Dans la collection de fabcollection 
Milo Manara, Hugo Pratt, Un été indien - planche 61 - Planche originale
1004 

Un été indien - planche 61

Planche originale
1987
Encre de Chine
45.4 x 59.7 cm (17.87 x 23.5 in.)
Ajoutée le 28/06/2024
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Corto Revue
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Commentaire



La genèse…

En 1983, Hugo Pratt et l’éditeur Fulvia Serra lancent une nouvelle revue de bande dessinée dans les kiosques italiens, Corto Maltese. Afin d'alimenter les pages du mensuel, le créateur du marin le plus célèbre de la BD fait appel à plusieurs de ses confrères et amis, dont Milo Manara. Les intéressés qui se connaissent depuis une dizaine d'années (ils sont originaires de la même région et parlent l’argot vénitien), s'apprécient particulièrement et se vouent un fort respect.

Grâce aux conseils de son aîné, Manara est un auteur renommé dans l'univers des fumetti, avec des séries comme Les Aventures de Giuseppe Bergman ou encore Le Déclic. Lorsque Pratt lui propose de dessiner pour lui Tutto ricominciò con un'estate indiana (Tout recommença avec l’été indien), Manara s’attelle à la tâche avec enthousiasme. Les 144 pages de cette histoire, qui seront rassemblées en album en 1986 en Italie et l'année suivante en France, paraissent entre octobre 1983 et mai 1985 dans les vingt premiers numéros de la revue Corto Maltese.

Le synopsis…

À la fin du XVIIe siècle, en Nouvelle-Angleterre, au milieu des dunes qui bordent la mer, une jeune fille est agressée par deux guerriers indiens. Abner Lewis, un jeune colon blanc, tombe dans les hautes herbes et tue les indigènes. La fragile paix entre les colons et les Indiens est ainsi brisée et une guerre commence qui dévoilera des atrocités pires encore...

Rencontre au sommet…

Coup de maître pour cette première collaboration entre les 2 monstres de la BD (avant El Gaucho qui sortira en 1991), Un été indien, librement inspiré du roman du XIXe siècle la Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, est pour Pratt l'occasion d'explorer à nouveau après Ticonderoga et Fort Wheeling, les thèmes des débuts de la colonisation de l'Amérique et des premières guerres indiennes. Il signe ainsi un récit violent et dérangeant, mais aussi emprunt d’une certaine poésie, alors qu’aux pinceaux, Manara démontre toute l'étendue de son talent non seulement dans les nombreux dessins de femmes souvent dénudées mais aussi, et surtout, dans tout le reste. Cet album sera aussi pour lui l’occasion de se détacher progressivement de celui qui était jusqu’ici sa référence première en dessin, Jean Giraud/Mœbius.

Hugo Pratt scénariste:

Milo Manara disait à propos de son travail avec celui qu'il appelait Maestro:

« Je suis honoré d’être le seul dessinateur pour lequel il a écrit des scénarios. C’était très facile de travailler avec lui, car il m’accordait toute sa confiance. On se voyait beaucoup, bien sûr, mais ce n’était pas pour contrôler ce que ce je faisais. Comme il était dessinateur, il était très respectueux de mon travail. Parfois, il me demandait de lui envoyer quelques dessins par fax — il n’y avait que cela à l’époque — mais c’était juste pour s’amuser, pour voir comment j’avais dessiné certaines séquences. D’ailleurs, il y a deux ou trois chapitres entiers d’Un Eté indien que j’ai dessinés en Amérique et qu’il n’a même pas eu la possibilité de voir : j’avais été obligé d’aller en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans pour le tournage du film Le Déclic ».

La planche:

Scène d’un calme relatif, mais chargée d’intensité, caractéristique d’Un été indien, où les moments d’action alternent avec des temps où les attitudes se figent, cette page met en scène la plupart des protagonistes de l’histoire.

On notera la présence quasi maléfique du révérend Black, accentuée par l’encrage profond du dessinateur, qui contraste avec le reste des personnages d’un blanc presque immaculé.

Les deux plans rapprochés des personnages féminins permettent en outre à Manara, particulièrement inspiré, de faire ressortir les émotions et les non dits à travers les jeux de regards….

Cette planche, qui n’était paradoxalement pas véritablement mise en valeur lors de l’exposition parisienne à la Galerie Huberty-Breyne Matignon, a été un véritable coup de cœur. Autre détail et pas des moindres, elle a été validée par mon épouse, ce qui avec ce coquin de Milo Manara, n’est jamais gagné par avance…



Publications

  • Un été indien
  • Casterman
  • 01/1987
  • Page 61
  • Un été indien
  • Casterman
  • 02/2010
  • Page 61

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A propos de Milo Manara

Milo Manara est un auteur de bande dessinée italien. Il a commencé sa carrière en tant qu'illustrateur publicitaire avant de se tourner vers la bande dessinée dans les années 70. Il est surtout connu pour ses œuvres érotiques et sensuelles, qui ont été publiées dans de nombreux pays à travers le monde.

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