Dans la collection de Ludovic 
David Wright, Carol Day - Dangerous Currents - Planche originale
1374 

Carol Day - Dangerous Currents

Planche originale
1957
Encre de Chine
42 x 13 cm (16.54 x 5.12 in.)
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Description

Carol Day - Dangerous Currents
Strip 317
Publication The Daily Mail - Septembre 1957
Encre de Chine et gouache blanche
1957

Commentaire

A propos de l’invisible Carol Day

Même le fan le plus aveugle aura certainement entendu parler de Little Nemo, Flash Gordon, Krazy Kat, Terry et les Pirates, ou Peanuts. Mais imaginez un instant la possibilité qu'il y ait pu y avoir une bande dessinée qui soit passée à travers les mailles du filet, qui n'ait jamais été collectionnée, et dont la seule apparition dans un livre remonte à une trentaine d’années. Inexplicablement, c'est le sort qu'a connu la sublime bande dessinée britannique Carol Day et son créateur David Wright. Carol Day parait pendant plus de dix ans, de 1956 à 1967, dans le Daily Mail, fait des adeptes fanatiques, est distribuée dans 22 pays, avant de disparaître discrètement comme si elle n'avait jamais existé.

Le dessin de Wright avait la compréhension intuitive et décontractée du langage corporel d'un Raymond ou d'un Drake mais il utilisait son pinceau et sa plume dans le style pictural d'illustrateurs beaucoup plus anciens comme Charles Dana Gibson et James Montgomery Flagg. Wright dessinait à peine ses strips, se contentant de crayonner suffisamment pour pouvoir voir où les personnages et les décors se plaçaient. Une fois que c'était fait, il passait à l'action avec de grands coups de pinceaux noirs, délimitant les traits, les formes et les ombres. Enfin, il assénait couche après couche des coups de crayon denses, des hachures sombres et oppressantes pour les arrière-plans et des lignes délicates, esquissées, intimes pour les visages, les tissus et les feuillages. Il évitait autant que possible les contours, préférant faire jouer les tons et les surfaces les uns sur les autres dans un mélange d'ombres, de textures et de lumière.

Carol Day a été perçue comme un personnage légèrement sinistre et macabre, en grande partie à cause de son dessin sombre aux hachures croisées oppressantes. Wright lui-même était apparemment un personnage plutôt sombre, presque mélancolique. Il adorait l'art et était d’une exigence extrême pour son propre travail, il avait le sentiment profond que les bandes dessinées étaient en quelque sorte indignes de lui. Malgré sa compréhension évidente des mécanismes très complexes de la bande dessinée, il en avait une piètre opinion. C’est clairement démontré par sa fascination pour le célèbre traité anti-bande dessinée de Fredric Wertham Seduction of the innocent.

L'un de ses trois fils, Nicky Wright, était passionné par les bandes dessinées américaines (à l'époque, il n'y en avait pas en Angleterre). Après avoir lu les avertissements alarmants de Wertham sur la délinquance juvénile imminente, Wright a emmené les titres incriminés dans son jardin et y a mis le feu ! Qu'un artiste du talent et de l'intelligence évidente de Wright ne puisse pas voir une quelconque parenté avec les stars du comics est presque incroyable, mais il est clair qu'il ne l'a pas fait.

Son ambivalence envers la bande dessinée s'étend également à ses relations avec ses collègues artistes, qui étaient presque inexistantes à la seule exception d'une amitié étroite avec Tony Weare, le dessinateur de Matt Marriott qui, des années plus tard, dessinera également un épisode de V for Vendetta.

David A. Roach, The Best Artist You Don't Know - Revealing the work of unknown artist genius David Wright in Comic Book Artist #18, 2002

A lire sur le remarquable travail de Roger Clark pour la diffusion et la (re)connaissance de Carol Day :
Roger Clark, Lipstick on My Collar : My Affair with Carol Day in Illustrator #2, 2012

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A propos de David Wright

David Wright était un illustrateur britannique principalement connu pour ses Pinups pendant la 2ème guerre mondiale. Il a aussi crée le comics Carol Day pour le Daily Mail en 1956, mettant alors en place un style de comic "soap opera" tel qu'il était à la mode alors aux Etats-Unis.