Bob Morane - L’Empreinte du crapaud

Planche 31 du tome 17
Prépublication dans le journal de Tintin n°25/145 du 20 juin 1978

Signée au crayon à papier

La 49e aventure de Bob Morane par Henri Vernes parait en 1968 aux éditions Pocket Marabout.

Le célèbre aventurier a de très nombreux ennemis, et dans ce roman ce sont des hommes-crapauds.
Ils sont déjà apparus une première fois dans le tome Les crapauds de la mort paru en 1967.
L’empreinte du crapaud est le second roman du cycle des crapauds qui en comprend 2 autres à sa suite : Le masque du crapaud (1975) et L'antre du crapaud (1996).

Dans ce tome Bob Morane et son fidèle ami Bill Ballantine sauvent une jeune fille attirée dans les marais par d’étranges bateliers mi-homme mi-crapaud.
L’abbé du village raconte aux deux aventuriers une légende médiévale sur l’ancien seigneur sanguinaire de la région surnommé le Crapaud et sa cruelle fille Aude de Machelouve qui sera brulée vive par les villageois. En se rendant au château du seigneur ils sont de nouveau confrontés aux hommes crapauds qui semblent obéir à Aude de Machelouve ressuscitée.
Après une première rencontre mouvementée Aude se noie dans les marécages pour échapper à Bob Morane.

Vous pouvez le lire la suite dans la bande dessinée parue en 1979 aux éditions Dargaud.
Et savoir ce qui va arriver à ce pauvre commandant Morane à la fin de cette planche :-)

William Vance a repris le dessin de Bob Morane en 1968 des mains de Gerald Forton.
En 1979 et après 16 tomes, L’empreinte du Crapaud sera son avant-dernier livre consacré à ce héros.

Pour ces deux derniers épisodes, Henri Vernes trop occupé n'a pas le temps de fournir les scénarios pourtant assez succincts à son dessinateur
Vance dans une interview au magazine Hop dans son numéro 56 de mars 1993 semble avoir apprécié cela
Il déclare :

Cela m'amusait et me permettait de donner mon point de vue sur le déroulement de l'histoire.

Le livre d’Henri Vernes fait presque 200 pages où l’action est très abondamment décrite, et William Vance l’adapte en seulement 46 pages dessinées.

Alors que souvent les planches de Bob Morane sont assez bavardes, l’adaptation de Vance donne la part belle aux dessins et aux ellipses.
Ce qui fait que les raccourcis de l’histoire sont légions dans cette bd et même si on ne comprend pas tout, des actions des protagonistes aux paroles échangées, on se laisse porter par l’atmosphère générale envoutante et par les péripéties trépidantes.

Ainsi cette planche résume à elle seule presque 4 pages du livre.
On peut comparer les pages du roman et l’interprétation par le dessinateur qui condense l’histoire en seulement 7 cases.
Voir les images additionnelles du texte original aux éditions Marabout.

La période où Vance a dessiné cet épisode marque une rupture dans son style. Au même moment, sur les épisodes de Ramiro ou de Ringo perce également cette évolution.
Il n’y a qu’à lire le précédent Bob Morane avec l’épisode Les bulles de l’ombre de 1977 et celui-ci de 78.
Fini le dessinateur au trait classique et parfois raide. Les cases explosent, les gros plans marquent le rythme.

La planche présente l’originalité d’avoir une case qui prend toute la hauteur avec Bob dans les marécages.
L’encrage aussi se fait plus profond comme on peut le voir sur cette autre case.

Dans la revue Sapristi n°36 de janvier 1997 on demande à William Vance quels sont ses Bob Morane préférés :

J'ai un faible pour "les Géants de Mû" et "Les 7 Croix de Plomb" mais je crois que celui que j'apprécie le plus est "l'Empreinte du Crapaud" pour sa spontanéité et parce que j'en ai réalisé le découpage et l'adaptation.

Planche achetée en 2001 à la Galerie Petits Papiers