Cette planche de Junior et les bijoux volés narre... la scène du vol de bijoux...! et cerise sur le gateau René est croqué par Albert en gamin râleur spécialiste de l’ouverture de coffres..! Enfin, je trouve la case de cliffhanger particulièrement réussie.
Le découpage de style conventionnel, finalement très répandu à l’époque mais avec un crayonné et encrage d’Uderzo montrant, si besoin est, l’étendu de son talent dans le style ligne claire gros nez (gestuelle, focale, perspective, dynamisme)
Pour revenir à la génèse de cette série, il faut rappeler que dans les années 50 Goscinny et Uderzo travaillaient pour les agences belges International Press et World’s Press. Ils vont ainsi produire plusieurs séries de bandes dessinées pour La Libre Junior, le supplément jeunesse gratuit du quotidien La Libre Belgique.
Le duo va créer en 1954 Luc Junior (avec son accolyte Laplaque et son chien Alphonse) à la demande d’Yvan Cheron (patron de International Press et beau-frère de Georges Troisfontaines, lui-même directeur de World’s Press).
Cette commande, comme l’indique Uderzo dans son autobiographie (“Uderzo se raconte” p19 et 20) devait livrer un personnage clé incarnant l’esprit de La Libre Junior.
Les histoires totaliseront 157 planches divisées en 7 récits de 22 ou 23 pages publiées entre le #10 de 1954 et le #41 de 1957 (avec une interruption momentanée aux #18 et #19 de 1957).
- Luc Junior et les bijoux volés
- Luc Junior en Amérique
- Luc Junior et le fils du Maharadjah
- Reportage à l’ombre
- Luc Junior et les Paspartos
- Luc Junior chez les Martiens
- Luc Junior naufragé volontaire
Ses aventures annonceront Astérix comme en témoigne le responsable éditorial des éditions Albert René, Dionen Clauteaux :
"Quand il créé Luc Junior, le duo travaille ensemble depuis déjà trois ans et fonctionne alors à plein régime. Dans cette série, on retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès d’Astérix : les scénarios riches en running gags et jeux de langages géniaux signés Goscinny, et les dessins à l’expressivité et au dynamisme incroyables réalisés par Albert Uderzo. Les prémices de futurs personnages, gags et situations d’Astérix y apparaissent également. Les aventures du petit Gaulois ont toutefois également été conçues à rebours de leurs expériences passées. Pour Luc Junior, René Goscinny et Albert Uderzo ont dû satisfaire à la commande par La Libre Belgique d’un « sous-Tintin », qui leur imposa un jeune reporter, son faire valoir et son animal de compagnie. Quand on leur donnera plus tard carte blanche pour créer une série pour Pilote, ils s’empresseront de rompre les codes d’une bande dessinée dans laquelle ils ne se reconnaissaient pas, avec le succès que l’on sait. Plus qu’un « ancêtre » à proprement parler, la série représente donc une étape essentielle dans le processus qui aboutira à la création d’Astérix"
La série sera ensuite poursuivie par Sirius, Greg et Mittéï
Articles dans la presse annonçant la publication de l’intégrale Luc Junior ;
http://www.lefigaro.fr/bd/2014/10/03/03014-20141003ARTFIG00264-luc-junior-le-chainon-manquant-entre-tintin-et-asterix.phphttps://www.ligneclaire.info/goscinny-uderzo-18582.htmlhttps://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/luc-junior-les-premiers-pas-du-celebre-duo-goscinny-uderzo_1578672.htmlGrand Prix de la ville d’Angoulême 1999
Temple de la renomé Will Eisner 2005