In Vertommen 's collection
Max l’explorateur - Gag d’une planche pour le journal Tintin.
Ink
Mine de plomb, encre de chine.
38 x 49.5 cm (14.96 x 19.49 in.)
Added on 1/3/25
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Inscriptions
Signé. Cachet du journal Tintin et indication imprimerie au verso.
Comment
Gag en une planche prépublié dans le Tintin N°29 du 22 juillet 1969 en page 52 (à confirmer … avis aux érudits).
Guy Bara (1) - de son vrai nom Willems - par son père diplomate, passa sa jeunesse à voyager d'un pays à l'autre.
Rentré en Belgique peu avant la guerre, il y poursuit ses études au Collège St Michel (Etterbeek - Bruxelles).
Il s'évade en dessinant à la plume des petits bonshommes tandis qu'André Franquin, son voisin de banc, dessine des voitures et des avions.
C'est le 31 mars 1955 que parait pour la première fois Sam l'Explorateur (2) dans « France-Soir ».
Par la technique du « stop comics » (des gags en trois cases, inspirés du modèle de la presse américaine) il crée ce personnage habillé chez Hecq Congo (3).
Ce héros coiffé d’un chapeau de liège portant un costume colonial immaculé typiquement utilisé dans la colonie belge de l’époque.
Le journal londonien « The Evening Standard » décide de publier la bande sous le nom de « Tom the Traveller », son directeur se prénomme Max …
Rapidement rebaptisé Max l’explorateur, il parcourt le monde et développe un art minimaliste du non-sens.
Cannibales, pickpockets, gorilles, concierges, esquimaux, boas, maîtres-nageurs, lions, femmes voilées, guérilleros mexicains, fakirs, discoboles, belles créatures exotiques … rien ne fait peur à son humour dévastateur.
Au total, ce n’est pas moins de treize mille strips qui ont hanté de très nombreux quotidiens en Europe, Asie, et Afrique.
Le plus assidu étant le journal bruxellois « Le Soir » qui a publié Max de 1956 à 1996.
À cette époque, les strips sont diffusés, par l'agence danoise P.I.B., dans les quotidiens de près de 40 pays durant quatre décennies.
A la manière de Tintin, il vit dans un monde de caricature, celui des clichés du petit Blanc qui porte un regard paternaliste sur les autres cultures.
Et s’il s’en moque, c’est pour en souligner l’absurdité, d’un trait naïf et simpliste dans un décor minimaliste.
La force de « Max l’explorateur » tient dans son silence.
Il ne fait jamais la morale à personne et pourtant nul n’est dupe de ce qu’il croque.
Et dire que Guy Bara prétendait être un artiste sans génie !
En 1965, Max l'Explorateur inaugurera la collection "Gag de Poche" des éditions Dupuis.
Reconnu sur la scène internationale, cet inclassable dessinateur humoriste et poète, sera également le créateur des séries Cro-Magnons, Kéké & Philibert, Sigi le franc.
Guy Bara disait également modestement « je dessine pour un sourire ».
Chose que nous pouvons le reconnaître sans ombrage avec son anti-héros d'un monde colonial révolu, trimbalant avec lui, sans aucun embarras dans une époque encore peu portée sur le politiquement correct, tous les archétypes des communautés de l'époque.
Par cette très belle grande planche d’un trait somptueux de Guy Bara, nous savourons un art d’une situation absurde, d’une poésie folle et d’un personnage remarquable.
L’art de Guy Bara n’est-il pas immédiatement compréhensible ?
(1) Il se faisait déjà appeler Guy Bara sur sa première carte de presse officielle.
(2) Sam étant le prénom d’un journaliste maison, Bara le changera en Max.
(3) Le magasin Hecq Congo était « le comptoir équatorial » par excellence.
Ce fleuron du temps des colonies était idéalement situé … rue des Colonies à Bruxelles (digne d’un gag de Max).
Il ferma ses portes fin septembre 1992.
Guy Bara (1) - de son vrai nom Willems - par son père diplomate, passa sa jeunesse à voyager d'un pays à l'autre.
Rentré en Belgique peu avant la guerre, il y poursuit ses études au Collège St Michel (Etterbeek - Bruxelles).
Il s'évade en dessinant à la plume des petits bonshommes tandis qu'André Franquin, son voisin de banc, dessine des voitures et des avions.
C'est le 31 mars 1955 que parait pour la première fois Sam l'Explorateur (2) dans « France-Soir ».
Par la technique du « stop comics » (des gags en trois cases, inspirés du modèle de la presse américaine) il crée ce personnage habillé chez Hecq Congo (3).
Ce héros coiffé d’un chapeau de liège portant un costume colonial immaculé typiquement utilisé dans la colonie belge de l’époque.
Le journal londonien « The Evening Standard » décide de publier la bande sous le nom de « Tom the Traveller », son directeur se prénomme Max …
Rapidement rebaptisé Max l’explorateur, il parcourt le monde et développe un art minimaliste du non-sens.
Cannibales, pickpockets, gorilles, concierges, esquimaux, boas, maîtres-nageurs, lions, femmes voilées, guérilleros mexicains, fakirs, discoboles, belles créatures exotiques … rien ne fait peur à son humour dévastateur.
Au total, ce n’est pas moins de treize mille strips qui ont hanté de très nombreux quotidiens en Europe, Asie, et Afrique.
Le plus assidu étant le journal bruxellois « Le Soir » qui a publié Max de 1956 à 1996.
À cette époque, les strips sont diffusés, par l'agence danoise P.I.B., dans les quotidiens de près de 40 pays durant quatre décennies.
A la manière de Tintin, il vit dans un monde de caricature, celui des clichés du petit Blanc qui porte un regard paternaliste sur les autres cultures.
Et s’il s’en moque, c’est pour en souligner l’absurdité, d’un trait naïf et simpliste dans un décor minimaliste.
La force de « Max l’explorateur » tient dans son silence.
Il ne fait jamais la morale à personne et pourtant nul n’est dupe de ce qu’il croque.
Et dire que Guy Bara prétendait être un artiste sans génie !
En 1965, Max l'Explorateur inaugurera la collection "Gag de Poche" des éditions Dupuis.
Reconnu sur la scène internationale, cet inclassable dessinateur humoriste et poète, sera également le créateur des séries Cro-Magnons, Kéké & Philibert, Sigi le franc.
Guy Bara disait également modestement « je dessine pour un sourire ».
Chose que nous pouvons le reconnaître sans ombrage avec son anti-héros d'un monde colonial révolu, trimbalant avec lui, sans aucun embarras dans une époque encore peu portée sur le politiquement correct, tous les archétypes des communautés de l'époque.
Par cette très belle grande planche d’un trait somptueux de Guy Bara, nous savourons un art d’une situation absurde, d’une poésie folle et d’un personnage remarquable.
L’art de Guy Bara n’est-il pas immédiatement compréhensible ?
(1) Il se faisait déjà appeler Guy Bara sur sa première carte de presse officielle.
(2) Sam étant le prénom d’un journaliste maison, Bara le changera en Max.
(3) Le magasin Hecq Congo était « le comptoir équatorial » par excellence.
Ce fleuron du temps des colonies était idéalement situé … rue des Colonies à Bruxelles (digne d’un gag de Max).
Il ferma ses portes fin septembre 1992.
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About Bara
Guy Bara was born in Latvia as the son of Belgian diplomats. His real name was Guy Willems, although several sources erroneously mention Guy Herzog (the correct name was confirmed to us by his daughter). He spent his childhood in several countries and returned to Belgium in 1940. He founded the literary and artistic magazine La Faune in 1945, before working in advertising for several years. His first drawings were published in La Dernière Heure in 1948, and a year later, he became editor-in-chief of the current-affairs magazine Vivre. He settled in Paris in 1950, where he made humorous illustrations for magazines like Marius, Le Hérisson and Ici-Paris.
In 1954, he created the character his famous explorer Max ('Max, L'Explorateur'). Bara's pantomime comic strip became an international success, and was published in a variety of European newspapers, such as France-Soir, Le Soir, Het Laatste Nieuws and Cork Oserver. From 1964, 'Max' also starred in longer stories published in the magazine Spirou, sometimes with scripts by Maurice Rosy. For this magazine, Bara also created 'Kéké Le Perroquet' (1963, initially published in Bonux-Boy), 'Lamybidas' (1981-1985) and 'Dugazon' (1982-1983). Between 1971 and 1973, Bara was in charge of the magazine L'Oeuf, a humorous magazine for the medicine branch.
Text (c) Lambiek