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Luis BERMEJO : HEROS the Spartan double planche en couleur directe parue dans Eagle 1964 - Vol 15 - No 45 du 07/11/1964 - Planche originale
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Luis BERMEJO : HEROS the Spartan double planche en couleur directe parue dans Eagle 1964 - Vol 15 - No 45 du 07/11/1964

Planche originale
1964
Techniques mixtes
Ink and Watercolor
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Publication 2
Publication eagle 1964 Novembre
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Description

Luis Bermejo Heros The Spartan #15 Planche 45 (Eagle Comic, 1964-65). Une série racontant les aventures de Heros, spartiate d'origine, adopté par un général romain, envoyé en mission dans l'empire par César. Originellement, de Frank Bellamy, les aventures de ce personnage seront reprises par Luis Bermejo en 1963.

Encre de Chine et aquarelle sur carton

Dimension : 63 x 39 cm

Commentaire

EPOQUE DE PUBLICATION
Les années 50 voient l’avènement du péplum au cinéma après le triomphe mondial de films comme Quo VADIS en 1951, les gladiateurs (1954), Les 10 commandements (1956), les Vikings (1958), Ben Hur (1959) et Spartacus (1960). La déferlante ne va pas se limiter uniquement au monde du cinéma mais va submerger également le monde des comics notamment en Angleterre. La pléthore de magazines anglais existant dans les années 50/60 va se livrer une guerre sans merci dans la production de séries d’inspiration péplum. Pour cela les magazines vont faire appel aux meilleurs auteurs anglais et européens et aux meilleures techniques d’impression.

En 1956, le magazine Express Weekly publie Wulf the Briton, un ancien gladiateur breton au temps de Neron, dessiné par Ruggero Giovannini. puis dès 1957 par Ron Embleton sur un scénario de Jenny Butterworth (et oui ! une femme pour cette série pour garçon)

En 1957, Tiger emboite le pas et publie Olac the gladiator dessiné par Don Lawrence puis à partir de 1960, principalement par Ruggero Giovannini sur un scénario de Brian Leigh. De nombreux autres dessinateurs vont dessiner en alternance cette série : Gerry Embleton (frère de Ron), Carlos Roume, Bayo mais le principal dessinateur restera Giovannini.

En 1960, Lion publie Karl the Viking dessiné par Don Lawrence (principalement) sur un scénario de Ken Bulner. Seule histoire publiée en album en France chez Michel Deligne sous le nom Erik le Viking.

En 1962, Eagles publie Heros the Spartan dessiné par Frank Bellamy, puis en alternance par Luis Bermejo sur un scénario de Tom Tully

En 1963, Boys’ World publie Wrath of the Gods, dessiné par Ron Embleton puis par John Burns sur un scénario de Willie Paterson

En quelques années 5 séries marquantes voient le jour. La plus part sont malheureusement tombées dans l’oubli mais toutes partagent une très grande qualité en particulier graphique.

Si Wulf the Briton essaie d’être crédible sur la réalité historique les autres séries s’en écartent ouvertement et se tournent résolument vers l’aventure fantastique avec des heros se confrontant aux monstres et aux personnages mythologiques. Le succès est immédiat.

Les magazines ne vont donc pas lésiner : impression couleur de grande qualité, certains vont même dédier les 2 pages centrales de leur magazine à disposition des auteurs pour fournir des pages en couleur directe.

En particulier, les 2 dernières séries (Heros the Spartan et Wrath of the gods) vont bénéficier de cette mise en lumière en double page centrale. Les auteurs (Bellamy et Embleton) vont ainsi pleinement utiliser ce nouveau format de 2 pages (un grand format à l’italienne en quelque sorte) en explosant la mise en page. Cela donne des pages magnifiques, en couleur directe, au découpage souvent très original pour l'époque.

HEROS THE SPARTAN
Le scénario est confié à Tom Tully qui reprend la formule d’Erik le Viking. Il l’a reprend tellement qu’on note de grandes similitudes dans les origines des deux héros.

Erik est le fils d’un chef saxon mort au combat dans un raid viking. Le courage du père défunt, amène le chef viking à adopter le bébé qui pleure. Arcus est un général romain qui vient de briser une révolte spartiate. Dans les ruines de la cité fumante, il entend les cris d’un bébé qu’il adopte sous le nom de Heros.

Dans les deux cas les héros deviennent les porte-étendards de leur nouvelle patrie.

Conscient du talent de son dessinateur, Eagle lui offre les deux pages centrales du journal. Ceci permet à Bellamy, puis à Bermejo d’offrir une mise en page dynamique, particulièrement par rapport au gaufrage traditionnel de l’époque.

Après deux épisodes Bellamy abandonne momentanément la série et la laisse pour une aventure à Luis Bermejo dont le travail est parfaitement à la hauteur. Le dessinateur espagnol reprend le style de l'Anglais et y réussit remarquablement. Certains même préfèrent le dessin et les couleurs de Bermejo. Bellamy revient pour une nouvelle aventure, laisse encore la place à Bermejo et revient une dernière fois pour un court épisode paru dans l’Almanach Eagle de 1966.

En ce qui concerne l'histoire, la série raconte les aventures d'Heros, d’origine spartiate, qui a été adopté par un général romain, Arcus. À la mort de celui-ci. César lui demande de conduire une expédition vers l’île des Ténèbres. Outre les humanoïdes qui peuplent cette île, on trouve également une statue gigantesque qui n’est pas sans rappeler le principe de l’Argonath du Seigneur des Anneaux.

À son retour à Rome, un nouvel empereur a été couronné entre-temps et cherche à éliminer Heros. Pour cela il le charge d’aller dans la « Vallée des Brouillards » en Gaule. La Légion V qui l’accompagne est massacrée sur place et son aigle a été dérobée. Heros est faussement accusé de lâcheté. Pour prouver sa bonne foi, il n’a d’autre choix que de retrouver cette aigle romaine. Ce qu’il fera évidemment.

La dernière histoire de Bellamy dont l’action se situe en Bretagne parait sous forme de récit complet dans l’Almanach 1966.

Bermejo signe, lui, une dernière histoire qui se situe en Gaule dans laquelle Heros cherche la pierre sacrée de Kull. À noter que si cet épisode commence en format double page, il se termine en format traditionnel.

Curieusement, ces pages superbes en couleur directe, qui vont passionner les jeunes anglais dans les années 60, vont tomber dans l’oubli. Aucun album digne de ce nom n’est édité. La mode qui est passée et le coût d’impression en sont les principales raisons. De nos jours les coûts d’impression couleur sont bien plus faibles. Avec Netflix, les romains et les Vikings sont à nouveau à la mode. Même si de nombreux originaux ont disparus, il reste les publications superbes d'Eagle.

Ce serait donc le bon moment pour une impression en Français de ces aventures.

Bertrand

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