Dans la collection de Vertommen
Kiko, Foufi - Le secret de la montagne - Planche N° 32. - Planche originale
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Foufi - Le secret de la montagne - Planche N° 32.

Planche originale
1969
Encre de Chine
Feuille à dessin. Mine de plomb et encre de chine.
35.5 x 43 cm (13.98 x 16.93 in.)
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Détail demi planche supérieure.
Détail demi planche inférieure.
Détail. Foufi et son tapis magique.
Détail. Le sheikh El Haoui, le Sultan Bouye et son fils, Fissa Baba.
Détail. Le sheikh El Haoui.
Détail. Foufi et son tapis magique.
Détail. Chameau transportant Foufi.
Détail. tête de chameau qui mérite le détour.
Détail. Hallah-Zoup (fidèle ?) cuisinier.
Page 37 du Spirou N° 1630 du 10 juillet 1969.

Description

Planche N° 32 de l’histoire de Foufi intitulé « Le secret de la montagne ».

Inscriptions / Signatures

Signature dans la dernière case avec numéro de la planche et datée 69. Légère trace de collant à certains phylactères

Commentaire

Le Secret de la montagne est la vingt-et-unième histoire de la série Foufi de Kiko. Elle est publiée pour la première fois du N° 1615 au N° 1638 du journal Spirou.
La planche présentée est parue dans le Spirou N°1630 du 10 juillet 1969 et en page 37 (voir visuel).
Il y eu une publication pirate faite par l’éditeur Grafik en mars 2016 reprenant l'intégralité de histoires "le secret de la montagne " et "Cirques".


Il était une fois, dans une ville citée dans « mille et une nuits »(1), la naissance le 24 mai 1936, à Héliopolis (ville englobée par le Caire) en Égypte, de Roger Kamille.
Ce dernier a fait ses études au Collège de la Saint-Famille(2), toujours à Héliopolis au Caire.

Dès le collège, il illustre quelques publications de son établissement secondaire au Caire et parvient à publier quelques gags dans des revues de langue française.
Il prend le pseudonyme de Kiko, surnom qui lui était donné quand il était enfant.
Tout en poursuivant ses études au Caire, qui déboucheront sur une Licence en lettres françaises, il suit par correspondance les cours de l'école ABC de dessin (option publicité) de Paris.
Dès 1957, il illustre la page blagues illustrées dans un magazine cairois et réalise divers travaux d'illustration.
Il collabore au magazine (hebdomadaire égyptien) pour la jeunesse « Samir » pour lequel il réalise de nombreuses couvertures ainsi que des séries d'aventures, notamment Isam.

Il semblerait que son parcours ne fut pas toujours simple et a dû surtout fuir le pays avec sa famille au Canada, pour des raisons politique, de 1962 à 1963(3).

Laissons maintenant parler Franquin(4)
« Un jour, Roger Camille (Kiko), l'auteur de Foufi, s'est pointé chez moi, venant du Canada. Comme l'atelier était vaste et que la chambre du fond ne servait qu'à contenir deux armoires bourées de documents, il a logé là pendant quelques mois et nous avons un peu travaillé ensemble.[...]Je fignolais les gags [pour Foufi], je faisais une sorte de mise en scène préparatoire. »

Franquin ayant convaincu Charles Dupuis de faire entrer Kiko dans l'équipe de Spirou, magazine pour lequel il crée, sur des scénarios de Jacques Devos (crédité comme « conteur » et non pas « scénariste »), la série Djinn en 1964(5).
S’ensuivi un mini-récit sur scénario de Lucien De Gieter, Ali-Bibi le petit fakir(6).

En 1965, ayant rôdé le personnage de Foufi, avec l’amical concours d’André Franquin, dans un journal libanais, il l’introduit dans Spirou en 1965.
En dépit du bon accueil des lecteurs de Spirou, l'éditeur ne soutient pas la série, qui ne connaît que deux albums en 1968.
De manière sporadiquement il continuera cette série jusqu’en 1979(7).
Toujours avec l'appui très poussé de Franquin, Charles Dupuis a accordé à Kiko des albums cartonnés alors que ni Hubinon , Morris ou encore Tillieux n'avaient ce privilège à l'époque.

Kiko sera contraint de se tourner vers le dessin publicitaire pour continuer à travailler, en Belgique pour la promotion de la barre chocolatée Milky Way et en France pour les crèmes glacées Motta pour lesquelles il crée le personnage de Max le lion.

Kiko décède le 23 mai 2006, la veille de son septantième anniversaire, à Schaerbeek après une longue et pénible maladie.


Parlons un peu de l’univers de Foufi qui est un jeune garçon distrait(8).

Un ami de Foufi, un vieux sorcier, lui offre un tapis volant car il a un cœur pur(9).
Depuis lors, il passe son temps sur son tapis volant (qui à plusieurs utilisations), survolant les dunes sans fin, les oasis et les villes magnifiques, comme Bagdad, tout en mangeant des dattes, opprimer les fâcheux et aider les nécessiteux.

Si nous n’y trouvons pas, sur cette planche, les magnifiques décors de ville ou village, je vous engage malgré tout à consulter le visuel des cases ou le dessin vif, précis et surtout détaillé à la Franquin (voyez par exemple la gueule du chameau), l'amour du travail bien fait a beaucoup contribué à la qualité graphique de Kiko.
Regardez également la construction de la planche au niveau des cases avec, en dessous, une belle case en silhouette.

Toutefois, nous y trouvons la plupart des personnages de cette série.
Bien entendu, Foufi et le tapis magique (sagement enroulé) ;
Le Sultan Bouye ;
Son fils Fissa Baba qui ne rêve que de posséder tout ce qu'a Foufi malgré le fait qu'il ait déjà tout ;
Le sheikh El Haoui, ami de Foufi ;
Hallah-Zoup (fidèle ?) cuisinier et cela en dernière case.


(1) Si le noyau du texte des « Mille et Une Nuits » n’est connu originairement qu’en arabe, il est en réalité originaire d’Inde et de Perse. C’est en effet un livre persan complet – les Hazân Afsâne (Mille contes), en arabe Alf Layla (Mille nuits), qui est traduit à Bagdad au VIIIe siècle.
La plupart des contes des Nuits se déroulent dans le croissant fertile (Syrie, Liban, Palestine, Irak et Iran). La ville est d’ailleurs le décor privilégié des contes, en tant que centre du pouvoir, mais aussi centre économique et religieux. Les villes les plus mentionnées sont Bagdad, métropole de l’Empire des Abbassides (mi-VIIIe, mi-XIIIe), Damas, capitale des Omeyades (VIIe-VIIIe siècles), le Caire des Fatimides d’Egypte de la fin du Xe-fin XIIe.


(2) Le Collège de la Sainte-Famille du Caire (populairement appelé CSF), est une institution catholique francophone d'enseignement primaire et secondaire dirigée par les pères Jésuites.
Il fut fondé comme collège-séminaire en 1879, à la demande du Pape Léon XIII qui souhaitait améliorer la formation d'étudiants pour la prêtrise au sein de l'Église copte catholique.
Les sections préparatoires et secondaires du collège se trouvent dans le quartier de Faggalah au Caire, tandis que la section primaire se trouve à Daher. Une autre section primaire se trouve à Héliopolis, un autre quartier du Caire.


(3) Les Syro-Libanais d'Égypte (Chaouam - Levantin) sont un groupe ethnique minoritaire en Égypte.
Après la révolution qui mit fin à la monarchie en 1952, et la prise du pouvoir par le colonel Gamal Abdel Nasser, la situation des minorités d’Égypte changea progressivement.
Face à un nationalisme égyptien revendiqué par le nouveau pouvoir, les « minorités allogènes » comme les Grecs, les Arméniens, les Italiens mais aussi les Chaouam parurent suspectes. Les lois de nationalisation en 1961 touchèrent durement la bourgeoisie et la classe moyenne syro-libanaise qui vit la majorité de ses biens saisis.
Durant cette période, un grand nombre de familles syro-libanaises quittèrent l’Égypte, pour le Liban, l’Europe, l’Amérique du Nord.
Depuis les années 1960, de nombreuses familles syro-libanaises d’Égypte résident au Canada, en particulier à Montréal où se trouve notamment une cathédrale grecque-catholique (Saint-Sauveur des Melkites), aux États-Unis, en France (Église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris), en Suisse ou en Belgique. On trouve aussi de nombreux descendants de ces familles au Liban, en particulier à Beyrouth.


(4) André Franquin dans « Et Franquin créa la gaffe » de Numa Sadoul.
En 1957, Franquin loue à Bruxelles un petit appartement (au numéro 15 de l’avenue du Brésil à Ixelles) qui lui servira d'atelier. Il y accueille les jeunes auteurs Jidéhem, Roba, Verbruggen (un vieil ami qui colorie les planches de Modeste et Pompon et qui possède sa table dans l'atelier), Marcel Denis, Kiko,…


(5) Edité aux « Éditions du Taupinambour » en 2008.


(6) Edité aux éditions « Loup » en 2002.


(7) les récits de Foufi furent publiés, en quatre albums entre 1996 et 2009, par Les éditions « Point Image ».


(8) Foufi étant le prénom du frère de Kiko qui lui habite à Alexandrie en Egypte.


(9) l'idée d'adjoindre ce tapis volant au petit héros est une idée de Franquin.
Un tapis magique qui n'obéit qu'à Foufi. Mais obéir est un grand mot car, parfois, le tapis n'en fait qu'à sa tête ...

Publication

  • Le secret de la montagne
  • Grafik
  • 03/2016
  • Page intérieure

Voir aussi :   Foufi

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A propos de Kiko

Kiko, de son véritable nom Roger Camille, est un auteur (dessinateur et scénariste) de bande dessinée et illustrateur belge notamment connu pour la série Foufi.