Morocco Jazz

J’ai fait pas mal de recherches, lu beaucoup de journaux de l’époque, de livres écrits à ce moment-là, mais de toutes les tendances, des trucs très opposés politiquement et j’ai essayé que les personnages reflètent toutes ces tendances avec les peurs de chaque communauté. Ensuite, je suis allée sur place parce que je voulais rencontrer un historien qui puisse relire mon livre dont j’avais finalisé le story-board.

Et puis j’ai dû faire des choix, je ne pouvais pas tout raconter, mais c’est ça qui fait la richesse de l’histoire, ça donne à imaginer au lecteur. Il ne faut pas trop en dire, sinon le lecteur ne se fait pas sa propre idée des personnages et de l’histoire. Du coup écrire le scénario est un casse-tête, quelle information diffuser, à quel moment, dans quel sens, avec quelle autre va-t-elle s’équilibrer…

L’histoire raconte le destin de trois femmes, les femmes avaient une grande part dans la contestation, elles cachaient des armes et c’est quelque chose qu’on retrouve souvent dans les livres, au moment où les femmes entrent dans la contestation et qu’elles deviennent politiquement actives, le gouvernement a du souci à se faire. C’est le cas dans toutes les révolutions, quand les femmes commencent à se soulever, qu’elles en ont marre de s’écraser, les choses se mettent vraiment à bouger.

C’est un dessin que j’ai construit, même si j’avais des crayonnés, à partir de la couleur. Les planches finales sont construites ainsi. D’abord je mets de la couleur et ensuite le dessin vient clore les formes, donc la couleur fait partie du dessin, ce qui fait qu’il y a pas mal de hasard.

Mais ça me plaisait parce que je voulais que ça ressemble aux croquis qu’un dessinateur pourrait faire d’une scène de rue. En fait, même s’il n’est pas réaliste, de ce qu’on entend d’un dessin réaliste, qui est quelque chose de plus détaillé, je trouvais que ça donnait une dose de réalisme, grâce à cet aspect du croquis plus vivant.