L’épée rouillée - 刀の錆

Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études secondaires, Miki Ibara emménage à Tokyo pour étudier dans l’école d'art de Musashino (武蔵野美術大学), mais il abandonne en raison de problèmes financiers. Au cours des années 50, il gagne sa vie en dessinant des portraits dans la rue et fait ses débuts dans les mangas de location pour l’éditeur Hibari Shobo (ひばり書房), spécialisé dans le manga d’horreur.

En février 1960, Takao Saitō quitte le Gekiga kōbō (劇画工) qu’il avait fondé un an plus tôt en compagnie de Yoshihiro Tatsumi (辰巳 ヨシヒロ - 1935-2015) et de six autres artistes dont Fumiyasu Ishikawa (石川 フミヤス - 1937-2014), qui le retrouve en avril de la même année pour créer la Takao Saitō-Production (さいとう・プロダクション). Dans ce nouvel atelier, il s’entoure d’une douzaine de collaborateurs dont son ami Shinji Nagashima (永島慎二 - 1937-2005) et Miki Ibara. Une photo parue en 1962 en fin de Gorilla Magazine Supplement Short Shorts Special immortalise ces membres fondateurs (cf. image additionnelle).

Chacun des membres de cet atelier possède ses domaines de prédilection, avec, pour la plupart, la fusion de plusieurs genres. Mikki Ibara, excelle dans les mangas historique et d’horreur. Il fera donc naturellement le lien entre ces deux genres avec des productions d’une rare violence pour l’époque.

Ces dessinateurs, qui publient à l’aube des années 60 dans les pages de la Takao Saitō-Production, jettent les bases d’un genre nouveau qui fait le lien entre gekiga et shōnen. Ces pages sont fondatrices de l’histoire du manga moderne.