In Vertommen 's collection
Blondin et Cirage - Planche originale de fin - Silence on tourne.
Ink
Mine de plomb, encre de chine, gouache blanche, encres de couleurs.
30 x 36 cm (11.81 x 14.17 in.)
Added on 1/7/25
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Description
Exceptionnelle planche originale de fin de l’histoire « Silence on tourne », 8ème de la série.
Inscriptions
Paraphe du correcteur. Inscription titre au dos de la deuxième bande.
Comment
En 1953, est prépubliée l'histoire à suivre « Silence on tourne ! » dans le journal « Spirou » du N° 798, du 30 juillet 1953 au n° 819 du 24 décembre 1953.
Avec un haut de page de Franquin pour annoncer le début de l’histoire (voir visuel).
Les 43 pages seront rassemblées en un album publié en janvier 1954 avec, plus tard, quelques rééditions et dans intégral.
Si cette belle planche de fin mériterait une bonne restauration, pour la « (re)mettre » en valeur, je m’y suis toujours, et totalement, refusé à cela et elle reste, et restera, dans son « jus » !
Elle est comme cela par la décision du Maître en y exécutant, par exemple, la réalisation de ce montage/collage de la dernière bande ou autorisant les couleurs appliquées, par ses « élèves », comme exercice.
Cela fait partie de son histoire, de son âme et surtout, me concernant, la planche « originale » s'avère cependant très utile pour éclairer le processus créatif.
Pourquoi donc vouloir effacer tout cela …?
Avant de parler de cette planche de fin, je vous propose un retour en arrière …
En deux mots, je vous propose une figure narrative permettant, dans le cours d'un récit, de traduire le retour en arrière ou le rappel d'un événement passé.
Un flash-back cinématographique en fait, car « Silence on tourne ! » (Oui, je sais, c’est nul mais j’men fou ;-) … ).
Pour les spécialistes en narratologie, nous parlerons de l'analepse.
Cette série met en scène le petit Européen Blondin et le petit Africain Cirage.
Ce tandem a été créé par Jijé en 1939 pour l’hebdomadaire catholique « Petits Belges ».
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom lié à la couleur de peau que porte le jeune héro africain, la série repose sur un duo bien équilibré.
D’ailleurs il faut savoir que Jijé avait « été choqué par le paternalisme de Tintin au Congo » et avait voulu, à travers ces enfants, plaider pour une certaine équité entre Blancs et Noirs. (1)
Les deux héros sont un duo de jeunes garçons nommé Blondin et Cirage et qui résident ensemble et vivent apparemment de manière indépendante, sans parents.
Blondin, est blanc, blond et visage oblong.
Il est sérieux et tente de résoudre les problèmes avec son intelligence.
Cirage, est noir, et visage rond.
Il est farfelu et met de l'ambiance.
Il est en fait le véritable héros de la série puisque c'est lui qui résous les problèmes des deux héros.
La série baigne dès l’origine dans une atmosphère de fraternité.
C’est dans le premier épisode que l’on apprend en effet que Cirage s’appelle en réalité Joseph, mais qu’il « aime autant » (2) être désigné par son surnom, et qu’il est le « petit frère adoptif » de Blondin.
Retour à cette planche de fin où histoire se déroule en Afrique dans un territoire aussi peu clairement identifié.
Bon, il est assez clair qu’avec cet album, le Maître Joseph Gillain ne s'est pas embarrassé d'un scénario.
Tout ici n'est qu'excuse à péripétie et à gag et l’on n'échappe pas à quelques clichés sur l'Afrique de l'époque.
Tout le monde en prend pour son grade et le seul méchant de l'histoire, c'est l'ancien premier ministre.
Jijé se contente de situé l’action « au cœur de l’Afrique équatoriale ».
L’allusion aux « Mau-Mau » pour les besoins de l’intrigue permet de relier l’épisode aux réalités coloniales du moment.
Le lecteur apprendra pour finir, de la bouche d’un des protagonistes, que le récit en cours se déroule « loin … très loin » des lieux où luttent les « Mau-Mau ».
Les décors nous font penser aisément à la jungle équatoriale.
Dans cette belle planche de fin, étant une parodie de la compagnie « MGM » et de la série des films Tarzan (1932-1942), avec l’acteur Johnny Weismuller, et la « major » hollywoodienne s’appelle ici « Betro Moldwyn Bayer », nous y retrouvons la majorité des protagonistes.
A savoir :
- Bondin et Cirage,
- Le roi africain Trombonakoulis.
- Son fils, et ami de nos héros, Pwa-kassé, prince héritier du peuple des Bikitililis.
- Mais également leur amie Conchita, une jeune fille mexicaine.
- Sans oublier le producteur du film « Tarzan Boy », Bob Rustler (ou Rusteer - orthographié de deux manières dans l’histoire - erreur de lettrage ?), littéralement le voleur de bétail ou de chevaux.
- Le caméraman.
- Et en final, Ferdinand l’éléphant !
- Il y a même « Pwêt Pwêt », sans la voiture cette fois-ci.
Et en case deux, le titre de cette histoire, se trouvant dans le phylactère, permettant la chute humoristique réalisé par le facétieux Ferdinand.
Manque le manager de Tarzan, Archibald Goldfish (littéralement le poisson doré) et l'ancien premier ministre.
Pour les amateurs des détails et concernant la partie inférieure, remarquez que la planche présentée est dans sa version prépubliée dans le journal Spirou et non celle connue en album.
Ce qui rend cette planche, faisant partie du patrimoine BD, encore plus superbe et précieuse !
Que notre Ferdinand, se trouvant sur un support papier à dessin, a été collé sur une simple et fine feuille de papier lignée servant, par la même occasion, de support pour le décor.
L’ensemble rattaché au deux bandes supérieures notées 43.1 et 43.2 .
De plus, à la droite de Ferdinand, s’y trouve une inscription tellement effacée qu’il en est difficile de la lire. Il s’agit du mot, en majuscule, « HORIZONTAL » souligné en pointillé.
Vous trouverez, en images additionnelles, chaque case pour votre plus grand plaisir des yeux.
Et maintenant …
Clap de FIN.
Car en prenant la défense de mon carton fin, je prends le parti de ma présentation comme aboutie des envies extrêmes, des volontés conduites à leur terme.
Assumer de finir, au fond, c’est prendre le risque et formuler le pari que je suis allé au bout d’une tentative, peut-être réussie, sans doute échouée, qu’importe …
Souvenez-vous : l’histoire sans fin est un cauchemar.
Et même si on n’aime pas voir les choses heureuses se terminer, il existe certains dénouements plus riants, plus éclatants, que d’autres comme ici par exemple.
Et ne faut-il pas une fin si l’on veut voir se « dessiner » … les contours de l’éternité ?
Merci d’avoir pris le temps de me lire et de nous partager vos émotions.
Je vous engage à consulter les autres œuvres de Jijé se trouvant dans ma galerie 2DG :
www.2dgalleries.com/galleries/joseph-gillain-jije-9188
(1) Joseph Gilain, Vous avez dit BD … Jijé, Marcinelle, Dupuis 1983, Page 6.
(2) Les exploits de Blondin et Cirage en Amérique - 1942
Egalement comme sources :
Bande dessinée franco-belge et imaginaire colonial des années 1930 aux années 1980 - Philippe Delisle - Edition Karthala - 2008.
Avec un haut de page de Franquin pour annoncer le début de l’histoire (voir visuel).
Les 43 pages seront rassemblées en un album publié en janvier 1954 avec, plus tard, quelques rééditions et dans intégral.
Si cette belle planche de fin mériterait une bonne restauration, pour la « (re)mettre » en valeur, je m’y suis toujours, et totalement, refusé à cela et elle reste, et restera, dans son « jus » !
Elle est comme cela par la décision du Maître en y exécutant, par exemple, la réalisation de ce montage/collage de la dernière bande ou autorisant les couleurs appliquées, par ses « élèves », comme exercice.
Cela fait partie de son histoire, de son âme et surtout, me concernant, la planche « originale » s'avère cependant très utile pour éclairer le processus créatif.
Pourquoi donc vouloir effacer tout cela …?
Avant de parler de cette planche de fin, je vous propose un retour en arrière …
En deux mots, je vous propose une figure narrative permettant, dans le cours d'un récit, de traduire le retour en arrière ou le rappel d'un événement passé.
Un flash-back cinématographique en fait, car « Silence on tourne ! » (Oui, je sais, c’est nul mais j’men fou ;-) … ).
Pour les spécialistes en narratologie, nous parlerons de l'analepse.
Cette série met en scène le petit Européen Blondin et le petit Africain Cirage.
Ce tandem a été créé par Jijé en 1939 pour l’hebdomadaire catholique « Petits Belges ».
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom lié à la couleur de peau que porte le jeune héro africain, la série repose sur un duo bien équilibré.
D’ailleurs il faut savoir que Jijé avait « été choqué par le paternalisme de Tintin au Congo » et avait voulu, à travers ces enfants, plaider pour une certaine équité entre Blancs et Noirs. (1)
Les deux héros sont un duo de jeunes garçons nommé Blondin et Cirage et qui résident ensemble et vivent apparemment de manière indépendante, sans parents.
Blondin, est blanc, blond et visage oblong.
Il est sérieux et tente de résoudre les problèmes avec son intelligence.
Cirage, est noir, et visage rond.
Il est farfelu et met de l'ambiance.
Il est en fait le véritable héros de la série puisque c'est lui qui résous les problèmes des deux héros.
La série baigne dès l’origine dans une atmosphère de fraternité.
C’est dans le premier épisode que l’on apprend en effet que Cirage s’appelle en réalité Joseph, mais qu’il « aime autant » (2) être désigné par son surnom, et qu’il est le « petit frère adoptif » de Blondin.
Retour à cette planche de fin où histoire se déroule en Afrique dans un territoire aussi peu clairement identifié.
Bon, il est assez clair qu’avec cet album, le Maître Joseph Gillain ne s'est pas embarrassé d'un scénario.
Tout ici n'est qu'excuse à péripétie et à gag et l’on n'échappe pas à quelques clichés sur l'Afrique de l'époque.
Tout le monde en prend pour son grade et le seul méchant de l'histoire, c'est l'ancien premier ministre.
Jijé se contente de situé l’action « au cœur de l’Afrique équatoriale ».
L’allusion aux « Mau-Mau » pour les besoins de l’intrigue permet de relier l’épisode aux réalités coloniales du moment.
Le lecteur apprendra pour finir, de la bouche d’un des protagonistes, que le récit en cours se déroule « loin … très loin » des lieux où luttent les « Mau-Mau ».
Les décors nous font penser aisément à la jungle équatoriale.
Dans cette belle planche de fin, étant une parodie de la compagnie « MGM » et de la série des films Tarzan (1932-1942), avec l’acteur Johnny Weismuller, et la « major » hollywoodienne s’appelle ici « Betro Moldwyn Bayer », nous y retrouvons la majorité des protagonistes.
A savoir :
- Bondin et Cirage,
- Le roi africain Trombonakoulis.
- Son fils, et ami de nos héros, Pwa-kassé, prince héritier du peuple des Bikitililis.
- Mais également leur amie Conchita, une jeune fille mexicaine.
- Sans oublier le producteur du film « Tarzan Boy », Bob Rustler (ou Rusteer - orthographié de deux manières dans l’histoire - erreur de lettrage ?), littéralement le voleur de bétail ou de chevaux.
- Le caméraman.
- Et en final, Ferdinand l’éléphant !
- Il y a même « Pwêt Pwêt », sans la voiture cette fois-ci.
Et en case deux, le titre de cette histoire, se trouvant dans le phylactère, permettant la chute humoristique réalisé par le facétieux Ferdinand.
Manque le manager de Tarzan, Archibald Goldfish (littéralement le poisson doré) et l'ancien premier ministre.
Pour les amateurs des détails et concernant la partie inférieure, remarquez que la planche présentée est dans sa version prépubliée dans le journal Spirou et non celle connue en album.
Ce qui rend cette planche, faisant partie du patrimoine BD, encore plus superbe et précieuse !
Que notre Ferdinand, se trouvant sur un support papier à dessin, a été collé sur une simple et fine feuille de papier lignée servant, par la même occasion, de support pour le décor.
L’ensemble rattaché au deux bandes supérieures notées 43.1 et 43.2 .
De plus, à la droite de Ferdinand, s’y trouve une inscription tellement effacée qu’il en est difficile de la lire. Il s’agit du mot, en majuscule, « HORIZONTAL » souligné en pointillé.
Vous trouverez, en images additionnelles, chaque case pour votre plus grand plaisir des yeux.
Et maintenant …
Clap de FIN.
Car en prenant la défense de mon carton fin, je prends le parti de ma présentation comme aboutie des envies extrêmes, des volontés conduites à leur terme.
Assumer de finir, au fond, c’est prendre le risque et formuler le pari que je suis allé au bout d’une tentative, peut-être réussie, sans doute échouée, qu’importe …
Souvenez-vous : l’histoire sans fin est un cauchemar.
Et même si on n’aime pas voir les choses heureuses se terminer, il existe certains dénouements plus riants, plus éclatants, que d’autres comme ici par exemple.
Et ne faut-il pas une fin si l’on veut voir se « dessiner » … les contours de l’éternité ?
Merci d’avoir pris le temps de me lire et de nous partager vos émotions.
Je vous engage à consulter les autres œuvres de Jijé se trouvant dans ma galerie 2DG :
www.2dgalleries.com/galleries/joseph-gillain-jije-9188
(1) Joseph Gilain, Vous avez dit BD … Jijé, Marcinelle, Dupuis 1983, Page 6.
(2) Les exploits de Blondin et Cirage en Amérique - 1942
Egalement comme sources :
Bande dessinée franco-belge et imaginaire colonial des années 1930 aux années 1980 - Philippe Delisle - Edition Karthala - 2008.
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About Jijé
Joseph Gillain, better known by his pen name Jijé was a Belgian comics artist, best known for being a seminal artist on the Spirou et Fantasio strip (and for having introduced the Fantasio character) and the creator of one of the first major European western strips, Jerry Spring.