In Vertommen 's collection
Illustration - Esquisses et Toiles.
Pencil
Mine de plomb.
30 x 42 cm (11.81 x 16.54 in.)
Added on 1/5/25
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Inscriptions
Signé en bas du dessin. Dédicace au verso. Noms effacés digitalement.
Comment
Jean-François Charles réalise, tout au long de l'année 1999, une trentaine d'aquarelles sur les Odalisques.
Il réalise également beaucoup d'affiches où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : l'Egypte ancienne, l'Orient, les femmes.
Ces dernières occupent en effet une large place dans l'œuvre de Jean-François Charles, tant dans ses bandes dessinées que dans ses toiles.
Suite à cela, le livre « Esquisses et Toiles » a été publié en 2001 complété par une exposition au CBBD (Centre Belge de la BD) à Bruxelles, du 15 septembre 2001 au 15 janvier 2002.
Dans ce livre, les dessins abondent, accolés à leurs croquis préparatoires, laissant ainsi percevoir par le lecteur une part de la création du dessinateur.
Cette illustration préparatoire se trouve, dans ce livre, au regard de celle terminée et en couleur.
Le croquis est l’art de la capture, ou transcription, d’une scène visuelle sur un support en deux dimensions.
Il s’agit d’un dessin rapide, d’une esquisse pas forcément réaliste, mais qui révèle l’essence de ce qui a été observé ou imaginé, parfois en exagérant les traits et les expressions.
Tracer une ligne fausse et la laisser volontairement, sans la gommer, cela à un nom en dessin, ça s’appelle un « repentir ».
Le principe c’est que l’artiste a vu que c’était faux mais il ne supprime pas son erreur.
Il la laisse à la vue de tous.
Un « repentir » ça sonne un peu comme un truc religieux d’autoflagellation/humilité vaniteuse /acceptation de sa faiblesse.
En mode « moi dessinateur je reconnais que je suis mauvais, je me repens ».
Mais il faut déjà comprendre que le terme est un peu mal utilisé.
Parce qu’on a pris l’habitude de désigner l’erreur comme étant le « repentir ».
Alors qu’en fait c’est la correction qui en est un.
Quand un artiste corrigeait un trait pour en faire un nouveau, on disait qu’il s’était repenti, c’est à dire qu’il s’était corrigé.
Le repentir, c’est la correction.
Observez ce magnifique dessin de Jean-François Charles et les multiples lignes fausses des bras, jambes et crosse du fusil.
Mais ça ne répond pas à notre question :
Pourquoi diable trouve-t-on autant de repentirs dans les dessins de grands artistes ?
Pourquoi laissent-ils des erreurs apparentes sur leurs dessins ?
Pour moi, il y a 3 raisons toutes simples à cela :
1 : ils s’en fichent
2 : ils s’en servent
3 : c’est beau
1 Se moquer du repentir
Un repentir c’est tout d’abord un bon témoignage que l’artiste est concentré par sa recherche et pas par son résultat.
Il est tendu vers l’avenir (comprendre son sujet) plutôt que tourné vers le passé (avoir merdé il y a 2 minutes).
Laisser un repentir c’est simplement l’artiste qui tracer sa route sans dysfonctionner et/ou vaciller sur le fait qu’il s’est planté.
Évidemment que l’artiste arrive qu’il se plante.
Il n’a jamais tout bon tout de suite.
Mais il peut aussi le prendre dans l’autre sens : en se forçant à laisser ses erreurs visibles, il contribue à installer une bonne dynamique.
Celle de désacraliser ce dessin-là, ce fantasme de beau résultat fini au profit de l’action de dessiner en général.
Il s’agit de passer du dessin comme « objet » au dessin comme « pratique ».
Et ça c’est le bon état d’esprit pour un dessinateur qui veut progresser.
2 Se servir du repentir
Laisser une trace fausse permet de ne pas retomber pieds joints dans la même erreur.
Quand il placé une main à endroit X alors qu’elle était à un endroit Y, il est passé par un chemin (comme ici par le bras par exemple, la jambe ou la crosse du fusil).
Et ce chemin, cette connexion-là, n’était pas suffisante.
Si il efface ce chemin, il y a de fortes chances que le cerveau de l’artiste continue à repasser par le même …
Car le principe même d’apprendre, de progresser c’est de faire de nouvelles connexions.
En gardant visible la trace de son « erreur », l’artiste évite de repasser par le même chemin.
Il peut mieux chercher à côté et donc se corriger.
3 Trouver beau le repentir
Bon alors évidemment la beauté est un concept très vague et on ne plus subjectif (Je ne m’étendrai pas la dessus).
Mais un « repentir » c’est beau pour plusieurs raison.
D’abord parce que les repentirs brouillent les limites du sujet.
Ils le font vibrer et apportent de la vie et du mouvement au dessin.
Mais aussi parce qu’ils témoignent du cheminement de l’artiste.
Regarder un dessin ce n’est pas regarder une simple représentation.
Le dessin porte en lui sa genèse, les traces de sa réalisation.
C’est tout à fait merveilleux !
Regarder un dessin c’est le voir en train d’être réalisé.
C’est une sorte de brouillage temporel qui crée un lien très fort et très complice entre le spectateur et l’artiste.
J’espère y être arrivé en vous présentant ce croquis préparatoire.
Je vous engage à consulter les autres œuvres de Jean-François Charles se trouvant dans ma galerie 2DG :
www.2dgalleries.com/galleries/jean-francois-charles-6183
Il réalise également beaucoup d'affiches où l'on retrouve ses thèmes de prédilection : l'Egypte ancienne, l'Orient, les femmes.
Ces dernières occupent en effet une large place dans l'œuvre de Jean-François Charles, tant dans ses bandes dessinées que dans ses toiles.
Suite à cela, le livre « Esquisses et Toiles » a été publié en 2001 complété par une exposition au CBBD (Centre Belge de la BD) à Bruxelles, du 15 septembre 2001 au 15 janvier 2002.
Dans ce livre, les dessins abondent, accolés à leurs croquis préparatoires, laissant ainsi percevoir par le lecteur une part de la création du dessinateur.
Cette illustration préparatoire se trouve, dans ce livre, au regard de celle terminée et en couleur.
Le croquis est l’art de la capture, ou transcription, d’une scène visuelle sur un support en deux dimensions.
Il s’agit d’un dessin rapide, d’une esquisse pas forcément réaliste, mais qui révèle l’essence de ce qui a été observé ou imaginé, parfois en exagérant les traits et les expressions.
Tracer une ligne fausse et la laisser volontairement, sans la gommer, cela à un nom en dessin, ça s’appelle un « repentir ».
Le principe c’est que l’artiste a vu que c’était faux mais il ne supprime pas son erreur.
Il la laisse à la vue de tous.
Un « repentir » ça sonne un peu comme un truc religieux d’autoflagellation/humilité vaniteuse /acceptation de sa faiblesse.
En mode « moi dessinateur je reconnais que je suis mauvais, je me repens ».
Mais il faut déjà comprendre que le terme est un peu mal utilisé.
Parce qu’on a pris l’habitude de désigner l’erreur comme étant le « repentir ».
Alors qu’en fait c’est la correction qui en est un.
Quand un artiste corrigeait un trait pour en faire un nouveau, on disait qu’il s’était repenti, c’est à dire qu’il s’était corrigé.
Le repentir, c’est la correction.
Observez ce magnifique dessin de Jean-François Charles et les multiples lignes fausses des bras, jambes et crosse du fusil.
Mais ça ne répond pas à notre question :
Pourquoi diable trouve-t-on autant de repentirs dans les dessins de grands artistes ?
Pourquoi laissent-ils des erreurs apparentes sur leurs dessins ?
Pour moi, il y a 3 raisons toutes simples à cela :
1 : ils s’en fichent
2 : ils s’en servent
3 : c’est beau
1 Se moquer du repentir
Un repentir c’est tout d’abord un bon témoignage que l’artiste est concentré par sa recherche et pas par son résultat.
Il est tendu vers l’avenir (comprendre son sujet) plutôt que tourné vers le passé (avoir merdé il y a 2 minutes).
Laisser un repentir c’est simplement l’artiste qui tracer sa route sans dysfonctionner et/ou vaciller sur le fait qu’il s’est planté.
Évidemment que l’artiste arrive qu’il se plante.
Il n’a jamais tout bon tout de suite.
Mais il peut aussi le prendre dans l’autre sens : en se forçant à laisser ses erreurs visibles, il contribue à installer une bonne dynamique.
Celle de désacraliser ce dessin-là, ce fantasme de beau résultat fini au profit de l’action de dessiner en général.
Il s’agit de passer du dessin comme « objet » au dessin comme « pratique ».
Et ça c’est le bon état d’esprit pour un dessinateur qui veut progresser.
2 Se servir du repentir
Laisser une trace fausse permet de ne pas retomber pieds joints dans la même erreur.
Quand il placé une main à endroit X alors qu’elle était à un endroit Y, il est passé par un chemin (comme ici par le bras par exemple, la jambe ou la crosse du fusil).
Et ce chemin, cette connexion-là, n’était pas suffisante.
Si il efface ce chemin, il y a de fortes chances que le cerveau de l’artiste continue à repasser par le même …
Car le principe même d’apprendre, de progresser c’est de faire de nouvelles connexions.
En gardant visible la trace de son « erreur », l’artiste évite de repasser par le même chemin.
Il peut mieux chercher à côté et donc se corriger.
3 Trouver beau le repentir
Bon alors évidemment la beauté est un concept très vague et on ne plus subjectif (Je ne m’étendrai pas la dessus).
Mais un « repentir » c’est beau pour plusieurs raison.
D’abord parce que les repentirs brouillent les limites du sujet.
Ils le font vibrer et apportent de la vie et du mouvement au dessin.
Mais aussi parce qu’ils témoignent du cheminement de l’artiste.
Regarder un dessin ce n’est pas regarder une simple représentation.
Le dessin porte en lui sa genèse, les traces de sa réalisation.
C’est tout à fait merveilleux !
Regarder un dessin c’est le voir en train d’être réalisé.
C’est une sorte de brouillage temporel qui crée un lien très fort et très complice entre le spectateur et l’artiste.
J’espère y être arrivé en vous présentant ce croquis préparatoire.
Je vous engage à consulter les autres œuvres de Jean-François Charles se trouvant dans ma galerie 2DG :
www.2dgalleries.com/galleries/jean-francois-charles-6183
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About Jean-François Charles
Jean-François Charles is a Belgian comic book writer and illustrator. He is best known for the series China Li, India Dreams, Fox, Les Pionniers du Nouveau Monde and Le Bal du rat mort.