En vente - Misao Inagaki, Bizarre legend of Alucard | One and only love | Couverture de chapitre - Planche originale
17 

Bizarre legend of Alucard | One and only love | Couverture de chapitre

Planche originale
2004
Encre de Chine
19.5 x 29.5 cm (7.68 x 11.61 in.)
Prix : 450 €  [$]
Partager
Publication

Description

Bizarre legend of Alucard | One Way Love
Page de titre du chapitre
Publication par Leed Publishing

Commentaire

Misao Inagaki (稲垣みさお - 1975) est une autrice japonaise spécialisée dans le manga d’horreur et les récits psychologiques. Elle débute sa carrière en 1994 avec l’histoire Revenge (復讐), publiée dans le magazine The Mansion of Fear DX (恐怖の館DX) édité par Leed Publishing. Dès ses premières planches, elle impose un style graphique nerveux et une narration centrée sur les failles humaines, les pulsions refoulées et les zones d’ombre de la psyché.

Durant les années 1990 et 2000, elle publie régulièrement dans des revues spécialisées telles que Horror M (ホラーM), True Scary Stories (本当にあった怖い話) ou Comic Bunch (コミック・バンチ). Elle collabore avec plusieurs maisons d’édition, dont Kadokawa, Soft Magic, Hakusensha et Shōnen Gahōsha, et participe à des projets éditoriaux liés à la santé mentale, notamment dans le magazine Kokoro no Genki+ (こころの元気+), publié par l’association NPO COMHBO.

Son œuvre explore des thématiques sombres : dépression, violence domestique, troubles psychiatriques, mais aussi pactes surnaturels et justice vengeresse. Dans The Voice of the Demon Lantern: Shōwa Serial Shooting Case (鬼灯の聲~昭和連続射殺事件~), elle s’inspire d’un fait divers réel pour interroger la psychologie d’un jeune criminel. Dans We’re a Depressed Couple (夫婦で鬱るんです), elle livre un témoignage autobiographique poignant sur sa propre lutte contre la dépression et celle de son mari durant sa grossesse.

Son œuvre la plus emblématique reste Alucard: Legend of the Grotesque (猟奇伝説アルカード), publiée en quatre volumes chez Leed Publishing dans la collection SP Comics entre 2004 et 2006. La série met en scène un homme mystérieux nommé Alucard (anagramme de Dracula), qui tient un bureau de consultation dans une ruelle sombre. Il exauce les souhaits de ses clients en échange d’une partie de leur corps. Chaque chapitre est une histoire indépendante, construite comme une parabole.

Le récit adopte un format omnibus, avec des histoires courtes et morales. Le personnage d’Alucard est accompagné de son serviteur Renfield, clin d’œil explicite au Dracula de Bram Stoker, qui est chargé d’exécuter les prélèvements corporels. Une jeune fille nommée Mina, elle aussi inspirée de la Mina Harker de Stoker, apparaît régulièrement et se nourrit de l’âme des humains pour rester éternellement jeune. La série est rééditée en cinq volumes numériques dans la collection Hakusensha Ladies Comics. Un volume additionnel intitulé Alucard: Deep Black Truth Edition (アルカード 漆黒の真実編) vient enrichir l’univers. En 2020, Inagaki relance la série sous le titre Alucard: The Immortal Gentleman (不死紳士アルカード), dans le web magazine Horror Silky édité par Hakusensha. L’œuvre est disponible sur les principales plateformes japonaises de lecture numérique. Les critiques soulignent la force visuelle du trait et l’ambiance oppressante de ses univers.

À propos de la figure populaire d’Alucard

Depuis le film Son of Dracula (1943) de Robert Siodmak, avec Lon Chaney Jr. dans le rôle du comte Alucard, ce nom est devenu un motif récurrent dans la culture populaire. Il désigne souvent une figure mystérieuse, héritière ou double du célèbre vampire. Dans le manga, cette figure a été réinterprétée à plusieurs reprises, chaque fois avec des nuances propres à l’univers de l’auteur.

Chez Misao Inagaki, le personnage d’Alucard n’est ni vampire ni héritier. Il est une entité surnaturelle contemporaine, qui exauce les souhaits des humains en échange d’une partie de leur corps. Il agit dans un cadre urbain, presque bureaucratique, et incarne une forme de pacte moderne : le désir contre le sacrifice. Chaque histoire est une parabole où le corps devient la monnaie d’échange du trauma. Cette version d’Alucard est profondément japonaise dans sa structure narrative, avec des récits courts, moraux et souvent tragiques. Le personnage n’est pas le centre du récit, mais son catalyseur. Il révèle les pulsions, les failles, les regrets. Il est un miroir, celui que l’on consulte quand on est prêt à tout perdre pour obtenir ce que l’on croit vouloir.

Dans Hellsing de Kouta Hirano, Alucard est une incarnation directe de Dracula, volontairement soumis à l’organisation Hellsing pour combattre les monstres. Il est sadique, surpuissant, et incarne une forme de justice vampirique. Son pouvoir est absolu, mais son obéissance à Hellsing le rend paradoxalement humain. Il est à la fois arme et pénitent.

Dans Castlevania, franchise de jeux vidéo développée par Konami à partir de 1986, Alucard est le fils de Dracula et d’une humaine. Il rejette l’héritage de son père et devient le héros tragique de Symphony of the Night. Ce personnage incarne le conflit entre nature vampirique et humanité, et son apparence, cheveux blancs, cape noire, regard mélancolique, est devenue la référence du vampire noble dans la dark fantasy japonaise.

Ainsi, les figures d’Alucard dans le manga ne sont pas des copies de Dracula, mais des variations sur le thème du pouvoir, du pacte et du reflet. Elles nous questionnent sur ce que nous sommes prêts à sacrifier pour nos désirs, et ce que ces sacrifices disent de nous.

Pour laisser un commentaire sur cette œuvre, veuillez vous connecter