Ledroit - Xoco - T1 Diptyque P14 & P15

Planches 14 & 15 du Tome 1 de Xoco: "Papillon obsidienne". Réalisées en 1994.
Dimensions hors cadre de chaque planche: 50 x 65 cm (Format Raisin).
Dimensions avec cadre de chaque planche: 70 x 85 cm.

Quoi ? Encore du Ledroit ? Du Xoco … mais t’en n’as pas marre … (me dirait mon Epouse …)
Et bien oui, il faut reconnaître que je suis plus intéressé par ses « Œuvres » de Jeunesse que par Requiem … il en faut pour tous les goûts après tout 😉 … des travaux initiatiques de ce calibre, ce n’est pas donné à tout le monde !
Le Tome 1 sort en 1994, Ledroit a 25 ans ! Le décor est planté ! Dessin, découpage, couleurs, scénario, tout est exacerbé ! Du Grand Art ! Sublime ! L'histoire prend pour cadre le New York du début des années 30 … Al Capone pourrait débouler à tout moment ... Olivier s’éclate et ça se voit.

Ces deux Planches étaient chez un copain depuis belle lurette, il avait besoin de faire tourner sa collection pour financer d’autres acquisitions … et donc il met en vente une première fois sur 2DG … Telle une truite intéressée par l’appât, je m’approche, je flaire, mais bon je ne mords pas (car je n’ai pas la caillasse) … des mois/années passent … et bam … revoilà le diptyque sur 2DG encore à la vente … merdum … cette fois j’ai craqué !

Bon … je connais bien le Vendeur, c'est un Copain, c’est aussi un dingo dans son genre … Ces planches ont été vendues séparemment par l'Artiste. La Première Planche (Planche 14) est sortie en Juin 2014 via la "Feu" Galerie Glénat. La Seconde Planche (Planche 15) est sortie en VAE en Octobre 2016 via ArtCurial ... et l'Acheteur des 2 Planches c'était mon Copain ... sacré coïncidence ... encore un coup de chance ... Les Planches ont été bichonnées. Il s’est pris la tête à scanner et imprimer les textes sur un papier similaire, à faire les découpes des bulles au cordeau et à contre-coller les bulles sur les Planches. Sa Copine, encadreuse, s’est chargée de l’Encadrement : baguettes commandées chez DELF, du sur mesure avec coins rebouchés et patine appliquée à la main. La "Rolls" des Cadres me dit-on ... Bon j’abrège un peu … le Résultat est Splendide !
Pour être honnête, une Planche avec des Bulles Vides, je ne suis plus Client … à de rares exceptions près … sauf si la Planche n’est pas trop bavarde ou que l’absence de texte ne nuit pas à la compréhension de la séquence. En l’occurrence là, si t’as pas le texte, t’as l’air d’un con devant tes Planches !

Le pitch du Diptyque : Deux flics sont en pleine discussion … une enquête, un meurtre à élucider … pas du tout … un inspecteur raconte à son supérieur son combat de boxe de la veille durant lequel il s’est fait étaler … En parallèle, Xoco pointe le bout de son nez (ou plutôt le bout de ses lunettes) pour parler aux Inspecteurs … On comprend assez vite que dans cette histoire les flics seront aux abonnés absents !

J’apprécie cette Double Planche pour plusieurs raisons :
1) Tout d’abord il y a le réalisme indécent du dessin qui vient titiller l’hyperréalisme de certains peintres américains : Leyendecker et Rockwell en tête par exemple. Le jeune Flic à la trogne d’un tableau de N. Rockwell avec ces taches de rousseurs … certains penseront que je m’enflamme … qu’ils aillent jeter un œil au Tome 1 de Xoco.
2) Ensuite, il y a les jeux de lumière au travers des persiennes qui irradie le diptyque. L’ambiance est solaire d’où la dominante jaune encore adoptée par Ledroit. Je dis « encore » en référence à l’autre planche de Xoco dont je dispose : https://www.2dgalleries.com/art/ledroit-xoco-t2-p21-57668. Dans les cases où l’on aperçoit Xoco par contre, celles-ci sont plus sombres, dans la pénombre, Xoco se cache … pardessus et lunettes noires sont de mise …
3) Enfin, il y a la construction du diptyque en elle-même : Les 2 inspecteurs se racontent un combat de boxe, en parallèle Xoco se glisse dans le commissariat et est accueilli par une jeune recrue qui va voir si les inspecteurs peuvent le recevoir ... Dans la dernière case avec le reflet des deux inspecteurs dans les lunettes de Xoco on comprend que Xoco va rencontrer Willy … et ce n’est pas gagné … mais qui va sauver Willy ?

Ils ne sont pas nombreux les chanceux qui ont de tels diptyques. 4 sont référencés sur 2DG.
- L'Ami Bill en a également 2 du Tome 1: https://www.2dgalleries.com/art/xoco-1-planches-31-32-31975 et https://www.2dgalleries.com/art/xoco-1-planches-47-48-32090
- Mon Pote Benoît avec qui je partage la Galerie en a 1 du Tome 2: https://www.2dgalleries.com/art/ledroit-xoco-t2-p50-51-double-planches-18565

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Xoco … un polar fantastique

New York, 20 novembre 1921. Un antiquaire de Manhattan est sauvagement torturé et assassiné. L’enquête menée par le lieutenant de police Vincente Lazzari conclura à un homicide volontaire durant un cambriolage. Mais, l’histoire est tout autre …

New York, automne 1931. Le Saigneur de Brooklyn perpétue des crimes d’une rare violence en enlevant les cœurs de ses victimes à l’aide d’un couteau d’obsidienne et selon les rites sacrificatoires des prêtres de l’ancien Mexique …

Dès les premières pages, Thomas Mosdi et Olivier Ledroit dépeignent un thriller haletant dans un climat de tension permanente et propice aux intrigues policières les plus sombres. L’inspecteur Mac Allan, accompagné de son acolyte Willy, est en charge de mener l’enquête. C'est sans compter sur un mystérieux chaman indien du nom de Xoco !

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Xoco … une histoire de séquences

Xoco est une succession de scénettes aux ruptures graphiques savamment orchestrées par Olivier Ledroit et en voici l’une d’elles. Une des plus belles longtemps restée chez son auteur.

Présentant l’arrivée de Xoco au New York Police Department pour y rencontrer pour la première fois l'inspecteur Mac Allan, cette séquence n’est pas anodine pour la suite de l’histoire. Avec cette rencontre reportée, elle scelle dès à présent la différence des deux protagonistes et scinde à tout jamais leurs destins respectifs.

Les savoureux dialogues, le découpage cinématographique et le graphisme tout en nuances forment un tout harmonieux donnant au lecteur l’impression d’être au cœur de l’intrigue et de se trouver dans un commissariat des années 30 aux relents de sueurs, de cigares et de cafés réchauffés.

Et s’il n’y avait que ça ! En fait, cette séquence est très caractéristique de Xoco et de ce que recherchait Olivier Ledroit.
Dans son interview de mai 2005 pour ActuSF, il nous dévoilait ses préoccupations principales d’antan :
« ActuSF : Dans quel domaine pensez-vous avoir le plus progressé depuis vos débuts en bande-dessinée ?
Olivier Ledroit : C'est-à-dire que quand je travaille beaucoup dans une direction, l'autre baisse un petit peu réciproquement. Pendant longtemps, je me suis vraiment beaucoup concentré sur les expressions du visage. »
et c’est de Xoco dont il parlait et la galerie de portraits de cette séquence en est le parfait exemple !

Et que dire de ces cadrages aux cases étirées et de ce début et de cette fin qui rappellent ce souci récurrent de l’auteur de jouer avec la lumière et les reflets. Le travail sur les persiennes et le reflet sur les lunettes sont vraiment prodigieux et si Olivier Ledroit a gardé aussi longtemps ces deux planches dans ses fardes, ce n’est probablement pas pour rien ...