Modeste et Pompon - Coulisses - Gag en une planche.

Planche originale de Modeste et Pompon - Coulisses - pour un gag en une planche.

Signé Attanasio et Hao. Indication au verso

Cette planche originale a été prépubliée dans le journal Tintin 51 du 21 décembre 1966 en page 27
Publiée dans l’album R ? des éditions Himalaya.


Créée par André Franquin pour le journal Tintin (1), la série « Modeste et Pompon » sera reprise par Dino Attanasio (et son studio) à partir d’août 1959 lors du départ de Franquin du journal « Tintin ».
Le studio de Dino Attanasio était composé de Lucien Meys, Mittéi, Marc Wasterlain, William Vance, Seron, Daniel Hulet, Daniel Kox.

La série perdurera jusqu’aux années 80 mais restera surtout marquée, dans l’esprit des lecteurs et collectionneurs, par l’esprit fifties et graphique de la période d’André Franquin !
Loin de moi de diminuer les qualités de Dino Attanasio. D’autant plus que c’est entre 1957 et 1968 que Dino Attanasio sera dans sa maturité graphique, et connaîtra ses plus grands succès, lorsqu’il fera cette planche en 1966.


Dans ce gag, nous retrouvons Modeste et Félix lors d’une soirée théâtrale. Félix, gaffeur, ne tentera pas de vendre un objet farfelu mais parviendra à entraîner Modeste en un lieu inattendu.
Ce qui maintiendra leur relation tendue.
Ce gag est dû au scénario de Hao, alias Mitteï. Avec en final, dans la dernière case, un passage de "Cyrano de Bergerac" d'Edmond Rostand.


Mais comment Dino Attanasio va-t-il hérité de ces personnages de Franquin ?
En 1959, la famille Attanasio déménage dans une nouvelle maison se trouvant Avenue Slegers (à Woluwe-Saint-Lambert en périphérie bruxelloise).
Organisant une pendaison de crémaillère (voir photo dans les visuels) s’y retrouve, entre autre, Evany, Leona et Guy Decissy, Liliane et André Franquin, Joanna Attanasio (avant plan photo) Edouard Aidans, S Rombouts et Madame Aidans (en arrière-plan de la photo).

Alors que Franquin visite son petit studio et regarde les dessins qui y trainaient, Ce dernier demande à Dino Attanasio, sans aucune forme de procès, la reprise de « Modeste et Pompon ».
Il s’avère que la série « Modeste et Pompon » pèse sur Franquin qui souhaite abandonner et cela devant le succès grandissant de Gaston Lagaffe.
Franquin aime beaucoup le dernier personnage créé par Dino, un petit Italien qui va bientôt faire parler de lui, et c’est ce qui l’incite à formuler sa proposition.

Une rencontre avec Raymond Leblanc fut organisée pour entériner la reprise des personnages.
En réalité, les Editions du lombard rachetaient les personnages de Franquin, se réservant le droit de les attribuer à qui bon leur semblait.
De 1959 à 1961 (fin du contrat de 5 ans passé entre Franquin et les Editions du Lombard), Dino Attanasio dessina cette série sans pouvoir les signer.
Ce n’est qu’en 1961 qu’il pourra apposer sa signature en bas des planches.
Pour la petite histoire, Franquin continuait à être payé 1500 Franc belge (de l’époque) pour chaque planche parue (entre 1959 et 1961) et Franquin ne savait pas que cette somme était soustraite du prix qui était alloué à Dino Attanasio.

Cette série avait des impératifs éditoriaux et oblige Dino Attanasio à dessiner en respectant la manière de Franquin, tout en ayant une certaine marge de manœuvre dans les détails.
Si Modeste garde des cheveux rebelles à la Fantasio, les traits de Félix se modèlent plus vite sous le nouveau crayon et se remarque dans cette planche.


Je vous engage à consulter les autres œuvres de Dino Attanasio dans ma galerie :
www.2dgalleries.com/galleries/dino-edoardo-attanasio-17753

Je vous engage à consulter les autres œuvres de Jean Mariette ( alias Mitteï et/ou Hao) dans ma galerie :
www.2dgalleries.com/galleries/mittei-jean-mariette-6758


(1) Ne vais pas écrire ce qui est très bien connu. Franquin raconte cela à de multiples reprises, et notamment dans l'interview fleuve qu'il accorda à Numa Sadoul pour le livre « Et Franquin créa la gaffe ».