building Stories.
La mise en page de cet artiste est toute sauf conformiste. Celui-ci utilise un format tassé avec un grand nombre de cases très réduites comprenant dessin et lettrage. L'ensemble force le lecteur désirant s’imprégner a passer un temps considérable devant chaque planche. Jacques Sampson et Benoît Peeters écriront dans « Chris Ware, la bande dessinée réinventée », Les Impressions Nouvelles, 2010, que l’œuvre de Chris Ware est « une machine à mesurer le temps. À se mesurer au temps »,
Graphiquement, l'auteur a aussi un univers pictural bien à part. Son dessin est simplifié, très schématique avec des images ressemblant à des pictogrammes et des petits déliés. Et chose admirable malgré toutes ses exceptions, le rendu visuel global reste particulièrement agréable.
Un peu comme Eisner en son temps, Chris Ware a vraiment intellectualisé le médium. Il déclarera par exemple dans 9e Art n°2 : « je pense que la bande dessinée offre la possibilité d’une densité supérieure à celle d’aucun autre média, et je trouve surprenant que tant de dessinateurs semblent rechercher une lecture rapide, sans égard pour la beauté et la richesse du langage qu’ils utilisent »
C’est en ce sens qu’il est pour une grande partie des critiques (et des lecteurs) un des auteurs majeurs de la BD.
Il a d'ailleurs reçu le plus grand nombre de prix et récompenses de son vivant comme par exemple ;
- 28 prix Harvey
- 22 prix Eisner
- 6 prix Ignatz
- National Cartoonist Society Award (1999, 2013)
- American Book Award (2001)
- Guardian First Book Award (2001)
- Prix de la critique Angoulême (2003)
- Alph'Art du meilleur album Angoulême (2003)
- Lynd Ward Graphic Novel Prize (2013)
- Grand prix de la ville d’Angoulême (2021)
Il a aussi été exposé dans des musées comme : Cooper-Hewitt National Design Museum (2000), Whitney Museum of American Art (2002, 1e artiste de Comics exposé), Jewish Museum of NYC (Masters of American Comics - 2006-2007), Chicago Museum of Contemporary Art (2006), Sheldon Museum of Art (2007), Art Institute of Chicago (2015), Angoulême (2022) et enfin Centre Pompidou (2022)
Teaser expo Angoulême 2022
https://youtu.be/XrFyuLmzKek