Trolls de Troy - Histoires Trolles

Trolls de Troy
Dessin: Mourier Jean-Louis
Scénario: Arleston Scotch
Tome 1 "Histoires Trolles" 1997
Planche 12
34/48 cm

C'est en 1997 que l'on découvre cet ovni qu'est Trolls de Troy. Un spin-off de la série Lanfeust de Troy comme l'on dirait aujourd'hui, directement lié au troll Hébus compagnon de Lanfeust, car on y suit les aventures de son grand-père. Un petit bijou gore et drôle à souhait. Même si, comme l'ensemble des nombreuses séries dérivées de la "franchise" Troy, elle tend à se prolonger inutilement (la barre des vingt albums ayant été largement franchie), Trolls de Troy reste un incontournable de la fin du dernier (et du début du nouveau) millénaire. La série Trolls de Troy est née d'une rencontre entre un jeune lecteur et les auteurs, Christophe Arleston et Didier Tarquin, lors d'un festival de bande dessinée. Le jeune lecteur était déçu de ne pas pouvoir obtenir un dessin de troll par Tarquin, alors Arleston lui a proposé qu'il dessine un troll à sa place, ce qui a beaucoup plu. Cet incident a inspiré Arleston à développer l'univers de Troy avec une nouvelle série centrée sur les trolls, en collaboration avec Jean-Louis Mourier pour les dessins.

Cette planche, la 12ème du premier album de la série "Histoires Trolles", résume à elle seule l'humour décalé de la série avec ce rêve féerique qui se trouve être un cauchemar pour un troll. A cette époque, il n'y avait pas forcément l'idée de continuer indéfiniment la série et ça se sent. On introduit presque tous les standards qui reviendront dans chaque album (les personnages principaux, leur position, leurs pouvoirs, leurs relations, etc...). La première case de l'horrible cauchemar de Teträm sera reprise (avec une nouvelle illustration) pour faire les pages de garde des albums.

Jean-Louis Mourrier expliquera dans une interview de décembre 2020: Avec le succès de Lanfeust, Mourad (Boudjellal fondateur des éditions Soleil) voulait développer des séries parallèles et en particulier le troll Hébus, héros de Lanfeust. Tof (Arleston) et Didier (Tarquin) n’étaient pas chauds et l’idée est restée en plan. Et puis un jour, Christophe (Arleston) et moi étions en dédicace pour Les Feux d’Askell et un gamin faisait la queue en tenant un Lanfeust dans les mains. Didier (Tarquin) n’étant pas présent, j’ai accepté de lui faire une dédicace pour son album et je lui ai dessiné un troll en tutu en train de danser. Tof (Arleston) l’a vu et m’a tout de suite proposé de «faire des trolls»... j’essaie avant tout d’éviter tous les clichés du genre. Du coup, je me fabrique mon heroic fantasy à moi, basée évidemment sur l’univers de Troy et ses propres codes, mais chacun d’entre nous (en parlant des différents dessinateurs de la "franchise Troy") dessine les choses de manière différente. Par exemple, les dragons de Didier (Tarquin) ne sont pas mes dragons. Je crois que ce qu’on a le plus en commun, c’est le conservatoire (d'Eckmül) et les pétaures. C’était une des conditions pour cette série, je voulais pouvoir inventer ma faune et ma flore, et développer ma propre vision. En même temps, je reste au service de la narration. Le découpage de Trolls est très classique dans sa forme. Je n’ai pas besoin de faire de grands effets visuels, je préserve le plus important, le propos et l’humour. En dehors des 4 premiers albums pour lesquels quasiment toutes les idées sont de son cru (en parlant de Arleston), on se retrouve désormais avant chaque nouveau livre pour un brainstorming...