Blueberry - Arizona Love - Planche 28

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Ma première rencontre avec Blueberry remonte à 45 ans environ et à la lecture de l'album Tonnerre à l'Ouest. Je ne sais pas comment cet album s'était retrouvé chez moi, mes parents n'étant pas amateurs de BD.
La couverture de cet album m'a réellement marqué.
Quelques années plus tard, adolescent, j'ai demandé à mes parents les albums de Blueberry pour Noël. C'est comme cela que je suis rentré dans le monde de la BD.

A cette époque, c'était Blueberry qui me fascinait, puis avec le temps, devenu fan de BD, je me suis intéressé au dessinateur derrière le héros et très rapidement il est devenu évident que sous la signature de Gir ou de Moebius, Jean Giraud était le maitre incontesté du 9ème art.

J'ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois Jean Giraud au cours de séances de dédicaces en librairie, à la galerie Stardom et pour la dernière fois à la fondation Cartier.
Je me souviens qu'en 2005, une fête de la BD était organisée partout en France. Et, alors que Jean Giraud avait fait une longue pause à cause de la maladie, une rencontre était prévue à la galerie de la rue Falguière. Ce jour là il faisait beau. Giraud est arrivé à pieds, il arborait un immense sourire. Avant de rentrer dans la galerie, il est venu nous voir et avec une certaine émotion dans le regard, mais aussi un peu de malice, il nous a dit : « Vous êtes venus, alors vous ne m'avez pas oublié ! ».
Il s'est ensuite installé, a sorti ses crayons de couleur et a fait des dédicaces avec un immense plaisir à tous les fans présents et nous étions nombreux. Un grand Monsieur !

Pendant toutes ces années, j'ai toujours eu dans un coin de la tête l'achat d'une planche de Jean Giraud et de son héros, mais les priorités de la vie, enfant, maison, voyages en décidaient autrement.
J'ai tourné autour en achetant quelques planches ou illustrations représentant Blueberry (Blanc-Dumont, Blutch, Bonhomme et Wilson).

Mais aujourd'hui, je touche enfin du doigt une œuvre du maitre. Heureux je suis !

Cette planche se situe au milieu de l'album « Arizona Love » alors que Chihuahua Pearl vient de plaquer Blueberry en plein désert sans monture et sans armes.
A leur trousse, Stanton a levé un « posse » après que Blueberry ait enlevé Pearl dans l'église de Tacoma pendant leur cérémonie de mariage.

On voit bien ici comment Jean Giraud construit sa planche :

Blueberry qui s'est jeté dans les broussailles pour échapper à Stanton va ramper en diagonale de la gauche vers la droite de la planche comme pour sortir de celle-ci.
De leur côté, Stanton et ses hommes parcourent la planche à la recherche de Blueberry dans une diagonale de la droite vers la gauche qui croise celle du fuyard.
Ils finissent par revenir à droite en bas de la planche avec une case qui ouvre sur la séquence suivante avec une exclamation « Là ! Regardez ! »
Ont-ils repéré Blueberry ? Il faudra passer à la planche d'après pour le savoir !

Au final, une planche avec un beau et grand portrait de Blueberry, les deux « méchants » Stanton et Traber et des cavaliers menant une chasse à l'homme.
Giraud était passé maitre dans l'art de dessiner les chevaux, art qu'il partage selon moi avec un autre grand dessinateur qui était aussi son ami, Christian Rossi.