Dans la collection de Nicfit
Willy Vandersteen, Karel Boumans, De grappen van Lambik - Les farces de Mr Lambique - Planche originale
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De grappen van Lambik - Les farces de Mr Lambique

Planche originale
1954
Encre de Chine
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Planche
Les farces
Publication
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Description

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Page publiée le 11 avril 1954 dans l’hebdomadaire flamand « De Bond », puis dans l’album « De grappen van Lambik » (Les farces de Mr Lambique) numéro 1, en 1955.

La série des « Farces de Mr Lambique » a été créée pour l’hebdomadaire de la ligue des familles nombreuses. Willy Vandersteen livrait une farce par semaine, dans laquelle Lambique y œuvre, du moins au début, en tant que plombier.

Cette page illustre bien les différentes caractéristiques de l’œuvre de Vandersteen, en particulier Suske en Wiske (Bob et Bobette). L’humour absurde bien entendu, qui est présent dans toutes les aventures de Suske en Wiske; les traits de caractère de Lambique : à la fois prétentieux et pas très malin mais au grand cœur. Ainsi que Tante Sidonie, vieille fille tellement soupe au lait !

Au niveau du dessin on retrouve dans plusieurs cases les fameux nuages « qui sortent de l’horizon » (j’adore), véritablement collés au sol (le climat du plat pays...) et les fines silhouettes de façades très flamandes (case 5 en particulier); ainsi qu’une scène de transition à contre-jour (case 8) dont Vandersteen est friand.

Pour l’anecdote on note une modification du texte déjà encré, en case 2, que clame Sidonie :
« Ga maar op een ander uw affronten verkopen, zotte meneer de jeune premier » (littéralement « Va donc vendre tes affronts à quelqu’un d’autre, idiot, Monsieur le jeune premier ») est remplacé par
« Ga maar op een ander uw beledigingen verkopen, hoor, meneer de jeune premier » (littéralement « Ecoute, va donc vendre tes insultes à quelqu’un d’autre, Monsieur le jeune premier », un rien moins impertinent.

C’est le jeune Karel Boumans qui a encré le dessin de Willy, au début de leur collaboration. Il est pour certains, j’en fais partie, le meilleur encreur que Vandersteen ait jamais eu, apportant beaucoup de finesse et de clarté à son dessin. Leur collaboration s’achèvera malheureusement en 1959, Boumans n’étant vraisemblablement pas satisfait par l’anonymat forcé du studio Vandersteen qui s’apprête à naître. Voir à ce sujet l’ouvrage très complet de Peter Van Hooydonck (1).

Le langage est une autre caractéristique de la haute époque de Vandersteen, qui n’hésite pas à faire usage de son flamand local dans les textes de ses personnages, plutôt que le néerlandais standardisé; on retrouve ainsi les « ge » pour « je » (tu) et « gij zijt » pour « je bent » (tu es), pas du tout utilisé aux Pays-Bas, du moins dans le langage courant. Cette particularité, Vandersteen l’utilise à dessein, pour rendre ses personnages plus proches des lecteurs, plus sympathiques. Une version spécifique de chaque album est néanmoins éditée pour les Pays-Bas, purgée ou corrigée des expressions locales. Cependant au cours des années soixante, Vandersteen s’orientera finalement vers une édition unique en Néerlandais standard (2).

En conclusion, je suis très heureux d’avoir une planche des Farces !

(1) Vandersteen, le Bruegel de la bande-dessinée, Peter Van Hooydonck, 1994
(2) De taal is half het volk, Knack du 7 octobre 2010

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A propos de Willy Vandersteen

Willy Vandersteen, de son nom complet Willebrord Jan Frans Maria Vandersteen est un scénariste et dessinateur belge néerlandophone de bande dessinée. Il est l'un des auteurs les plus connus de la bande dessinée belge. En 50 ans de carrière, il a avec son studio publié plus de 1 000 albums de bande dessinée dans plus de 25 séries, vendus à plus de 200 millions d'exemplaires dans le monde.