Dans la collection de SupHermann 
Lefranc p51 T1 par Jacques Martin - Planche originale
4277 

Lefranc p51 T1

Planche originale
1953
Encre de Chine
37 x 47 cm (14.57 x 18.5 in.)
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Page 13 du Tintin Belge
La sérigraphie Ziller /Décalage de 1985

Description

Lefranc
La Grande Menace
Planche 51
Tome 1
Première parution p13 du Journal de Tintin Belge numéro 22/53 (14 mai 1953)
Histoire pré publiée dans Journal Tintin édition Belge, du numéro 21/52 (21 mai 1952) au numéro 31/53 (6 août 1953). Dans Journal Tintin Français du #193 (3 juillet 1952) au #256 (17 septembre 1953)

En album
- édition Lombard « Collection du Lombard » en Janvier 1954
- 22 rééditions

La première case a aussi servi de sérigraphies format 55 x 75 cm aux édition Ziller/Decalage 1985 (100 exemplaires numérotés et signée par J. Martin)

Commentaire

« …La Marque Jaune, qui terrorise Londres, connoterait en quelque manière le mal subversif qui ronge souterrainement « le monde libre » (chez Jacques Martin, La Grande Menace, constitue l’équivalent du récit de Jacobs) .. »
Pierre Fresnault-Deruelle, La Marque Jaune : lecture d’une planche d’Edgard Pierre Jacobs

Un sacré moment de lecture lors de la première fois quand j'avais douze, treize ans. L'album a rapidement rejoint ma pile de BD pour jours de maladie et week-end pluvieux. J'aimais et apprécie toujours ce dessin très classique, parfait exemple de la l'âge d'or Hergéen. Le trait est à la fois précis, gracieux, minutieux (cf la grille d'aération!) et efficace. Même avec 13 cases et des décors detaillės, les personnages ne sont pas écrasés et finalement tout tombe à sa place. De plus les pages prennent du temps à lire (et à relire!), comme du B&M, et j'aime cette respiration ou l'oeil explore l'ensemble une derniere fois après la cliffhanger. Car la BD c'est aussi le sens de la narration et Martin est un artiste vraiment complet.

Le passage des héros à travers cette massive turbine dans la soufflerie et les vues partielle de la fusée reste à mes yeux un beau moment de tension rétro futuriste (tableau de bord, pales énormes etc..)

L'auteur nous conte la genèse de cet essai transformé en coup de maître dans un interview pour les 50 ans de Lefranc. Il était en train de rend visite à un ami dans les Vosges en 1951 "..Les Americains, pour éviter de mener un combat dans le tunnel, avaient fait une base de dérivation. Il y avait carrément une route en dessous de la montagne. A la fin de la guerre, les Allemands ont quitté les lieux précipitamment . J'ai découvert que ces V1 étaient toujours sur les rails, à la sortie du tunnel, braqués sur Paris, simplement désarmés et gardés par un simple soldat. Cela m'a semblé complètement ahurissant : n'importe quel fou aurait pu les réarmer!.."

C'est ainsi que J. Martin conçoit un scénario basé sur les traces de l'occupation allemande et le début de la guerre froide. Il commence alors à écrire une histoire politico-catastrophique ou se mélangeront fusée à tête nucléaire et complot international.

"..J'ai présenté ce projet au Journal de Tintin où ils ont été très étonnés. Cela ne ressemblait pas du tout à ma série Alix ! Mais j'ai insisté pour réaliser juste une histoire. Cela a été accepté à la condition que je transpose les personnages d'Alix et Enak à l'époque actuelle, d'où la création de Jeanjean. Pour la même raison, Lefranc est blond, comme Alix. J'étais jeune, j'ai obéi aux injonctions de mon rédacteur en chef.."

Jacques Martin, propos recueillis par Brieg F. Haslé en décembre 2002.
http://www.auracan.com/Interviews/Martin/Martin1.html

Le résumé par Casterman : "Le journaliste Guy Lefranc aide l'inspecteur Renard à remonter la piste de fraudeurs qui opèrent à grande échelle entre la Suisse, la Belgique et la France. Leur enquête les mènera dans les Vosges, au pied de la mystérieuse Tour Noire, d'où opère une puissante organisation clandestine. Celle-ci a l'audace de lancer au gouvernement français un ultimatum terrifiant, lui enjoignant de remettre la somme de trois milliards de francs-or, sans quoi Paris sera détruit!"

L’histoire sera d’abord publiée en planches hebdomadaires à près de 60 000 exemplaires et le lectorat répondra immédiatement présent.

Le gros succès de La Grande Menace entraînera Edgar P. Jacobs dans une grosse colère contre la rédaction qu'il accusera de lui avoir volé le style de Blake et Mortimer. E.P. provoquera même Jacques Martin en duel dans une lettre. Martin lui proposera une course sur le circuit de Spa. Plusieurs années plus tard, à l'époque du Mystère Borg, il le félicitera neanmoins pour l'ensemble de son travail et s'excusera auprès de lui disant que « c'[était] une plaisanterie ».

Concernant la collaboration avec Hergé a l'époque de Lefranc en magazine, Martin travaillait sur les chromos et réalisait "La vallée des cobras". Il bouclera quasiment seul cette histoire, Hergé faisant parfois de petites retouches (nez, bouche etc..). Hergé et Jacques Martin se rencontraient tous les 15 jours et élaboraient 5-6 pages en discutant du scénario. Très impressionné par les exploits graphiques de Martin, Hergé lui proposera de travailler à ses côtés dans son studios et Martin donnera son accord en novembre 1953. La famille Martin déménage à Bruxelles et le 2 février 1954 il fait son entrée aux Studios en compagnie de ses 2 collaborateurs (Michel Desmaret et Roger Leloup). Martin réalisera avec Hergé son premier Tintin, L'affaire Tournesol. 1954 sera aussi l'année ou La Grande Menace sort en album et fera un gros tabac dans les librairies.

Echange avec Jean-Louis Tallon, 23 mars 2001 à la Bibliothèque de Chassieu (Rhône)
http://erato.pagesperso-orange.fr/horspress/martin.htm
Voir aussi Benoit Peteers, "Hergé, fils de Tintin", Flammarion 2002

Les Éditions du Lombard vendront 750 000 exemplaires de la Grande Menace dont 400 000 en Amérique du Sud. Plus d'un million et demi d'albums seront achetés sur 50 ans (décompte jusqu’en 2002). Martin confirmera que son premier album reste son plus gros tirage en Lefranc.

Nb : la série Lefranc sera traduite en plus de dix langues, dont néerlandais, allemand, anglais, espagnol, portugais, danois, suédois, finlandais, islandais, grec et indonésien.

Revues discutant de cet album :
- "La Grande Menace", Phénix no 4, 1967, Claude Le Gallo
- "Lefranc : La Grande Menace", A la rencontre de J. Martin, Bédésup, 1985
- "Les archives secrètes de la Grande Menace", Les archives du Journal de Tintin, Frédéric Martin, Christophe Fumeux et Jacques Grand
- "Polar & BD, Enquête sur les grands maîtres du genre", Beaux Arts H.S., Mai 2017

L'album sur des forum de fans de Jacques Martin
http://lectraymond.forumactif.com/t269-la-grande-menace
http://alixmag.canalblog.com/archives/2016/05/21/33847553.html

Un article sur "Le Maître de l'Atome", la suite de La Grande Menace qui mettra un demi siècle pour être finalisé et s'inserer avant "l'Ouragan de feu"
http://www.tcomt.fr/Sitealix/Dossiers/11produits/Aventurier/AventurierLefranc.pdf

Enfin, une parodie de l’album par Serge Ernst, "Guy Lefranc. La Grande Menace" http://www.bdoubliees.com/seriesauteurs/series1/lefrancernst.htm

Publications

  • La grande menace
  • Casterman
  • 01/1966
  • Page 51
  • La grande menace
  • Lombard
  • 01/1954
  • Page 51
  • La grande menace
  • Casterman
  • 04/2012
  • Page 51

Voir aussi :   Lefranc

Thématiques


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A propos de Jacques Martin

Jacques Martin est un auteur de bande dessinée français. Dessinateur réaliste, il est surtout connu pour sa série d'aventure antique Alix publiée à partir de 1948 et sa série d'espionnage contemporaine Lefranc apparue quatre ans plus tard. Jacques Martin a également assisté Hergé sur plusieurs albums de Tintin.