In Ludovic 's collection
Kijimuna Show - キジムナーショー
Ink
24 x 32 cm (9.45 x 12.6 in.)
Added on 4/17/25
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Description
キジムナーショー - Kijimuna Show
Planche 7 d'une nouvelle de 8 pages réalisée pour le Yambaru Art Festival (やんばるアートフェスティバル) en 2019
Planche 103 du recueil KYO-ZOU / Giant elephant (巨象) qui regroupe 34 nouvelles publiées dans divers médias et projets muséaux entre 2000 et 2023.
888books – Collection Signé par (サイン付) - Novembre 2024
Encre de Chine et gouache blanche
Planche 7 d'une nouvelle de 8 pages réalisée pour le Yambaru Art Festival (やんばるアートフェスティバル) en 2019
Planche 103 du recueil KYO-ZOU / Giant elephant (巨象) qui regroupe 34 nouvelles publiées dans divers médias et projets muséaux entre 2000 et 2023.
888books – Collection Signé par (サイン付) - Novembre 2024
Encre de Chine et gouache blanche
Comment
A propos de Yūichi Yokoyama (横山裕一 – 1967), un homme discret qui fait du bruit
Après un parcours artistique sanctionné par un diplôme de la Musashino Art University (武蔵野美術大), Yūichi Yokoyama abandonne rapidement la peinture, insatisfait de travailler sur un support unique et limitant. Le manga lui permettant de développer son imaginaire sur plusieurs pages, il se tourne naturellement vers ce média. La reconnaissance est immédiate et dès 2002, il remporte le prix individuel Hanakuma Yusaku (花くまゆうさく個人賞) lors de la quatrième édition du Ax Manga Newcomer Award (アックスマンガ新人賞) pour Neo Physical Education (ネオ体育). Le magazine Ax (アックス), édité par Seirin Kogeisha (株式会社青林工藝舎) depuis 1998, et héritier direct du légendaire magazine Garo (ガロ), est la nouvelle revue du manga d'avant-garde.
Une vingtaine d’année plus tard, sa bibliographie comprend une quinzaine d’ouvrages, presque tous traduits et disponibles aux éditions Matière. Le lecteur français peut ainsi se plonger dans Combats, Astronautes, Plaza ou encore Baby Boom. Il n’y a bien que Giant Elephant (巨象), dernier recueil en date, qui ne soit pas encore traduit dans la langue de Molière. Considéré par beaucoup comme un génie, il est présent dans des lieux aussi emblématiques que le Kawasaki City Museum (川崎市市民ミュージアム), le Centre d’art contemporain de Lausanne, le Musée d’Art moderne et contemporain de Genève (Mamco), le Palais de Tokyo à Paris, ou plus récemment lors de l’exposition Bande dessinée, 1964-2024 au Centre Pompidou.
Yūichi Yokoyama, au même titre que Chris Ware aux Etats-Unis, réinvente la manière de concevoir et de lire l’image en en bousculant ses codes. Ses univers interpellent les amateurs d’art contemporain comme les passionnés d’art séquentiel. Dans les pas d’un Keith Harring, il décore trois Toyota Prius à la Aichi Triennale de 2013. La même année, il crée des costumes pour une compagnie de théâtre italienne comme Dali et d’autres avant lui. En 2014, il réalise une vitrine à la demande d’Hermès à Tokyo. Artiste protéiforme, Yūichi Yokoyama ne cesse d’explorer.
Inclassable, il refuse toute étiquette qui l’enfermerait et qualifie son œuvre de néo-manga (ネオ漫画), parfois de neo-gekiga, en référence à la révolution gekiga initiée par Yoshihiro Tatsumi (辰巳 ヨシヒロ - 1935-2015) un demi-siècle plus tôt. Cette approche s’inscrit dans une quête d’expérimentation et ses traits, aux résonnances architecturales, transforment chaque page en une fresque unique.
A propos de son œuvre
Ces deux citations, extraites d’une interview réalisée par Olivier Lamm le 9 juillet 2018 pour le journal Libération, résument parfaitement l’œuvre de Yūichi Yokoyama. La première chose qui saute aux yeux, et aux oreilles, lorsqu’on lit une de ses histoires, ce sont les onomatopées qui couvrent parfois toute une case, voire toutes les cases. Cet écoulement du temps, qu’il évoque, en devient assourdissant, rendant les pages de ses nouvelles aussi bruyantes que chaotiques.
Et puis, il y a ce découpage haché avec ces cases, obliques, souvent, qu’on retrouve plus volontiers dans les scènes d’action des shōnen et des seinen, à la différence près qu’ici, l’usage en est systématisé et n’est pas dédié aux seuls types de scènes évoquées. Car il y a dans l’œuvre de l’auteur cette systématisation, à tous niveaux, y compris dans les outils qu’il utilise, tels les normographes multicolores qui couvrent sa table à dessin.
L’œuvre de Yūichi Yokoyama se distingue enfin par la richesse de ses personnages. Ses visages, délibérément dépourvus d’expressivité, se déclinent en figures étranges et robotiques, tandis que ses décors sont peuplés de machines, de véhicules futuristes et de constructions entrelacées. Dans ses créations, il explore tant l'urbanisme d'après-guerre que les univers de la science-fiction des années 1950-1960. Sur la page présentée, on croise ainsi un personnage évoquant Gort, le robot emblématique du film The Day the Earth Stood Still réalisé par Robert Wise en 1951.
Après un parcours artistique sanctionné par un diplôme de la Musashino Art University (武蔵野美術大), Yūichi Yokoyama abandonne rapidement la peinture, insatisfait de travailler sur un support unique et limitant. Le manga lui permettant de développer son imaginaire sur plusieurs pages, il se tourne naturellement vers ce média. La reconnaissance est immédiate et dès 2002, il remporte le prix individuel Hanakuma Yusaku (花くまゆうさく個人賞) lors de la quatrième édition du Ax Manga Newcomer Award (アックスマンガ新人賞) pour Neo Physical Education (ネオ体育). Le magazine Ax (アックス), édité par Seirin Kogeisha (株式会社青林工藝舎) depuis 1998, et héritier direct du légendaire magazine Garo (ガロ), est la nouvelle revue du manga d'avant-garde.
Une vingtaine d’année plus tard, sa bibliographie comprend une quinzaine d’ouvrages, presque tous traduits et disponibles aux éditions Matière. Le lecteur français peut ainsi se plonger dans Combats, Astronautes, Plaza ou encore Baby Boom. Il n’y a bien que Giant Elephant (巨象), dernier recueil en date, qui ne soit pas encore traduit dans la langue de Molière. Considéré par beaucoup comme un génie, il est présent dans des lieux aussi emblématiques que le Kawasaki City Museum (川崎市市民ミュージアム), le Centre d’art contemporain de Lausanne, le Musée d’Art moderne et contemporain de Genève (Mamco), le Palais de Tokyo à Paris, ou plus récemment lors de l’exposition Bande dessinée, 1964-2024 au Centre Pompidou.
Yūichi Yokoyama, au même titre que Chris Ware aux Etats-Unis, réinvente la manière de concevoir et de lire l’image en en bousculant ses codes. Ses univers interpellent les amateurs d’art contemporain comme les passionnés d’art séquentiel. Dans les pas d’un Keith Harring, il décore trois Toyota Prius à la Aichi Triennale de 2013. La même année, il crée des costumes pour une compagnie de théâtre italienne comme Dali et d’autres avant lui. En 2014, il réalise une vitrine à la demande d’Hermès à Tokyo. Artiste protéiforme, Yūichi Yokoyama ne cesse d’explorer.
Inclassable, il refuse toute étiquette qui l’enfermerait et qualifie son œuvre de néo-manga (ネオ漫画), parfois de neo-gekiga, en référence à la révolution gekiga initiée par Yoshihiro Tatsumi (辰巳 ヨシヒロ - 1935-2015) un demi-siècle plus tôt. Cette approche s’inscrit dans une quête d’expérimentation et ses traits, aux résonnances architecturales, transforment chaque page en une fresque unique.
A propos de son œuvre
J’adore dessiner depuis que je suis tout petit. Quoi dessiner ? Je n’ai jamais eu de préférence. J’aime depuis toujours tout ce qui me passe à l’esprit. L’imaginaire est mon premier modèle.
Je m’attache à décrire le temps qui passe avec des moyens visuels figés. Je rapporte le bruit du son avec l’écriture, que je rends de manière très visuelle avec des onomatopées. Et je module l’évolution des situations par la taille des cases et leur densité. Par exemple, si des cases font la même taille, c’est pour signifier que le temps s’écoule de manière constante.
Ces deux citations, extraites d’une interview réalisée par Olivier Lamm le 9 juillet 2018 pour le journal Libération, résument parfaitement l’œuvre de Yūichi Yokoyama. La première chose qui saute aux yeux, et aux oreilles, lorsqu’on lit une de ses histoires, ce sont les onomatopées qui couvrent parfois toute une case, voire toutes les cases. Cet écoulement du temps, qu’il évoque, en devient assourdissant, rendant les pages de ses nouvelles aussi bruyantes que chaotiques.
Et puis, il y a ce découpage haché avec ces cases, obliques, souvent, qu’on retrouve plus volontiers dans les scènes d’action des shōnen et des seinen, à la différence près qu’ici, l’usage en est systématisé et n’est pas dédié aux seuls types de scènes évoquées. Car il y a dans l’œuvre de l’auteur cette systématisation, à tous niveaux, y compris dans les outils qu’il utilise, tels les normographes multicolores qui couvrent sa table à dessin.
L’œuvre de Yūichi Yokoyama se distingue enfin par la richesse de ses personnages. Ses visages, délibérément dépourvus d’expressivité, se déclinent en figures étranges et robotiques, tandis que ses décors sont peuplés de machines, de véhicules futuristes et de constructions entrelacées. Dans ses créations, il explore tant l'urbanisme d'après-guerre que les univers de la science-fiction des années 1950-1960. Sur la page présentée, on croise ainsi un personnage évoquant Gort, le robot emblématique du film The Day the Earth Stood Still réalisé par Robert Wise en 1951.
L'artiste au travail : https://www.youtube.com/watch?v=RDEh283y1mM
Thematics
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