Wika et les fées noires - Planche 22 et 23

Ne passons par quatre chemins, cette œuvre interpelle immédiatement dès qu'elle se présente aux regards de ceux qui la découvrent.

Que ce soit par son propos : l'initiation façon "Jedi" de la jeune Wika par les fées noires, la richesse du baroque totalement assumé, l'hommage avéré à Jérôme Bosch dans lequel fourmillent les clins d'oeil ou encore la débauche chromatique, l'œuvre scotche le regard et appelle à s'y plonger sans limite.

Olivier a confié pendant le vernissage qu'après une première version déjà assez chargée, il en avait rajoutée "une deuxième couche"! Pari risqué mais réussi, tant l'auteur maîtrise cet art délicat consistant à multiplier les détails et les messages en gardant intacte la lisibilité.

Dans un entretien filmé le jour du vernissage, les deux compères qualifiaient non sans malice cette planche de "planche de la mort"! En effet, dans le script initial, la séquence de l'initiation devait s'étendre sur sept pages! On comprend aisément pourquoi, au delà de la volonté esthétique, cette double-planche regorge autant d'informations.

Dans sa volonté d'innover à chacun de ses albums, l'auteur a cette fois opté pour une composition en cercles, renforçant le sentiment de protection de l'héroïne par les fées noires. On peut d'ailleurs voir dans les multiples yeux qui parsèment l'œuvre l'aboutissement de cette construction.

Au delà de la bande dessinée, on a aujourd'hui la preuve à travers cette planche qu'Olivier Ledroit n'est plus aujourd'hui un "simple" dessinateur mais est devenu un peintre à part entière.