Comment
Les planches 42 et 43 sont indissociables.
Elles constituent une parenthèse dans le récit et ne sont pas obligatoires pour la compréhension de la trame de l‘histoire. Par contre, elles nous en disent beaucoup sur la dichotomie qui existe entre les valeurs des cultures en présence.
Petite explication :
Lors de l'ascension de la paroi rocheuse, Chato se trouve en très mauvaise posture. La chute menace. Il est en danger de mort.
Dans la culture indienne des Apaches Chiricahua, les valeurs sont : le courage, le dépassement de soi, les qualités physiques et mentales intrinsèques qui permettent aux membres de la communauté de survivre. Le fiston doit se tirer d’affaire par lui-même. S’il n’en n’est pas capable, c’est qu’il n’a pas les qualités requises pour apporter de la valeur à la communauté. Dans ce cas, la mort est dans la logique des choses. C’est comme ça. « un Apache n’a pas le droit de pleurer ».
C’est tout le contraire chez les hommes dits « civilisés » où la vie passe au-dessus de toute autre considération. La vie à tout prix. C’est la valeur suprême, quitte à risquer la sienne. C’est quitte ou double. Pas de mort ou bien deux morts. En termes de gestion des risques c’est très différent.
D’un côté, la vie qui n’a pas de prix, de l’autre la survie quel qu’en en soient les conséquences.
Cet épisode m’a marqué par l’intensité des émotions que ressentent les protagonistes, émotion qui se transmet au lecteur et qui appelle à la réflexion.
Dans le cas présent tout semble bien se terminer, tout le monde est sauf et tout le monde devrait être heureux. Que nenni. S’il n’y pas de perte humaine, par contre, l’entente, la compréhension entre Salvatje, et notre « héros » est au plus mal. Les reproches pleuvent. On se dit ses quatre vérités. On en vient aux mains.
Pour être complet, ces deux planches peuvent être complétées par une troisième qui les précède directement et qui se trouve dans la collection de Bobfish01.