Série "L'épervier" - Planche 12 du tome 06

Cette planche déploie un trait d’une précision presque naturaliste, où chaque ligne semble scruter la vérité du monde : l’écorce des arbres, les textures du feuillage, les cordages des abris, tout est minutieusement observé. L’encrage, subtil et nuancé, joue davantage sur la finesse que sur le contraste brutal : un noir mesuré, un blanc qui respire, et entre les deux une infinité de détails qui donnent chair à la forêt.

Les silhouettes s’intègrent dans ce décor avec une élégance discrète ; les corps ne sont jamais figés, toujours dessinés dans un mouvement souple, fidèle à une tradition graphique proche du réalisme historique.

La composition reste claire, aérienne : grands plans ouverts sur la nature, puis vignettes plus intimes où les visages expriment la tension croissante. Le rythme narratif s’accorde à cette construction : calme, dialogue, puis soudain un surgissement; le serpent; qui brise l’équilibre visuel.

Le trait fait sentir la moiteur, le silence, l’ambiance presque étouffée de la mangrove.
Chaque case semble vouloir capter un fragment de vie authentique.

Une planche où l’exactitude documentaire rencontre le souffle romanesque, entre contemplation et menace.