Artwork for sale by Galerie Zic & Bul
Le BUS 3 – » Balon Parade » – Planche originale – Paul kirchner
Ink
43 x 58 cm (16.93 x 22.83 in.)
Price : 900 €
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Description
Planche originale encre de chine – format 43 x 58 – signée
Comment
À partir de 1979, « The Bus » parut de manière irrégulière dans Heavy Metal, la fameuse version US de Métal Hurlant. Pendant six ans, cette oeuvre insolite – véritable laboratoire graphique ouvrant sur l’absurde, le surréel – allait permettre à Kirchner de décliner une situation à l’infini. Ceux qui connaissent le travail de Kirchner savent combien l’homme aime expérimenter. Ainsi, dans « Dope Rider », série qu’il dessina dans les années 70 pour le magazine High Times, le thème de la drogue engendrait de multiples expériences picturales mêlant motifs psychédéliques, trames et forts travaux de hachures, pour ouvrir la rétine à d’autres espaces – le plus souvent délirants. Le fait que Kirchner ait été l’assistant de Wallace Wood explique en grande partie ce goût pour le trait, dans des nuances et des complémentarités de genres (on sent d’ailleurs cette influence de Wood dans certaines planches de Kirchner durant les années 70). Dans « The Bus », Kirchner s’affranchit de Wood pour n’en retenir que la rigueur et l’expressivité du contraste qui engendrera la force de l’image, sa puissante visibilité.
Pour délirer sans fin, Kirchner a pris pour sujet l’une des situations humaines les plus banales et quotidiennes qui soient : un homme qui attend le bus. Un postulat que l’auteur va décliner dans une suite d’événements bien moins cartésiens, puisque la fade réalité va se retrouver envahie par des éléments absurdes, fantastiques, surréalistes, transformant l’environnement et brouillant nos repères visuels. Le talent de Kirchner est d’avoir abordé ces multiples glissements vers l’irréel en ne se contentant pas d’user d’un système récurrent. Les transformations sont autant graphiques que sémantiques. Le surréalisme agit sur le fond comme sur la forme. L’absurde s’exprime par le dessin mais aussi par la situation en elle-même. Ainsi, l’homme attend son bus alors que ce dernier sirote une bière au bar, un bus prend le bus, un homme jeune devient un vieillard en quelques cases pour pouvoir rester assis sur une place réservée aux personnes âgées, le chauffeur est un insecte ou bien donne du feu à la femme de l’affiche accolée au flanc du véhicule. D’autres situations nuancent encore les possibilités en ouvrant sur l’expérience graphique pure, comme ces bus de plus en plus nombreux qui finissent par former avec leur toit blanc un nouvel espace où d’autre bus viendront rouler… Il y a un travail de mise en abîme certain, dans « The Bus », et on ne s’étonnera pas que Kirchner cite parmi ses influences Escher ou Magritte…
En deux bandes et six ou huit cases, Kirchner raconte toujours la même histoire en la menant dans une quatrième dimension polymorphe qui lui permet de jeter un regard sur la soi-disant normalité de nos sociétés s’avérant le plus souvent totalement insensée. Peurs idiotes, renfrognements et solitude, torpeur interne issue de l’organisation déshumanisante du système, imbécillité des habitudes subies : même si Kirchner nous propose une fable graphique où tout peut arriver, ses variations expriment avant tout l’impossibilité pour l’homme ordinaire d’accéder au rêve. Les métamorphoses sont ici autant d’invitations à faire imploser le carcan, à dériver dans le fantasme, à s’extirper de la morne existence imposée en haut lieu. L’artiste donne parfois un caractère ou des spécificités humaines au bus : cet anthropomorphisme ne fait qu’ajouter au trouble, et redéfinit les rôles. Il en découle un comique de situation jamais exempt d’une certaine étrangeté, flirtant avec l’angoisse pour mieux nous désarçonner : derrière le jeu se cache autre chose… qui nous plonge dans un rire nocturne.
On ne peut qu’admirer l’art de Kirchner dans ces voyages courts en Absurdie où l’auteur déploie un éventail d’idées aussi simples que géniales, nous offrant d’étranges tableaux qui invitent à ré-envisager notre logique visuelle et narrative. Kirchner a complété ses strips muets par quelques pages ressemblant à des extraits d’une « Encyclopédie des bus » où, tel un entomologiste fou, il nous en apprend un peu plus sur ces créatures roulantes. Après avoir lu cet album, on ne pourra plus parler que de transports hors du commun…
Cecil McKINLEY
Pour délirer sans fin, Kirchner a pris pour sujet l’une des situations humaines les plus banales et quotidiennes qui soient : un homme qui attend le bus. Un postulat que l’auteur va décliner dans une suite d’événements bien moins cartésiens, puisque la fade réalité va se retrouver envahie par des éléments absurdes, fantastiques, surréalistes, transformant l’environnement et brouillant nos repères visuels. Le talent de Kirchner est d’avoir abordé ces multiples glissements vers l’irréel en ne se contentant pas d’user d’un système récurrent. Les transformations sont autant graphiques que sémantiques. Le surréalisme agit sur le fond comme sur la forme. L’absurde s’exprime par le dessin mais aussi par la situation en elle-même. Ainsi, l’homme attend son bus alors que ce dernier sirote une bière au bar, un bus prend le bus, un homme jeune devient un vieillard en quelques cases pour pouvoir rester assis sur une place réservée aux personnes âgées, le chauffeur est un insecte ou bien donne du feu à la femme de l’affiche accolée au flanc du véhicule. D’autres situations nuancent encore les possibilités en ouvrant sur l’expérience graphique pure, comme ces bus de plus en plus nombreux qui finissent par former avec leur toit blanc un nouvel espace où d’autre bus viendront rouler… Il y a un travail de mise en abîme certain, dans « The Bus », et on ne s’étonnera pas que Kirchner cite parmi ses influences Escher ou Magritte…
En deux bandes et six ou huit cases, Kirchner raconte toujours la même histoire en la menant dans une quatrième dimension polymorphe qui lui permet de jeter un regard sur la soi-disant normalité de nos sociétés s’avérant le plus souvent totalement insensée. Peurs idiotes, renfrognements et solitude, torpeur interne issue de l’organisation déshumanisante du système, imbécillité des habitudes subies : même si Kirchner nous propose une fable graphique où tout peut arriver, ses variations expriment avant tout l’impossibilité pour l’homme ordinaire d’accéder au rêve. Les métamorphoses sont ici autant d’invitations à faire imploser le carcan, à dériver dans le fantasme, à s’extirper de la morne existence imposée en haut lieu. L’artiste donne parfois un caractère ou des spécificités humaines au bus : cet anthropomorphisme ne fait qu’ajouter au trouble, et redéfinit les rôles. Il en découle un comique de situation jamais exempt d’une certaine étrangeté, flirtant avec l’angoisse pour mieux nous désarçonner : derrière le jeu se cache autre chose… qui nous plonge dans un rire nocturne.
On ne peut qu’admirer l’art de Kirchner dans ces voyages courts en Absurdie où l’auteur déploie un éventail d’idées aussi simples que géniales, nous offrant d’étranges tableaux qui invitent à ré-envisager notre logique visuelle et narrative. Kirchner a complété ses strips muets par quelques pages ressemblant à des extraits d’une « Encyclopédie des bus » où, tel un entomologiste fou, il nous en apprend un peu plus sur ces créatures roulantes. Après avoir lu cet album, on ne pourra plus parler que de transports hors du commun…
Cecil McKINLEY
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About Paul Kirchner
Paul Kirchner is an American writer and illustrator who has worked in diverse areas, from comic strips and toy design to advertising and editorial art.
Paul Kirchner was born in New Haven, Connecticut. He attended Cooper Union School of Art but left in his third year, when, with the help of Larry Hama and Neal Adams, he began to get work in the comic book industry.
He penciled stories for DC’s horror line and assisted on Little Orphan Annie for Tex Blaisdell, who took over the strip after the death of Harold Gray.
In December 1973, Ralph Reese introduced Kirchner to Wally Wood, for whom he worked as assistant for several years.
Paul Kirchner's the bus ran as a series in Heavy Metal. In the mid-1970s, Kirchner wrote and illustrated the surrealistic comic strip Dope Rider for High Times.
For Heavy Metal he did an equally surrealistic monthly strip, the bus (1979–85). These strips were collected in a book published by Ballantine in 1987. A new edition has been released in 2012 by French publisher Tanibis.[2] Paul Kirchner also wrote and illustrated occasional short features for Heavy Metal and Epic Illustrated. Most of them were collected in the book Realms (Catalan Communications, 1987).