Dans la collection de philofanfan 
Will, Maurice Rosy, 1956 - Tif et Tondu : Passez muscade - Des parachutes ? Pourquoi faire ?? - - Planche originale
1967 

1956 - Tif et Tondu : Passez muscade - Des parachutes ? Pourquoi faire ?? -

Planche originale
1956
Encre de Chine
35 x 47.5 cm (13.78 x 18.7 in.)
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Quatrième plat de l'édition originale belge de janvier 1958
Case 1 - pages de garde de l’intégrale de 2007 publiée chez Dupuis
Planche encadrée
La couverture du journal Spirou n° 942 du 03 mai 1956
Publicité annonçant la sortie prochaine de Passez muscade en page 47 de l'album Le Retour de Choc publié en 1957 (ne m'appartient pas)
La même dans l'édition originale de 1957
Case 1
Case 2
Case 3
Case 4
Case 5
Facel Vega, « L'étoile Filante » FV2-B modèle de 1956

Description

Planche réalisée en 1956
Planche 36 extraite du Tome 6 " Passez muscade " de la série Tif et Tondu
Cette histoire est pré-publiée pour la première fois en 1956, à partir du n° 942 (03 mai 1956) au n° 963 (27 septembre 1956) du journal de Spirou
Publication en album, aux éditions Dupuis, en janvier 1958
A noter, que la première case a servi pour les pages de garde de l’intégrale n°1 de la série parue en 2007 (voir images additionnelles).

Commentaire


Résumé de l'album
(jusqu'à cette planche) :

En cartouche de la case inaugurale de l'album : Paris, comme toutes les capitales du monde, salue le printemps. En cette journée ensoleillée, tout respire la paix et la douceur de vivre. Depuis quelques temps déjà, Choc est sous les verrous.

Si l'ennemi public numéro un est derrière les barreaux, c'est grâce au concours des plus que jamais célèbres Tif et Tondu. Harcelés par la presse et lassés des mondanités suscitées par l’arrestation de Choc, les deux intrépides ont décidés de se mettre au vert. Ils quittent Paris dare-dare et en catimini.

Alors qu'ils profitent d'un repos bien mérité, ils apprennent par un journal télévisé que Choc s'est évadé. Tif et Tondu sont priés de se rendre instamment Quai des Orfèvres où les attend l'inspecteur Allumette.

L'évasion de Choc fait alors la une de toutes les radios du monde. La stupeur n'a pas eu le temps de se dissiper que déjà Choc est passé à l'action et pousse l'audace jusqu'à prévenir les rédactions des quotidiens qu'il attaquerait cette nuit. C'est un grand bijoutier parisien qui en fera les frais. Non loin du coffre vide, une carte de visite estampillée de la sinistre Main blanche et avec les salutations de Choc.

Des hommes de Choc ont localisé l'hôtel dans lequel sont descendus Tif et Tondu en les filant depuis la bijouterie. Ils attendent à présent les instructions de leur chef. Celles-ci ne se font pas attendre : « Allez-y... ». Sur place, les quatre hommes de main se faisant passer pour des policiers intiment à Tif et Tondu de les suivre pour les emmener d'urgence à la préfecture. Les deux héros se méfient et les échanges de coups remplacent ceux de politesses. Après une résistance farouche Tif se laisse prendre et se laisse conduire au repaire de Choc, en banlieue parisienne. Il retrouve alors son vieil ennemi qui doit rapidement s'éclipser ayant « encore une petite affaire à traiter à Paris » avant de s'occuper ensuite de son prisonnier. Tif échappe alors à la vigilance de son geôlier et parvient à joindre Tondu et Allumette à qui il explique l'endroit où il est retenu captif. Le filet se resserre autour de Choc.

Pendant ce temps, aux abords de Paris, une baronne reçoit ses prestigieux invités et se fait subtiliser un collier d'une très grande valeur lors d'une coupure de courant savamment orchestrée. Choc a encore frappé !

Au repaire de Choc les choses vont bon train pour la police qui, sur les indications de Tif, a coincé plusieurs hommes de mains. Les hommes sont interrogés et un nom d'importance est lâché : celui du professeur Von Broum. Il est également fait mention d'un certain marquis Di Magglio demeurant à Venise et heureux propriétaire d'une statuette d'une valeur colossale. Serait-ce la prochaine victime de l'homme au heaume ?

Tif et Tondu embarquent par le premier avion pour Venise et se rendent chez le marquis. Sur place, ils se font magistralement posséder par Choc qui s'était habilement fait passer pour le propriétaire des lieux et qui a pu, en toute tranquillité, prendre la fuite la précieuse statuette sous le bras. Etrangement, Von Broum revient avec la statuette et se la laisse prendre tout en parvenant à prendre la fuite. Perplexes, Tif et Tondu se jettent sur la piste suivante : Choc serait à New York.
Ils sautent donc dans un nouvel avion et à leur grande stupéfaction sont arrêtés par la douane à leur arrivée à New York. La statuette, la vraie, celle qui a été astucieusement dérobée à Venise et dont la presse du monde entier parle, est dans leurs bagages ! Tif et Tondu comprennent qu'ils se sont encore fait mettre en boite par leur ennemi et n'ont pas d'autres choix que de déjouer la surveillance de la police New-Yorkaise après avoir fait pleuvoir quelques précis uppercuts. Ils retrouvent Von Broum, le prennent en filature et celui-ci les conduit à Choc et sa bande. Choc les attendaient : « vous vous êtes fourrés dans la gueule du loup mes agneaux, et vous allez me servir admirablement... comme vous l'avez toujours fait, bien malgré vous... j'ai très bien su m'arranger de façon à vous laisser le moins de possibilités. La statuette cachée dans vos bagages n'était-ce pas une idée de génie ? Notez bien que je n'ai rien perdu, car en ce moment, elle doit se trouver de nouveau entre nos mains. Des hommes à moi s'en sont occupés discrètement. Et d'un autre côté, mon but est atteint ! Vous êtes maintenant recherchés par la police. Vous ne serez tranquilles dans aucun des quarante-huit états du pays. »

Les boucs émissaires de son coup suivant : voici le méchant rôle que Monsieur Choc veut faire jouer à ses deux redoutables adversaires. Un projecteur est emmené et Choc méticuleusement décortique les étapes de son prochain coup. Sa cible : la banque Lewis et Johnson et ses valeurs en dollars or qui sont chaque mois, à date et à heure fixe, transportés sous bonne garde à bord d'une voiture blindée ! Et, c'est précisément là, que Von Broum, l'inquiétant professeur, prend toute son importance grâce à un engin de sa création. Tif et Tondu n'en sauront pas davantage car Choc intime l'ordre au professeur de se taire. Ses invités en savent déjà assez.

Le lendemain, tandis que la police continue ses recherches pour retrouver nos deux héros, Choc, en majesté, donne ses dernières instructions. Une première voiture quitte le repaire, rapidement suivit par une autre dans laquelle Tif et Tondu les mains attachés derrière le dos n'ont d'autres choix que de se laisser emmener.

Dans la seconde voiture, planche 35, s'ouvre cet échange entre Choc et le professeur Von Broum :

« Tout est en ordre professeur ?
— Oui, l'appareil est en parfait état, il est dans le coffre de la voiture... et je n'ai pas oublié les parachutes. »

Nous retrouvons tous ces protagonistes dans la planche suivante, la 36, ici présentée.


La planche :


Selon moi, littéralement, un des plus beaux et des plus caractéristiques titres de la bande dessinée franco-belge : Passez muscade.

— Passez, muscade ! —

Origine et définition :
La muscade () est une épice qui sert à accommoder différents plats et dessert (et même certains cocktails). Elle peut être dangereuse puisqu'il suffit d'en avaler deux noix pour passer de vie à trépas.
Elle se présente sous la forme de petites noix ovoïdes faisant jusqu'à 3 cm de long pour 2 cm de diamètre.
Le lien que cette épice peut avoir avec notre expression n'est pas évident.
Il vient des pratiques des escamoteurs ou prestidigitateurs à partir du début du XVIIIe siècle. En effet, pour leurs tours de passe-passe, ils utilisaient des boules de liège dont l'apparence était très comparable à celle de la noix de muscade.
À la fin du XVIIIe, l'expression "partez, muscade !" ponctuait habituellement la disparition de cette boule de liège.
Elle s'est ensuite progressivement déformée en "passez, muscade !" tout en s'étendant au figuré à d'autres usages pour signifier que le tour était joué.


Source : expressio.fr - Les expressions françaises décortiquées

Sur Wiktionnaire : Interjection soulignant l’aisance désinvolte et la réussite d’une opération exécutée prestement.

Même dans mes plus folles aspirations je ne pouvais rêver planche plus délicieuse de cette série. J'aime tout particulièrement les premiers albums de la série, ceux sortis dans les années 50, ils ont un parfum de Trente Glorieuses manifeste. Un champs des possibles extrêmement vaste. A partir de 1955, Maurice Rosy y introduit le personnage fascinant de Monsieur Choc, et immédiatement celui-ci irradie la série de sa présence.

Une planche spectaculaire avec un Choc splendide, plus beau et théâtral que jamais, sûr de lui et de son organisation, nos deux héros sous sa coupe, la Facel Vega sous toutes ses coutures, une publicité pour Coca-Cola, une grande case, l'avion privé de Choc - le OH 32 - qui s'écrasera quelques huit planches plus tard.

Et puis il y a la souplesse infinie, l'élégance exquise et l'intense lisibilité du trait de Will. La rondeur de ses courbes, la beauté de ses décors, son sens achevé du découpage qui donne une grande fluidité à l'enchainement des cases.

A noter, que la première case a servi pour les pages de garde de l’intégrale n°1 de la série parue en 2007 (voir images additionnelles). Cette case à elle seule demeure magnifique.

Un mot, pour finir, afin de remercier chaleureusement le collectionneur qui a accepté de me la céder.

Publications

  • Passez muscade
  • Dupuis
  • 01/1958
  • Page intérieure
  • Le diabolique M. Choc
  • Dupuis
  • 03/2007
  • Page intérieure
  • L'intégrale 1955 - 1958
  • Dupuis
  • 10/2018
  • Page intérieure

Voir aussi :   Tif et Tondu

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A propos de Will

Willy Maltaite alias Will est un dessinateur et scénariste de bande dessinée et peintre belge, représentant de l'école de Marcinelle, en particulier connu pour les série Tif Et Tondu et Isabelle.