Bois-Maury - Fin T8

Les Tours de Bois-Maury
Le Seldjouki
Planche 45 (Fin)
Tome 8
- Prépublication dans Vécu #53 (Extrait 9p) de 1992
- En album édition Glénat avril 1992
- Intégrale noir et blanc édition Glénat novembre 2013
- Intégrale couleurs #2, édition Glénat 2016 novembre 2016

- Planche sélectionnée pour l’exposition Hermann 2017 au Festival International de la bande dessinée
- Planche reprise p90 dans le catalogue :“Hermann, le naturaliste de la Bande Dessinée” 9e Art+, éditions janvier 2017

Signée et datée 1991 dans la planche - datée 27/09/91 dans le bord

Je considère Hermann comme un formidable createur d'ambiance. J'en veux pour preuve cette planche finale du Seldjouki dont le découpage monte crescendo l'intensité dramatique avant une chute aussi brutale qu'inattendue.

Le traitement de la densité de la lumière est juste somptueux et ce technicien transcrit parfaitement le passage du crépuscule à l’aube en quelque cases avec l’utilisation de noir en avant plan, noir en arrière plan et noir sur personnages. Pour ce faire il utilise et mixe selon le rendu voulu aplats, croisillons, fines hachures, traits jetés et grattage au rasoir.

Dans ce huitième tome, ce misanthrope va raconter sa vision des croisades au 11ème siècle version "Bois-Maury".

Dans un climat particulierement oppressant, Hermann va aborder les thèmes du fanatisme religieux, du racisme, de la "real politik" et de l'honneur.

Après avoir traversés les Balkans, Aymar, Olivier, William et Hendrik se retrouvent en plein été Anatolien (Turquie) sur les rudes plateaux de Cappadoce. Guidés par Miltiadès le Bizantin (Grec orthodoxe) dont certains membres de la troupe doutent de la loyauté, ils accompagnent des pèlerins souhaitant rejoindre à pieds la Terre Sainte car trop pauvres pour affréter une nef.

Et les routes sont peu sûres.. Des guerriers Seldjoukides (Turcs musulmans) rodent et mènent une lutte sans merci contre les Croisés Francs qui commencent à arriver en masse, les mercenaires Normands aux visées expansionniste, et tout autre infidèle qui oseraient envahir ce qu'ils considèrent comme leurs terres.

Mais l’équilibre des forces en présence pourrait bientôt basculer ; L'Empereur byzantin Alexis Comnène régnant sur un vaste territoire se doit de choisir son camps et l'ennemi à combattre en premier, les Normands ou les Turcs.

Contrairement aux Normands, dont l'objectif est clairement Constantinople, les Turcs ne semblent pas avoir encore de dessein impérial et représentent aux yeux d'Alexis un danger moins pressant.

Aussi fait-il le choix de défendre la partie occidentale de son Empire et souhaite mener une intense activité diplomatique pour acheter la paix aux Seldjoukides du Sultan Kılıç Arslan afin de concentrer pour l'heure ses forces contre les Normands.

Sandjar, fier guerrier et cousin du Sultan, est mandaté par celui-ci pour apporter la proposition d'alliance cachėe dans son bouclier au reprėsentant Byzantin.

Mais il se retrouve par un facheux concours de circonstances prisonnier d’Aymar après que son escorte eût été exterminée par des croisés Francs ayant eu vent des pourparlers et souhaitant à tout pris empêcher la conclusion de ces négociations "contre-nature".

Aymar et sa troupe se retrouvent cernés par des Seldjoukides en grand nombre qui ont retrouvé un Sandjar ėvadė en suivant ses traces.

Miltiadès, pourtant haï par ses compagnons de route, rapporte seul à la faveur de l'obscurité le bouclier à son propriétaire.

Les Turcs lėveront le camps, ėpargnant de facto les Chrétiens mais en laissant tout de même pour rappel la tête de l'infortuné sur ce bouclier ayant fait l'objet de tant de convoitises.

Un grand moment de bande dessinée !