Sarcophage

Planche n°2 de l'issue 4 édité en France dans la collection Semic Noir

En bas à droite

Mike Huddleston, voici un dessinateur talentueux que j'ai découvert grâce à 2DG... en 2020 ! Il aura fallu 20 ans pour que son œuvre vienne coller à ma rétine au point de ne plus s'en détacher. Abonné (dans un premier temps) au travail de soutier pour DC, voilà qu'à l'occasion d'une rencontre avec Phil Hester lors d'une convention, les deux talents se joignent pour créer une mini-série en 4 numéros : The Coffin.

Publié en 2000 et 2001 chez Oni Press aux Etats-Unis, "Sarcophage" sera publié en France dans la collection Semic Noir en 2004. Elevée au rang de "Culte" par certains lecteurs, la série surprend tout d'abord par son approche graphique. Une véritable claque visuelle en noir et blanc, un dessin léché à l'extrême et servi par des aplats de noir et des effets de matière qui ne peuvent laisser indifférent.

L'histoire, quant à elle, est ultra référencée. Du Metropolis de Fritz Lang à la Créature du Dr Frankenstein de Mary Shelley en passant par le Robocop de Paul Verhoeven, Sarcophage nous plonge dans une fiction métaphysico-fantastico-horrifique grâce à la découverte du Docteur Hamad. Celui-ci a créé une sorte d'armure polymère indestructible capable d'emprisonner l'âme au moment de la mort, faisant ainsi toucher à l'homme la possibilité d'une vie éternelle... Le génial docteur, qui s'avère être un véritable pourri avec ceux qui l'aiment, sera le premier cobaye humain à tester sa découverte. En effet, son patron /mécène aussi odieux que mégalomane le fait assassiner pour profiter seul de l'immortalité. Un passage par l'enfer lui fait prendre conscience des êtres qui lui sont chers et de la menace que fait planer sur eux l'infâme Heller.

La planche n°2 présentée ici figure un Hamad toujours pourchassé par Blunt et Keen (tous deux dans leur nouvelle "peau") mandatés par Heller pour le liquider. Huddleston nous offre ici la palette de son talent tant par la minutie et la précision de son trait d'un côté que par sa capacité à fixer les noirs sur le papier de l'autre.

Une belle découverte. Une histoire originale malgré sa thématique presque éculée, parfois confuse parce que touffue mais ces petits défauts sont largement compensés par la maestria de son dessinateur.