Chris Ware Building stories 1pm

Un peu à la mnière de Perec avec "La vie Mode d'emploi", Chris Ware, qui est un écrivain en bd, est en train de construire un grand oeuvre qu'il appelle "building stories", ou "comment raconter des histoires" et "des histoires d'un immeuble", jouant des relations qui se jouent à votre insu avec vos voisins les autres humains. Ici, c'est un tranche d'une journée, il y en a ainsi 24, une par heure, parues dans le New York Times et pas encore traduites en français ni encore rassemblées en album.

Ca se lit en savourant tous les détails et en remontant le temps dans le passé de cette vieille dame qui est la logeuse, propriétaire de l'immeuble et qui loue aux autres protagonistes. Elle est vieille, elle a toujours été seule, mais d'une case à l'autre, elle se voit petite fille, jeune femme qui passe à côté de la vie, tout ça pour finir par se faire insulter au téléphone par un locataire pour une histoire de robinet.

Un peu à l'écart, dans les dernières cases en bas à droite, séparée par un espace blanc plus large, une voisine se méprend sur les sons qu'elle a entendus, et interprète comme une querelle d'amoureux les reproches téléphonés de manière véhémente par le locataire à sa logeuse.

Lire Chris Ware, c'est redécouvrir des potentialités que la bd explore peu. C'est prodigieux, le découpage est parfois déroutant, mais toujours au service des émotions.
C'est une extraordinaire littérature.