Dans la collection de Boris
Sokal, Canardo, l'Amerzone
Encre de Chine
30 x 40 cm (11.81 x 15.75 in.)
Ajoutée le 10/11/2021
Lien copié dans le presse-papier !





Description
Planche originale 40 de l'album L'Amerzone, de Benoît Sokal, paru en 1986 chez Casterman
Inscriptions / Signatures
Signée en bas à droite
Commentaire
Saga en 25 volumes, débutée en 1980 et terminée en 2018, trois ans avant le décès de l'auteur, Canardo fait partie de ces séries majeures qui n'ont pas (encore?) la notoriété qu'elles devraient chez les collectionneurs d'originaux de bande dessinée. Tant mieux pour les acheteurs!
La série vaut pour son dessin, qui s'est progressivement éloigné de son influence Franquin des idées Noires (il y a pire comme inspiration!) pour devenir un style à part entière, nourri d'anthropomorphisme et de zoomorphisme, une référence de la bande dessinée dite "animalière", 20 ans avant l'avènement de Blacksad.
Mais Canardo vaut aussi par son scénario et ses dialogues, son univers sombre et cynique, désabusé, émanation modernisée du roman noir américain des années 50 et 60, à la croisée de Philip Marlowe et de Mike Hammer, mâtiné d'inspecteur Colombo. L'inspecteur Canardo est alcoolique et dépressif, totalement dépourvu d'idéalisme et les personnages qui l'entourent ne valent pas mieux, aux moralités douteuses, tricheurs, menteurs et assassins. Il ne fait pas bon être gentil dans l'univers de Canardo.
L'Amerzone fait pour moi partie des meilleurs enquêtes de la série. Elle permet à l'auteur d'imaginer un pays, une sorte d'Amazonie empreinte d'amertume -l'origine de son nom-, qui sera développé plus tard par Benoît Sokal sous la forme d'un jeu vidéo à succès, que j'avais à l'époque pris beaucoup de plaisir à conclure. Mais l'Amerzone nous permet surtout de faire connaissance avec la ravissante Carmen, destinée par son oncle à devenir prostituée et qui s'émancipe au point de rejoindre la lutte armée avant de capturer le dictateur de son pays.
Car Canardo est aussi une série politique, voire géopolitique! La planche ici présentée permet d'admirer Carmen et Canardo, omniprésents. Canardo et son triple scotch en main, clope au bec, accoudé au bar, jolie fille à son côté: du classique! Mais cette page offre aussi un bel exemple de l'angle politique de la série, avec cette amorce de dialogue:
"- ...la démocratie, qu'est-ce que c'est..?"
- ...heu...c'est pour plus tard"
L'inspecteur alcoolo est aussi un penseur politique, cynique, qui dit sa vision du monde à la "gamine" qu'il emmène au bar.
Il nous manquera!
La série vaut pour son dessin, qui s'est progressivement éloigné de son influence Franquin des idées Noires (il y a pire comme inspiration!) pour devenir un style à part entière, nourri d'anthropomorphisme et de zoomorphisme, une référence de la bande dessinée dite "animalière", 20 ans avant l'avènement de Blacksad.
Mais Canardo vaut aussi par son scénario et ses dialogues, son univers sombre et cynique, désabusé, émanation modernisée du roman noir américain des années 50 et 60, à la croisée de Philip Marlowe et de Mike Hammer, mâtiné d'inspecteur Colombo. L'inspecteur Canardo est alcoolique et dépressif, totalement dépourvu d'idéalisme et les personnages qui l'entourent ne valent pas mieux, aux moralités douteuses, tricheurs, menteurs et assassins. Il ne fait pas bon être gentil dans l'univers de Canardo.
L'Amerzone fait pour moi partie des meilleurs enquêtes de la série. Elle permet à l'auteur d'imaginer un pays, une sorte d'Amazonie empreinte d'amertume -l'origine de son nom-, qui sera développé plus tard par Benoît Sokal sous la forme d'un jeu vidéo à succès, que j'avais à l'époque pris beaucoup de plaisir à conclure. Mais l'Amerzone nous permet surtout de faire connaissance avec la ravissante Carmen, destinée par son oncle à devenir prostituée et qui s'émancipe au point de rejoindre la lutte armée avant de capturer le dictateur de son pays.
Car Canardo est aussi une série politique, voire géopolitique! La planche ici présentée permet d'admirer Carmen et Canardo, omniprésents. Canardo et son triple scotch en main, clope au bec, accoudé au bar, jolie fille à son côté: du classique! Mais cette page offre aussi un bel exemple de l'angle politique de la série, avec cette amorce de dialogue:
"- ...la démocratie, qu'est-ce que c'est..?"
- ...heu...c'est pour plus tard"
L'inspecteur alcoolo est aussi un penseur politique, cynique, qui dit sa vision du monde à la "gamine" qu'il emmène au bar.
Il nous manquera!
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A propos de Benoît Sokal
Benoît Sokal, né à Bruxelles, est un scénariste et dessinateur de bande dessinée principalement connu comme créateur de la série Canardo.