Dans la collection de archeobd
L'idée de Barbaro
Encre de Chine
19 x 25 cm (7.48 x 9.84 in.)
Ajoutée le 07/07/2024
Lien copié dans le presse-papier !













Description
Première planche d'une histoire courte en quatre pages éditée dans le numéro 37 de la revue Cœurs Vaillants en 1956.
Inscriptions / Signatures
Signée et datée dans première case de la bande basse
Commentaire
Realisation EXCEPTIONNELLE DE JEUNESSE
Tout en vous laissant porter par l'œuvre de jeunesse de Jean Giraud, je vous propose de l'accompagner musicalement par la musique de Charlie Parker « April in Paris» sortie en 1957. Jean Giraud a lui-même indiqué que la découverte de la musique Jazz, particulièrement celle de Charlie Parker, avait été un choc esthétique pour lui et une source d'inspiration.
https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?&q=charlie+parker+1957+in+paris&&mid=8BBA4841C4E8A98E06488BBA4841C4E8A98E0648&&FORM=VRDGAR
1956, Jean Giraud n'a que 18 ans, il est en deuxième année d'études à l’École des Arts Appliqués à Paris. Si ce n'est la première série livrée pour le journal Cœur Vaillant, c'est la seconde : il n'y en aura que deux cette année-là.
Il est émouvant de constater la minutie avec laquelle il traite les décors et les personnages : les traits à l'encre sont précis et vifs. Il y a déjà une belle dynamique dans son dessin, une volonté de varier les angles de prises de vue et une première case qui sera une constance dans son œuvre : une case d'ouverture d'un décors réalisé en vue plongeante. On croirait aussi le voir tracer consciencieusement le contour des cases à la règle, avec une âme bien régulière et un décalage déjà déterminé pour éviter la monotonie du gaufrier.
Nous avons affaire ici à une toute première édition de jeunesse dans laquelle Jean Giraud aura certainement mis toute sa conviction et toute sa motivation pour s'ouvrir la voie d'une diffusion future et régulière . A cette époque, il a déjà effectué un premier voyage au Mexique, ce qui lui a donné le goût des grands espaces écrasés par le soleil.
La même année, Jean Giraud livre également les premiers épisodes des aventures de Frank et Jérémie dans le journal Far West. Celle-ci n'est pas de type réaliste comme la première : elle est plus stylisée, probablement emprunte de l'influence stylistique de Morris.
Sa stratégie, tout comme son talent naissant, est une réussite car ces premières réalisations éditées en 1956 précéderont une autre série, plus abondante en 1957 dans le même journal Cœur Vaillant. Entré au service militaire pour 27 mois en 1957, Jean Giraud révèle dans son entretien avec Numa Sadoul (Editions Casterman augmentée, 2015) qu'il n'y a rien fait d'autre que de passer son temps à dessiner. Ainsi il livre principalement d'autres histoires courtes de Western (Le retour de Spider Webb, Les voleurs de bétail, Le Sheriff de Dowell-City) mais pas que... Il réalise une première histoire complète en 19 pages « Un géant chez les Hurons » et deux histoires courtes sur le thème de la marine (Hervé de Primoguet et Une vrille dans l'eau).
Dans ces séries aux thèmes différents les uns des autres, on voit percer ce qui sera une des caractéristiques majeures de l'auteur : une très grande vivacité des traits qui ne laisse place à aucune lourdeur dans les attitudes des personnages. Leurs mouvements sont constants, comme fixés dans l'instant par un appareil photographique, tout comme le rythme narratif et graphique qui se débarrasse déjà allègrement de tout immobilisme et de toute pesanteur. Notons la grande qualité des réalisations des bateaux à voile dans les histoires marines, ce qui indique la précoce et naturelle virtuosité du jeune Giraud : il n'a alors que 19 ans...
Et d'ailleurs Joseph Gillain ne s'y trompe pas lorsqu'il le rencontre, considérant que jean Giraud est, de tous les jeunes dessinateurs qu'il a croisés, celui qui possède la technique la plus aboutie. Il le prend sous son aile dans son atelier, le forme et très vite l'amène à collaborer sur une de ses réalisations, non pas comme un stagiaire ordinaire mais comme un véritable assistant : ce sera pour « La route du Coronado ». Jean Giraud réalisera l'encrage sur les crayonnés de Gillain signant Jijé, sur u scénario signé Philip, fils de Joseph Gillain.
Tout en vous laissant porter par l'œuvre de jeunesse de Jean Giraud, je vous propose de l'accompagner musicalement par la musique de Charlie Parker « April in Paris» sortie en 1957. Jean Giraud a lui-même indiqué que la découverte de la musique Jazz, particulièrement celle de Charlie Parker, avait été un choc esthétique pour lui et une source d'inspiration.
https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?&q=charlie+parker+1957+in+paris&&mid=8BBA4841C4E8A98E06488BBA4841C4E8A98E0648&&FORM=VRDGAR
1956, Jean Giraud n'a que 18 ans, il est en deuxième année d'études à l’École des Arts Appliqués à Paris. Si ce n'est la première série livrée pour le journal Cœur Vaillant, c'est la seconde : il n'y en aura que deux cette année-là.
Il est émouvant de constater la minutie avec laquelle il traite les décors et les personnages : les traits à l'encre sont précis et vifs. Il y a déjà une belle dynamique dans son dessin, une volonté de varier les angles de prises de vue et une première case qui sera une constance dans son œuvre : une case d'ouverture d'un décors réalisé en vue plongeante. On croirait aussi le voir tracer consciencieusement le contour des cases à la règle, avec une âme bien régulière et un décalage déjà déterminé pour éviter la monotonie du gaufrier.
Nous avons affaire ici à une toute première édition de jeunesse dans laquelle Jean Giraud aura certainement mis toute sa conviction et toute sa motivation pour s'ouvrir la voie d'une diffusion future et régulière . A cette époque, il a déjà effectué un premier voyage au Mexique, ce qui lui a donné le goût des grands espaces écrasés par le soleil.
La même année, Jean Giraud livre également les premiers épisodes des aventures de Frank et Jérémie dans le journal Far West. Celle-ci n'est pas de type réaliste comme la première : elle est plus stylisée, probablement emprunte de l'influence stylistique de Morris.
Sa stratégie, tout comme son talent naissant, est une réussite car ces premières réalisations éditées en 1956 précéderont une autre série, plus abondante en 1957 dans le même journal Cœur Vaillant. Entré au service militaire pour 27 mois en 1957, Jean Giraud révèle dans son entretien avec Numa Sadoul (Editions Casterman augmentée, 2015) qu'il n'y a rien fait d'autre que de passer son temps à dessiner. Ainsi il livre principalement d'autres histoires courtes de Western (Le retour de Spider Webb, Les voleurs de bétail, Le Sheriff de Dowell-City) mais pas que... Il réalise une première histoire complète en 19 pages « Un géant chez les Hurons » et deux histoires courtes sur le thème de la marine (Hervé de Primoguet et Une vrille dans l'eau).
Dans ces séries aux thèmes différents les uns des autres, on voit percer ce qui sera une des caractéristiques majeures de l'auteur : une très grande vivacité des traits qui ne laisse place à aucune lourdeur dans les attitudes des personnages. Leurs mouvements sont constants, comme fixés dans l'instant par un appareil photographique, tout comme le rythme narratif et graphique qui se débarrasse déjà allègrement de tout immobilisme et de toute pesanteur. Notons la grande qualité des réalisations des bateaux à voile dans les histoires marines, ce qui indique la précoce et naturelle virtuosité du jeune Giraud : il n'a alors que 19 ans...
Et d'ailleurs Joseph Gillain ne s'y trompe pas lorsqu'il le rencontre, considérant que jean Giraud est, de tous les jeunes dessinateurs qu'il a croisés, celui qui possède la technique la plus aboutie. Il le prend sous son aile dans son atelier, le forme et très vite l'amène à collaborer sur une de ses réalisations, non pas comme un stagiaire ordinaire mais comme un véritable assistant : ce sera pour « La route du Coronado ». Jean Giraud réalisera l'encrage sur les crayonnés de Gillain signant Jijé, sur u scénario signé Philip, fils de Joseph Gillain.
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A propos de Jean Giraud
Jean Giraud est un auteur français de bande dessinée, connu sous son propre nom et sous les pseudonymes de Mœbius et Gir. En tant que Jean Giraud et Gir, il est le créateur, avec le scénariste Jean-Michel Charlier, de la célèbre bande dessinée de western Blueberry. Sous le pseudonyme de Mœbius, il est l'auteur de bandes dessinées de science-fiction, telles que Le Garage hermétique, L'Incal ou Arzach, qui lui valent une reconnaissance internationale.