Gaston Lagaffe, 1967.

André FRANQUIN : encre de chine pour la dernière case ultérieurement remaniée de la planche n° 449 de Gaston Lagaffe.

Publication du gag dans l'hebdomadaire SPIROU n° 1508 du 5 mars 1967 (reliure éditeur n° 104) puis en album aux Editions DUPUIS.

C’est dans ce gag qu’apparaît pour la toute première fois le Gaffophone. On distingue les personnages de Joseph Boulier (chef comptable), Jef Van Schrijfboek (traducteur), Léon Prunelle (rédacteur), Yves Lebrac (dessinateur) et la secrétaire anonyme.

« Dites, on ne sait pas ce que vous avez fait à votre plancher, ici. Mais ça ne doit pas être bon pour nos plafonds, au cinquième... ... Alors examinez-les vous-mêmes, nous vous les avons montés... ».

André FRANQUIN adorait représenter des effets de foule; ici, plus modestement, il restitue parfaitement le dynamisme du petit groupe compact qui introduit d'un bloc le bureau où Gaston vient d'effectuer le premier essai de son Gaffophone.

Dans un souci constant de perfectionnisme, l'auteur fait le choix de modifier cette case uniquement afin de supprimer le personnage de la secrétaire qui n'avait pas l'expression de colère contenue affichée par tous les autres personnages. La découpe anarchique de cette pièce et son caractère anecdotique n'affectent en rien l'immense plaisir qu'elle peut apporter à un collectionneur : très belle qualité d'encrage ; expressivité magistrale des visages ; mouvements des personnages parfaitement restitués - comme toujours chez FRANQUIN ; présence de nombreux personnages secondaires de la série ; décors minimalistes caractéristiques des bureaux de la rédaction ; case finale résumant le gag et symbolisant l'action dévastatrice du Gaffophone - et plus largement l'action perturbatrice de Gaston au sein de la rédaction du Journal de SPIROU... Bref tout y est... et même Gaston, en filigrane ! Tous les regards, lourds et noirs, se tournent hors-champ vers le héros-sans-emploi, qui ne se lasse jamais d'inventer de nouvelles sources de catastrophes. Le Gaffophone est né et pour Prunelle, Lebrac, De Mesmaeker et les autres victimes de ses vibrations, c'est le début d'une longue série de gags provoqués par cet improbable instrument.

Simple demi-case, ou cristallisation hyper-jouissive des génies comiques, narratifs et graphiques d'André FRANQUIN ?