Dans la collection de SupHermann 
Norakuro p18&19 T7 par Suihô Tagawa - Planche originale
30 

Norakuro p18&19 T7

Planche originale
circa 1937
Techniques mixtes
Encre de chine, encre de couleur et collage sur papier
27.5 x 39.4 cm (10.83 x 15.51 in.)
Chaque planche
Ajoutée le 27/12/2025
Partager

Description

Norakuro (のらくろ)
Planche 18 et 19
Publication dans Shōnen Kurabu, 1937

En album (plusieurs éditions) dont ;
Volume 7 (sur 10)
Edition Kodansha 1969

Commentaire

L'exposition « Manga, Tout un art ! » au Musée Guimet du 19 novembre 2025 au 9 mars 2026 comporte plusieurs diptyques de cet auteur appartenant à Mel Compagnie des arts. L’œuvre présentée est d’ailleurs précédente à une des pièces exposées.

A noter que planches de Norakuro reste encore rares, surtout hors Japon, car souvent en collection nationale.

Norakuro est un chien noir et blanc, qui se retrouve engagé dans la « Mokenrentai », la « Brigade des Chiens Féroces », qui fait partie de l’armée Impériale des chiens en guerre contre l’armée des singes. Chien errant sans pedigree entouré de bulldogs, Norakuro est bien loin d’être un soldat modèle : maladroit mais plutôt débrouillard, pas particulièrement courageux ni dur au travail, ce soldat de deuxième classe va néanmoins progressivement monter en grade pour terminer Colonel.

À la différence de La Bête est morte ou de Maus, Norakuro peut être défini comme une œuvre de propagande dans le Japon Impérialiste d’avant-guerre.

En effet, la Guerre Sino-Japonaise éclate en 1937 après plusieurs années de tension (et l’incident de Mukden en 1931 qui précipite l’invasion de la Mandchourie). Très rapidement, la popularité de Norakuro et sa thématique en font un candidat idéal pour venir soutenir l’effort de guerre, et on constate un renforcement du contenu militaire dans les pages de la série.

Norakuro a été publié dans Shônen Kurabu, la plus vendue des revues pour adolescents de l’époque, de janvier 1931 à octobre 1940. La série connue un fort succès et la publication dépassait les 100 000 exemplaires. Tagawa ressuscita son personnage par la suite, une première fois en 1949 puis, de façon continue, de 1961 à 1980. Norakuro est alors rendu à la vie civile et exerce différents métiers, tels que policier ou sumo.

La dernière édition de librairie en date, réalisée par Kodanshâ en 1969, comprend dix volumes qui furent des longsellers et se trouvent encore facilement chez les bouquinistes de Tokyo.

Norakuro a été une success-story bien avant Tezuka, et va bénéficier de nombreux produits dérivés, et même d’une déclinaison en dessin animé, avec trois courts-métrages réalisés entre 1933 et 1935.

Tagawa Suihô est sans conteste l’un des pionniers du manga, à l’importance historique avérée.

En terme de construction de planche, tout se passe comme si le lecteur restait à distance constante des personnages — dans un dispositif qui relèverait alors plutôt du théâtre. La ligne qui figure le sol est toujours située au même niveau en bas des cases, et les personnages gardent une taille constante dans la page.

Pour aller plus loin sur cet auteur important vous trouverez les liens infra (dont j’ai allègrement copié des parties entieres - que les auteurs en soit remerciés)
https://www.citebd.org/neuvieme-art/quand-decouvrirons-nous-norakuro
https://www.du9.org/dossier/norakuro/ https://www.gotokyo.org/fr/spot/973/index.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Norakuro
https://books.google.fr/books?id=5Hw-EAAAQBAJ&dq=norakuro+sino+japanese&pg=PT177&redir_esc=y#v=onepage&q=norakuro%20sino%20japanese&f=false
https://www.youtube.com/watch?v=QCQFu0-12iM

Thématiques


4 commentaires
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter