In archeobd  's collection
Néfertari by Raymond Poïvet - Original art
130 

Néfertari

Original art
1976
Ballpoint pen
13 x 20 cm (5.12 x 7.87 in.)
Added on 10/1/24
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Publication Echo des savanes, planche 4
Publication Echo des savanes, couverture
P'tit Gus et les mystères, Journal Chouchou numéro 6, 1964
Vers les mondes inconnus, journal Le Téméraire numéro 37, 1944
Vers les mondes inconnus, journal Le Téméraire numéro 38, 1944
Les pionniers de l'espérance, journal Vaillant, 1957 - 3
Marc Reynes, journal O.K? 1948 - cases isolées 4
Les pionniers de l'espérance, journal Vaillant, 1957 - case isolée 3
Les pionniers de l'espérance, journal Vaillant, 1957 - case isolée 4
Les pionniers de l'espérance, journal Vaillant, 1957 - case isolée 5
Raymond Poïvet, portrait photographique

Description

Croquis préparatoire pour la seconde case de la planche 4

Comment

Vertige esthétique

Une virgule, une respiration, un léger balancement du poignet sur une petite feuille de papier, peut-être griffonné sur un coin de table entre un bon morceau de fromage, du pain et un bon verre de rouge du coin, ou bien au milieu de son jardin qui fut un jour "fantastique", là-bas à Manou en Eure-et-Loir. C'est dans toute la simplicité du geste du dessinateur qu'est perçu le génie de sa technique et de sa créativité avec un stylo à bille, qu'il devait être le seul à utiliser dans ces conditions. Peut-être utilisait-il aussi les mêmes pour noter ses courses au marché du samedi matin...

Une simple virgule donc dans l'immense et magistrale œuvre de Raymond Poïvet pour parler un peu de ses réalisations dans les domaine de la science fiction dont il fut un des promoteurs infatigables au sortir de la seconde guerre mondiale, mais aussi dans les domaines de l'anticipation et des contes fantastiques:
- Les pionniers de l'espérance, réalisation encyclopédique s'étalant quasi sur d'une trentaine d'années, de 1945 à 1973;
- Vers les mondes inconnus, 4 planches dans le journal Le téméraire en 1944;
- P'tit Gus, journal Chouchou en 1964/65
- Il est vivant. Nous allons le sauver !!, Comics 130 no 5 en 1971
- Néfertari en 1976 pour une diffusion dans l'Echo des savanes
- l'échiquier cubique en 1978
- Tiriel pour la revue Métal Hurlant en 1982...
pour ne citer que les plus marquant, et encore je dois en oublier quelques uns.

Un "maître" donc qui nous a laissé une œuvre incontournable: il suffit d'ailleurs d'observer les cases sorties de leur page et agrandies pour constater l'ahurissante maîtrise des univers imaginaires de Raymond Poïvet. Elle dépasse de loin les frontières de la bande dessinée.

"Extrêmement réputé parmi les dessinateurs et les professionnels, Raymond Poïvet (1910-1999) ne bénéficie pas auprès du grand public de la réputation que son génie graphique mérite. Son nom est attaché la meilleure série de science-fiction de l’après-guerre, Les Pionniers de l’espérance qui, sur scénario de Roger Lécureux, a déployé ses fastes dans les pages de l’hebdomadaire Vaillant/Pif de 1945 à 1973.

Raymond Poïvet naît en 1910 au Cateau-Cambrésis. Après des études à l’école des Beaux-arts et aux Ateliers de Montparnasse, il se lance dans l’architecture, puis le dessin de mode. En 1940, il débute une carrière de dessinateur de bandes dessinées avec deux récits historiques, sur Napoléon et Christophe Colomb. Débutant dans la presse pendant l’Occupation, Poïvet a surtout été influencé par les grands classiques de la bande dessinée américaine de l’avant-guerre : Hal Foster (Prince Valiant), Alex Raymond (Jungle Jim et Flash Gordon) et Milton Caniff (Terry and the Pirates et Steve Canyon). Il partage avec eux l’élégance graphique, la science du cadrage et un sens très sûr de la composition en noir et blanc.

Comme l’ont remarqué de nombreux spécialistes, Les Pionniers de l’espérance ne sont d’ailleurs, au moins dans les premières années, qu’une démarque brillante de Flash Gordon, qui reprend l’argument du chef-d’œuvre d’Alex Raymond pour en subvertir le message : là où le héros d’Alex Raymond symbolise la supériorité d’une Amérique triomphante, les cinq Pionniers représentent l’alliance de tous les peuples de la Terre vers l’émancipation et la liberté. Poïvet saura s’éloigner de ses modèles en trouvant, par le moyen de l’épure, une expression de plus en plus personnelle. Le trait se fait plus nerveux, les décors sont rendus avec une stupéfiante économie graphique. Recourant à des outils « non-nobles », il ne cesse d’expérimenter. Certains épisodes (comme Le Jardin fantastique, dont des planches, données au musée de la bande dessinée par Dominique Poïvet, fils de l’artiste, sont présentées dans l’exposition) comptent parmi ce que la bande dessinée française a produit de plus accompli dans la seconde moitié du XXème siècle.

En 1971 dans Comics 130 (la revue de la librairie BD Futuropolis) une histoire de science-fiction muette (MIX 315), mettant en scène un guerrier volant sur un grand oiseau dont il est plausible de penser qu’elle a exercé une forte influence Moebius quand il a plus tard dessiné Arzach.

Son unique publication dans le No.23 de L’Écho des Savanes en 1976 (Néfertari, autre récit muet) peut d’ailleurs se comprendre comme la reconnaissance de la génération alors montante des Mandryka, Moebius, Druillet…, à un maître qui les a non seulement influencés mais aussi formés. Car c’est un autre aspect de la personnalité généreuse de Poïvet : friand d’échanges et de rencontres, il avait dès les années 1950 ouvert à ses pairs son atelier de la rue des Pyramides. Ses contemporains Christian Gaty et Lucien Nortier l’ont fréquenté, ainsi que Paul Gillon et Robert Gigi ; Mandryka, Moebius, Druillet, F’Murr, etc., au début de leurs carrières respectives y sont passé, bénéficiant des conseils amicaux d’un créateur dont tous reconnaissaient l’ascendant naturel (Gigi l’appelait « Maître »). « Dans le fond je n’ai rien inventé », remarque-t-il, « les peintres et illustrateurs des siècles passés ne procédaient pas autrement, ils se servaient de modèles, empruntaient les décors à la nature et brassant le tout, accomplissaient leurs œuvres ».

En 1974, Jean-Pierre Dionnet (co-fondateur de Métal Hurlant) lui fournira le scénario de Tiriel, avant que Poïvet ne dessine ses propres récits (les étonnants Échiquier cubique et Opus IV) qui tirent la science-fiction spéculative vers la réflexion métaphysique ou le conte philosophique à la manière du XVIIIème siècle.

Passionné dès l’enfance par les beaux-arts et le dessin, Poïvet a renoncé à une carrière de peintre pour se consacrer à l’illustration de presse et la bande dessinée. Exigeant et ambitieux à une époque où la bande dessinée n’était certes pas reconnue comme un art, il a été l’un de ceux qui lui ont permis de s’émanciper et d’explorer des territoires nouveaux."

(Extrait du texte de présentation "Raymond Poïvet le pionnier de la bande dessinée, Exposition
Cité internationale de la bande dessinée et de l'image • Angoulême 28 septembre ➜ 16 décembre 2012)

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About Raymond Poïvet

Educated at the School of Fine Arts in Raymond Poïvet began his career as a decorator and a designer before he started his comics career in 1941 at the publishing house Éditions Mondiales. His first work was doing cover illustrations and some historical comic strips such as 'Christophe Colomb', 'Marion Delorme', and 'La Reine Margot' in Grandes Aventures. He succeeded Auguste Liquois on 'Vers les Mondes Inconnus' in Le Téméraire in 1944. In the following year, he began a collaboration with the publishing house Vaillant and created his masterpiece together with writer Roger Lécureux: the science fiction comic 'Les Pionniers de l'Espérance' ('The Pioniers of Hope'). This series, considered one of the best in its genre, was published in the magazine Vaillant and later in Pif Gadget until 1973. While working on his successful series, Poïvet also produced independent stories for Vaillant. But he was also present in other magazines. From 1953 to 1956 he was also active for the female press. For magazines like Nous Deux, Bonnes Soirées, Femmes d'Aujourd'hui, La Vie en Fleurs, he created several stories and comic adaptations. Poïvet remained active throughout the 1980s.