In DogMengo  's collection
Jaguar T4 by Jan Bosschaert, Jean Dufaux - Comic Strip
1167 

Jaguar T4

Comic Strip
2005
Mixed Media
Crayon, impression, encre
40.5 x 54.5 cm (15.94 x 21.46 in.)
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"""Simples esclaves des amazones, les reclus se battent pour leur survie, eux qui n'ont pas le droit d'aimer ni même d'exister. Leur seul espoir viendra d'une rencontre improbable, d'un amour impossible entre Oona et Jida, deux êtres humains séparés par cette lutte sans fin. Leur union provoquera le réveil du dieu Jaguar et offrira aux reclus un meneur qui les guidera sur le chemin de la révolte. Car l'enfant qui naîtra de leur passion sera recueilli par les Seigneurs de la Sphère, eux qui détiennent les secrets du temps et permettront à cet affrontement de se perpétuer à travers les âges.

Aujourd'hui, alors que le dieu Jaguar a pu se faire respecter et s'imposer à la tête de la société, il a laissé le choix aux amazones : partir ou rester. Retourner dans la jungle pour y vivre en toute liberté ou rester en ville où aucune loi ne les protège. Le calme n'est pourtant pas à l'ordre du jour et la situation pourrait bien évoluer car de mystérieux conspirateurs ont la ferme intention de renverser le pouvoir en place en profitant de la prochaine venue d'une délégation de la Sphère. Un climat de tension que ne vient pas calmer la résurgence de certaines espèces animales que l'on pensait disparues. Et si la solution venait de Dog Mengo, électron libre au milieu de tous ces peuples qui s'opposent ?

Avec un premier cycle de trois tomes intitulé Jaguar, Dufaux n'avait certes pas misé sur la clarté et la linéarité pour construire son scénario. Nous renvoyant sans cesse du passé au présent, mêlant dans une certaine confusion récit d'aventure, science-fiction et légende millénaire, il présentait son univers comme une boucle dans laquelle les personnages évoluent sans véritablement appréhender leur situation et ne finissent par se découvrir qu'à la toute fin de l'histoire. Derrière cette volonté de brouiller les pistes se cachait un scénario finalement bien construit mais qui demande plusieurs lectures pour en saisir tous les aspects.

A l'annonce d'un second cycle, on était toutefois en droit de se poser des questions sur son utilité profonde. On pouvait craindre également une surenchère au niveau de la complexité de l'histoire et des prophéties pour le moins énigmatiques. Que ceux qui avaient apprécié les trois premiers tomes se rassurent : la qualité est bien au rendez-vous. Les auteurs ont en effet eu la bonne idée de clairement différencier les deux cycles, d'abord en articulant le récit autour d'un nouveau héros, Dog Mengo, puis en se situant de plus en plus dans le registre de la science-fiction.

A ce titre, le changement de coloriste s'avère judicieux. Alors que les couleurs de Jan Bosschaert convenaient fort bien pour dépeindre les paysages d'une jungle envahissante et d'une ville aux teintes grisâtres, celles de Nestor Pereyra, à la fois plus lisses et plus métalliques, correspondent mieux à la tournure résolument futuriste que prend la série. Et comme elles accompagnent le trait fin et toujours aussi séduisant de Bosschaert, l'aspect visuel de ce nouveau cycle est une belle réussite.

Par ailleurs, l'intrigue relève de moins en moins de la quête mystique pour s'apparenter à un jeu politique entre les trois peuples qui partagent une même Histoire. Dufaux transpose dans cet univers fantastique ce qui fait le sel de la société qui est la nôtre : complots, assassinats, trahisons, luttes d'influences… Habitué des récits réalistes aux scénarii étriqués, l'auteur parvient à tenir le lecteur en haleine en révélant au compte-goutte les différents éléments de son intrigue, un intérêt renforcé par l'apparition de nouveaux personnages intéressants et la rémanence de certaines zones d'ombre entre la fin de Jaguar et le début de Dog Mengo.

Des nombreuses séries réalisées par Dufaux, Jaguar n'est peut-être pas celle qui déchaîne le plus les foules. Et pourtant, elle permet à ce stakhanoviste de la bande dessinée de renouer quelque peu avec la grande créativité de ses débuts, une créativité qui a parfois tendance à s'effacer devant une certaine routine."""


(D. Wesel)

Publication

  • Dog Mengo
  • Casterman
  • 03/2005
  • Interior page

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About Jan Bosschaert

Jan Bosschaert was born in Borgerhout in Flanders in 1957. He was raised in Wijnegem, close to the forest, in a house with a large garden. He spend most of his free time drawing. He made his first comic when he was about 10, and continued in the next years with comics in different genres, ranging from Sherlock Holmes stories to his own version of Lucky Luke. One of his comics, about two senior scouts, he shows to established comics creator Eddy Ryssack, whose main advice is to make sure everything is well documented. He also loved the work of André Franquin which he discovered at the age of 14 at a comics fair in Brussels. His puberty was a rather unhappy period, where Bosschaert withdrew into his own world and into music. He listened to artists like Tom Waits or Jackson Browne, but kept on drawing. When he was 18 years old, he visited comics author Pom. Seeing the poverty the author lives in is quite a shock, but it didn't stop him of becoming an artist himself.