Dans la collection de MV9957
Dédicace par Marco Tóxico - Dédicace
734 

Dédicace

Dédicace
2013
Feutre
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Lápiz - Comunidad boliviana de ilustradores
Marco "Tóxico" Guzman
Escape - Supplément culturel hebdomadaire de La Razón
La Serpiente negra - Los Chinches
Marco "Tóxico" Guzman
La verdad nos hará zombies
Musicanibal
Musicanibal

Commentaire

Voilà un autre larron de la joyeuse bande « Lápiz » de La Paz que j’ai connue dans ces années-là. Il y avait comme un malentendu au sujet de Marco. A voir la stridence de ses dessins, on l’imaginait volontiers être tombé dans le chaudron du rock étant petit, un rock plus ou moins acide. On le voyait bien du côté de Frank Zappa par exemple, et ce d’autant plus qu’au moment où j’ai connu Marco il venait d’illustrer la pochette d’un groupe londonien, « Los Chinches », pour leur disque « La Serpiente Negra », qui était une combinaison de cumbia péruvienne et de guitares et claviers tout ce qu’il y a de plus moderne, très Ska. Eh bien non ! Parmi les influences culturelles qu’il citait, le rock n’apparaissait pas au premier plan. Il citait beaucoup plus volontiers les auteurs-compositeurs « à texte », contestataires et engagés, car Marco est d’abord un amoureux des mots et du verbe, au positionnement libertaire. Le surnom qu’on lui a collé, « tóxico », est lui aussi le résultat d’un malentendu, puisque les kiosques qui écoulaient le fanzine auquel il collaborait, « Trazo Tóxico », lui donnèrent ce surnom parce que c’était lui qui livrait le fanzine. De fait, Marco qui a souffert de graves problèmes de santé, est un garçon sans aucun vice ni excès, qui fuyait plutôt la vie nocturne.

Marco, né en 1982, travaillait directement sur ordinateur et ne s’enivrait donc pas du toucher du crayon ou de la feuille. Lui non plus n’aimait pas la politique d’Evo Morales, à qui il reprochait, pour sa part, trop de compromissions et une politique pas assez à gauche. Il considérait que l’art devait servir avant tout à faire bouger les choses, un agitateur quoi ! Il réalisa une série d’affiches sur les figures de la vie politique pour une exposition à Cochabamba. Celle consacrée à Evo Morales, que je reproduis ici, fut censurée.

Marco « Tóxico » qui s’exportait assez bien (festivals et publications souvent underground, même en France) fit partie de ces jeunes auteurs retenus par Taschen pour « Illustration Now ! Vol. 4 » de 2011. Il venait à cette époque-là de fonder une petite maison d’édition (vivant très chichement) : « La ñatita » pour publier des fanzines, tant bien que mal, tels que : « Animal marginal », « Divino Golfo » ou « Gringo muerto »…. Je ne sais pas où il en est aujourd’hui.

Sa devise était : « Gros, laid et chauve, je fais des bandes dessinées parce que c’est plus facile que de vendre de la drogue ».

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