Dans la collection de falonex
Description
Planche 30 du Lion du Judah, tome 2.
Inscriptions / Signatures
Signée en bas à droite
Commentaire
Cette planche du deuxième volume du Lion de Judah s’impose comme une démonstration de mise en scène silencieuse, où l'auteur orchestre une tension dramatique par le regard, l’espace et la matière du noir et blanc. Elle condense en quelques cases le basculement d’une fuite presque mystique vers une traque implacable. Labiano joue sur le contraste entre intériorité et menace animale.
Les deux premières cases installent un duel muet : visage en larmes de la chasseresse, mufle du Lion à droite, allégorie à peine voilée de John Wallace. Le cadrage serré, presque frontal, crée un face-à-face symbolique plus qu’une simple succession de plans.
Les yeux sont traités avec une minutie quasi portraitiste : micro-ombres dans l’iris, quelques hachures fines démontrent le talent de l'artiste.
Au-delà, cette planche illustre parfaitement le goût de Labiano pour les noirs denses et charbonneux, qui sculptent à la fois les corps et les paysages. Dans la grande case centrale montrant le fauve en mouvement, les masses de noir deviennent une matière presque abstraite, où le pelage se confond par endroits avec l’ombre de la végétation. À l’opposé, le décor de savane est rendu par un réseau de hachures fines et de trames pointillistes, modulant les gris pour suggérer la chaleur diffuse de l’air et la profondeur des lointains.
Les deux cases panoramiques du bas fonctionnent comme un travelling arrière : d’abord le personnage en pied, seul sur le chemin bordé d’arbres, puis le même chemin replacé dans un vaste paysage vallonné. La composition ménage un subtil jeu de diagonales qui guide l’œil du lecteur : les lignes du sentier, de la colline et des buissons convergent vers le groupe de pisteurs, accentuant la sensation qu’ils laissent, derrière eux, d'une traque implacable.
Le travail de Labiano sur cette planche me ferait presque dire qu'elle se suffit à elle-même. L’équilibre entre l'expressivité des visages, la puissance animale et le lyrisme du décor renvoie à la tradition "réaliste" franco-belge. Mais en plus de cela, on a l'impression que l'oeuvre est dopée par une sensibilité cinématographique : le lecteur a la sensation d’assister à un arrêt sur image d’un film d’aventures tendu, où le destin des personnages bascule silencieusement au cœur d’un paysage aussi magnifique qu'imperturbable.
Les deux premières cases installent un duel muet : visage en larmes de la chasseresse, mufle du Lion à droite, allégorie à peine voilée de John Wallace. Le cadrage serré, presque frontal, crée un face-à-face symbolique plus qu’une simple succession de plans.
Les yeux sont traités avec une minutie quasi portraitiste : micro-ombres dans l’iris, quelques hachures fines démontrent le talent de l'artiste.
Au-delà, cette planche illustre parfaitement le goût de Labiano pour les noirs denses et charbonneux, qui sculptent à la fois les corps et les paysages. Dans la grande case centrale montrant le fauve en mouvement, les masses de noir deviennent une matière presque abstraite, où le pelage se confond par endroits avec l’ombre de la végétation. À l’opposé, le décor de savane est rendu par un réseau de hachures fines et de trames pointillistes, modulant les gris pour suggérer la chaleur diffuse de l’air et la profondeur des lointains.
Les deux cases panoramiques du bas fonctionnent comme un travelling arrière : d’abord le personnage en pied, seul sur le chemin bordé d’arbres, puis le même chemin replacé dans un vaste paysage vallonné. La composition ménage un subtil jeu de diagonales qui guide l’œil du lecteur : les lignes du sentier, de la colline et des buissons convergent vers le groupe de pisteurs, accentuant la sensation qu’ils laissent, derrière eux, d'une traque implacable.
Le travail de Labiano sur cette planche me ferait presque dire qu'elle se suffit à elle-même. L’équilibre entre l'expressivité des visages, la puissance animale et le lyrisme du décor renvoie à la tradition "réaliste" franco-belge. Mais en plus de cela, on a l'impression que l'oeuvre est dopée par une sensibilité cinématographique : le lecteur a la sensation d’assister à un arrêt sur image d’un film d’aventures tendu, où le destin des personnages bascule silencieusement au cœur d’un paysage aussi magnifique qu'imperturbable.
1 commentaire
Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter
A propos de Hugues Labiano
Hugues Labiano est un dessinateur de bande dessinée français. A partir de 1992 il enchaîne les séries en collaboration avec des scénaristes reconnus.