Dans la collection de Valerian
Commentaire
L’oeuvre
Arzach est un des personnages majeurs de Mœbius, et peut-être sa plus grande œuvre, avec laquelle il va révolutionner la bande dessinée. Le premier album de 32 planches en couleur est publié à l’origine par épisodes en 1975 et 1976 dans le magazine Métal hurlant, avant de paraître aux Humanoïdes Associés en 1976. Il est constitué d'une série de cinq histoires autonomes, sortes de « nouvelles graphiques » de quelques planches chacune.Cette bande dessinée nous emmène dans des paysages fantasmagoriques et colorés, hors du temps et de l’espace. Ainsi, Arzach évolue dans ces univers étranges, accompagné de son oiseau, sorte de ptérodactyle à la fois mécanique et organique. Le lecteur est désorienté, faute de récit linéaire et explicite, sur cette planète indéfinie à une époque indéfinie, avec l’étrange sensation d’un monde qui se meut au ralenti. L’ambiance est souvent assez sombre, entre personnages moroses et immenses étendues minérales. Les histoires sont dépourvues de phylactères, cette planche est la seule exception.Mœbius a dit lui-même que Arzach avait consisté à libérer par le dessin ses propres sensations inconscientes, avec des scènes de l'ordre de l'onirisme : « Ces mondes étranges, au-delà du visible, révèlent quelque chose de très personnel, de l’ordre de la sensation. Le projet est d’exprimer le niveau le plus profond de la conscience à la frontière de l’inconscient. »
La planche
Difficile alors de s’aventurer dans l’interprétation d’une telle planche, qui vient clore cette 4ème histoire. Tout juste peut-on risquer l'hypothèse de l’ouverture sur l’Au-delà, car la Pierre écarlate symbolise l’Au-delà, tous ces personnages tout autour, sont ils des Arzach ? Ou, ces personnages seraient-ils les créateurs, ou des visiteurs venus d’ailleurs, observant ce monde étrange par cette fenêtre que l’oiseau semble prêt à franchir. Tel un messager faisant le lien entre ces deux univers.La planche est servie par le dessin et les couleurs magnifiques de Mœbius. Elles sont d’une grande vivacité, et servent de démarcation. Le froid du vert émeraude s’oppose aux couleurs chaudes que sont le jaune et le rouge du monde d’où surgit le volatile d’Arzach.L'auteur prend également un malin plaisir à changer l'orthographe du titre tout au long des histoires. On passe dans les titres d’Arzach à Harzak, Arzak, Harzakc ou encore Harzack, sans que l'on ne sache jamais vraiment à quoi fait référence ce mot. Ici, le seul phylactère mentionne une 6ème orthographe, Harzach, qui vient clore cette 4ème et dernière histoire en couleurs. La 5ème histoire est réduite à deux pages en noir et blanc, plus sommaires graphiquement.La planche est publiée dans le n° 5 de la revue Métal Hurlant, de janvier 1976.
Il est à noter que ces planches sont d’une fragilité extrême, la majorité étant à l’encre de couleur (Ecoline) celle-ci ne supportant pas la lumière, voir même la luminosité ambiante , il en découle qu’avec les années , la plupart ont mal vieillis les couleurs ayants fadis voir disparues .
Inspiration et suites
Que ce soit consciemment ou inconsciemment, il est évident que, lorsqu’il a créé Arzach, Moebius est allé chercher dans sa mémoire les pages de cette création de Raymond Poïvet intitulée M.I.X, datant de 1965. Toutefois, sans renier le talent et la qualité des planches de cet auteur, Moebius a su transcender cette version initiale.Trente ans plus tard, avec "L’Arpenteur", Moebius donnera une suite à ce personnage. Son personnage de Starwatcher peut-être également considéré comme un avatar d’Arzach, un résultat de la transformation du guerrier, très masculin, en une figure androgyne.
Arzach est un des personnages majeurs de Mœbius, et peut-être sa plus grande œuvre, avec laquelle il va révolutionner la bande dessinée. Le premier album de 32 planches en couleur est publié à l’origine par épisodes en 1975 et 1976 dans le magazine Métal hurlant, avant de paraître aux Humanoïdes Associés en 1976. Il est constitué d'une série de cinq histoires autonomes, sortes de « nouvelles graphiques » de quelques planches chacune.Cette bande dessinée nous emmène dans des paysages fantasmagoriques et colorés, hors du temps et de l’espace. Ainsi, Arzach évolue dans ces univers étranges, accompagné de son oiseau, sorte de ptérodactyle à la fois mécanique et organique. Le lecteur est désorienté, faute de récit linéaire et explicite, sur cette planète indéfinie à une époque indéfinie, avec l’étrange sensation d’un monde qui se meut au ralenti. L’ambiance est souvent assez sombre, entre personnages moroses et immenses étendues minérales. Les histoires sont dépourvues de phylactères, cette planche est la seule exception.Mœbius a dit lui-même que Arzach avait consisté à libérer par le dessin ses propres sensations inconscientes, avec des scènes de l'ordre de l'onirisme : « Ces mondes étranges, au-delà du visible, révèlent quelque chose de très personnel, de l’ordre de la sensation. Le projet est d’exprimer le niveau le plus profond de la conscience à la frontière de l’inconscient. »
La planche
Difficile alors de s’aventurer dans l’interprétation d’une telle planche, qui vient clore cette 4ème histoire. Tout juste peut-on risquer l'hypothèse de l’ouverture sur l’Au-delà, car la Pierre écarlate symbolise l’Au-delà, tous ces personnages tout autour, sont ils des Arzach ? Ou, ces personnages seraient-ils les créateurs, ou des visiteurs venus d’ailleurs, observant ce monde étrange par cette fenêtre que l’oiseau semble prêt à franchir. Tel un messager faisant le lien entre ces deux univers.La planche est servie par le dessin et les couleurs magnifiques de Mœbius. Elles sont d’une grande vivacité, et servent de démarcation. Le froid du vert émeraude s’oppose aux couleurs chaudes que sont le jaune et le rouge du monde d’où surgit le volatile d’Arzach.L'auteur prend également un malin plaisir à changer l'orthographe du titre tout au long des histoires. On passe dans les titres d’Arzach à Harzak, Arzak, Harzakc ou encore Harzack, sans que l'on ne sache jamais vraiment à quoi fait référence ce mot. Ici, le seul phylactère mentionne une 6ème orthographe, Harzach, qui vient clore cette 4ème et dernière histoire en couleurs. La 5ème histoire est réduite à deux pages en noir et blanc, plus sommaires graphiquement.La planche est publiée dans le n° 5 de la revue Métal Hurlant, de janvier 1976.
Il est à noter que ces planches sont d’une fragilité extrême, la majorité étant à l’encre de couleur (Ecoline) celle-ci ne supportant pas la lumière, voir même la luminosité ambiante , il en découle qu’avec les années , la plupart ont mal vieillis les couleurs ayants fadis voir disparues .
Inspiration et suites
Que ce soit consciemment ou inconsciemment, il est évident que, lorsqu’il a créé Arzach, Moebius est allé chercher dans sa mémoire les pages de cette création de Raymond Poïvet intitulée M.I.X, datant de 1965. Toutefois, sans renier le talent et la qualité des planches de cet auteur, Moebius a su transcender cette version initiale.Trente ans plus tard, avec "L’Arpenteur", Moebius donnera une suite à ce personnage. Son personnage de Starwatcher peut-être également considéré comme un avatar d’Arzach, un résultat de la transformation du guerrier, très masculin, en une figure androgyne.
Publication
- Arzach
- Les Humanoïdes Associés
- 06/1976
- Page 32
Voir aussi :
Arzach
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A propos de Moebius
Jean Giraud, connu sous son vrai nom et sous les pseudonymes Moebius et Gir est un auteur français de bande dessinée. Sous le pseudonyme de Moebius, il est l'auteur et/ou le dessinateur de bandes dessinées fantastiques qui lui valent une reconnaissance internationale jusqu'aux États-Unis et au Japon, habituellement peu réceptifs à la bande dessinée européenne.
