Raymond Poïvet, Roger Lécureux, Les Pionniers de l'Esperance - L'Éponge de l'Espace - Pif T102 p16 - Planche originale
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Les Pionniers de l'Esperance - L'Éponge de l'Espace - Pif T102 p16

Planche originale
1967
Encre de Chine
Encre et feutre
32.5 x 49 cm (12.8 x 19.29 in.)
Ajoutée le 07/03/2025
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Case centrale
Les retrouvailles si touchante avec Maud
Planche publiée

Commentaire

Poïvet démontre une maîtrise remarquable de la narration visuelle, alliant composition précise et cadrages d'une grande finesse. Chaque case est pensée avec un soin méticuleux, où les plans se répondent dans un équilibre harmonieux. Ce jeu des profondeurs ajoute une dimension cinématographique saisissante, qui confère à l'œuvre une dynamique captivante.

La case centrale retient particulièrement l'attention grâce à une composition judicieuse, où l'avant-plan et le lointain coexistent en parfaite symbiose telle une double profondeur de champ. En figure centrale, Maud se dévoile en quelques traits, néanmoins précis, nimbée d'une lumière douce et chaleureuse, assise sur ce trône quasi-sanctuarisé. Quelle élégance...
Enfin, la dernière case évoque une intensité émotive poignante. Le moment des retrouvailles entre Tangha et son amie de toujours est empreint d'une humanité sincère, touchant le spectateur par sa simplicité et sa chaleur.

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Le thème
La planète Radias se rapproche dangereusement de la Terre qu'elle risque de détruire. Le Conseil Mondial décide d'envoyer le vaisseau l'Espérance sur Radias. A son bord se trouvent des représentants de nombreux pays.
C'est ainsi, le 14 décembre 1945, que débute cette célèbre série de science fiction qui a fait les beaux jours de Vaillant, puis Pif Gadget, de 1945 à 1973.

A ses débuts, la série est très fortement influencée par le Flash Gordon (Guy l'Eclair) d'Alex Raymond. La situation est la même dans leurs premières aventures : une planète menace de détruire la Terre.

Les pionniers se démarquent par la suite: les héros sont curieux, intéressés par les différentes civilisations qu'ils vont chercher à connaître et comprendre, en étant mandatés par l'État-Major Cosmique (EMC) dans chaque épisode. Les séries de science fiction habituelles montraient jusqu'alors des Terriens puissants qui voulaient conquérir d'autres planètes.

Jusqu'en 1960, les pionniers de l'Espérance vivaient de longues aventures à suivre sur plusieurs numéros de Vaillant. Ensuite, ils ont vécu des histoires plus circonscrites sur 12 ou 20 planches.

Les personnages
A l'origine, les pionniers de l'Espérance étaient 6 :
- Robert, un ingénieur français
- Maud une Américaine
- Tsin-Lu une Chinoise
- Rodion un Soviétique
- Wright un Anglais
- Tom un Martiniquais.

L'idée était d'insérer des représentants de nombreuses nations Terriennes.
Par la suite, seuls les 4 premiers sont restés dans les pionniers. Le nom de Robert a ensuite été changé en Tangha par les habitants de Radias.
Il est vrai qu'il vaut mieux s'appeler Tangha que Robert quand on est héros d'une série de science fiction...

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Publications

  • Il écrit et il siffle le gadget !
  • Vaillant
  • 02/1971
  • Page 46
  • Volume XI - 1970 - 71
  • Fordis
  • 08/2022
  • Page intérieure

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A propos de Raymond Poïvet

Raymond Poïvet fait des études d'art et d'architecture à l'École des beaux-arts de Paris et se lance très vite dans le dessin d'illustration et de mode. C'est précisément en 1945 dans Vaillant que Poïvet crée les premières bandes dessinées françaises de science-fiction d'après guerre Les Pionniers de l'Espérance, sur des scénarios de Roger Lécureux alors âgé de 22 ans dont c'est le 1er scénario véritablement élaboré (la même année, le pendant de la série dans Coq Hardi devient la Guerre à la Terre, d'Auguste Liquois — puis Dut — et Marijac, jusqu'en 1948). Rapidement, cette série culte — dont la longévité est remarquable, puisqu'elle durera jusqu'en 1973 — est reconnue comme un modèle par la profession, au même titre que celles des grands dessinateurs américains comme Hal Foster, Milton Caniff ou Alex Raymond. Pourtant, en 1973, Poïvet est brutalement « remercié » par l'éditeur Vaillant, sans aucune explication. Raymond Poïvet dessine également d'autres bandes pour différents magazines : Colonel X dans le Coq hardi, Le Sous-marin pirate dans Robin l'Écureuil (1946) ... Vers la fin de sa vie, il préfère se consacrer au dessin au feutre, au fusain ou à la gouache, et explorer les grandes figures de la mythologie.